Le terme villa a évolué au cours de l'histoire. Si à l'origine (romaine) il signifie la demeure familiale, très vite son acception s'étend à toute la maisonnée (famille et domestiques). La villa est située à l'extérieur de la ville. Elle est quelquefois une exploitation agricole. Au 19ème siècle elle devient principalement un lieu de résidence secondaire, lié à la villégiature, ou éventuellement principale grâce à l'amélioration des transports ainsi qu'à l'essor de l'industrialisation. Alors la campagne acquiert un caractère positif, sain et hygiénique qui s'oppose aux nuisances et surpeuplement des grandes cités industrialisées. Ainsi on constate que le "programme" que recouvre le terme "villa" s'est transformé au cours de l'histoire. A la fin du 19ème siècle la villa devient un petit programme architectural à la fois simple dans sa définition (un commanditaire privé souvent) et complexe dans son organisation (...)
[...] Ils participent évidemment de deux époques différentes et sont difficilement comparables. La profusion et le décor frappent d'emblée chez Guimard mais l'analyse met en lumière le fond d'une pensée très rationnelle et finalement très moderne. La rationalité évidente au premier abord de Mallet-Stevens dévoile malgré tout des tendances expressives qui ne sont pas le résultat d'une analyse rationnelle. Finalement même si les deux architectes entretiennent des rapports certains avec une approche rationnelle de l'architecture, ceux- ci semblent en quelque sorte inversés. [...]
[...] Tous les deux vont partir d'une analyse rationnelle des besoins et des désirs des commanditaires. Guimard, suivant en cela les idées de Viollet-le-Duc, rapproche par exemple les espaces de service des espaces de réception. La cuisine n'est plus reléguée dans le sous-sol. Si l'apparat est respecté, la fonctionnalité n'est plus négligée. Les soucis de Mallet-Stevens sont autres . Le culte du corps et de la santé bat son plein dans l'entre-deux guerres et c'est donc une préoccupation "rationnelle" qui lui fait implanter une piscine aussi bien au cœur de la Villa Noailles que de celui de la Villa Cavrois. [...]
[...] D'un point de vue rationnel, l'ornement a été mis de côté par Viollet-le-Duc puis totalement banni par Loos par exemple (Crime et ornement). Ce qui est condamné dans la décoration c'est sa gratuité. Or l'approche de Guimard, partisan de l'œuvre d'art total, du Gesamkunstwerk, le pousse à ne pas laisser de côté la décoration mais à en faire un élément presque structurel de son œuvre. Du coup Guimard dessine tout avec la même logique, la même fougue et la même "rationalité". [...]
[...] Ses idées sont en avance pour son temps et il préfigure l'avenir. On se souvient par exemple récemment des modèles de villas proposés par Philippe Starck dans le catalogue de La Redoute! Mallet-Stevens serait davantage du côté de la série, de l'industrialisation comme l'a rêvée Le Corbusier. Alors il n'est plus question de reproduire des modèles de villas mais de fabriquer en série, à bas prix, des éléments de construction qui pourront être utilisés, combinés à loisir. Ce type de questionnement conduit à penser tous les systèmes de normalisation qui sont le lot commun de la construction aujourd'hui. [...]
[...] Arts plastiques TL - spécialité Sujet de réflexion Peut-on parler d'une architecture rationnelle à propos des villas de Guimard et Mallet-Stevens. Discutez en vous appuyant sur des exemples précis. Corrigé Le terme villa a évolué au cours de l'histoire. Si à l'origine (romaine) il signifie la demeure familiale, très vite son acception s'étend à toute la maisonnée (famille et domestiques). La villa est située à l'extérieur de la ville. Elle est quelquefois une exploitation agricole. Au 19e siècle elle devient principalement un lieu de résidence secondaire, lié à la villégiature, ou éventuellement principale grâce à l'amélioration des transports ainsi qu'à l'essor de l'industrialisation. [...]
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