« L'architecture c'est l'art d'organiser l'espace. C'est par la construction qu'elle s'exprime». Auguste Perret rend compte de la vocation humaine des formes architecturales et des conditions matérielles qui les déterminent. Mais l'on peut aussi définir l'architecture comme « l'art de concevoir et construire un bâtiment dans le respect des contraintes fonctionnelles, techniques et réglementaires déterminées » (Petit Larousse). Il ne faut pas confondre donc architecture et urbanisme qui n'est autre que l'aménagement de la ville.
L'architecte est donc un créateur de formes, il aboutit au « jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière » (Le Corbusier). Mais ce jeu n'est en rien gratuit, c'est un langage qui raconte les préoccupations, la science et les efforts des hommes dans un certain contexte historique, social, culturel, technologique…Les œuvres d'architectures portent ainsi témoignage des sociétés dans lesquelles elles sont nées, elles en restent le moule ou le squelette. Dans la mesure où elle traduit la mise en ordre supérieure, matérielle et spirituelle de son époque, l'architecture a souvent été favorisée par le pouvoir, qu'il soit politique, religieux ou civil. L'architecte, comme le poète, est un créateur qui confronte les valeurs anciennes avec les valeurs nouvelles et c'est avec les matériaux existants, épars, en puissance dans le passé, qu'il va répondre à l'appel de l'avenir, qu'il va édifier le nouvel édifice et trouver l'expression de son temps.
Ainsi, au niveau architectural, le siècle qui s'est achevé devant nous a été celui d'une grande mutation des techniques, des espaces et des formes des édifices. Nous nous intéresserons seulement à la première partie du XXème siècle et à l'aire géographique européenne, d'abord par souci de synthèse et par volonté d'avoir une vision complète d'une période du XXème mais aussi et surtout car c'est à ce moment que naîtra ce que l'on appelle, non sans une sacralisation certaine, « la modernité ».
[...] ( Secteur de l'habitat social - Allemagne et Autriche : les architectes Bruno Taut, Ernest May et Martin Wagner bouleversent la typologie traditionnelle avec des procédés de construction qui introduisent les méthodes industrielles sur les chantiers. En 1927 à Stuttgart, le Deutscher Werkbund organise la construction d'un quartier témoin, parmi les différents prototypes des grands noms de l'époque (Gropius, Behrens, Hilbersheimer, Oud, Stam, Bourgeois, Le Corbusier ) le Weissenhof Siedling, dessiné par Mies Van Der Rohe est un manifeste unanime du mouvement moderne. [...]
[...] La première réalisation sera celle de la cité radieuse de Marseille (1946-1952), Le Corbusier incorpore dans ce modèle complexe le thème du duplex et surtout la volonté de produire des lieux adaptés à la vie sociale des habitants (cf. idée de l'école sur le toit-terrasse). Conclusion : Tout au long du XXème siècle, une mutation diversifiée et complexe La seconde Guerre mondiale interrompra cette évolution vers l'unanimité du mouvement moderne à l'échelle européenne et mondiale jusqu'aux Trente Glorieuses pendant lesquelles, au-delà des nécessité de la reconstruction, la modernité triomphera ; certains historiens placent même le centre de gravité du mouvement moderne en architecture au sein de cette période et non entre les deux guerres ; considérant que celui-ci fut alors largement renouvelé, à la fois par une génération d'architectes et par l'étendue sans précédent de la demande sociale. [...]
[...] L'on sent sa volonté de contrer définitivement les arts décoratifs lorsqu'il déclare dans son ouvrage, Vers une architecture, les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie - Enfin, entre 1929 et 1931, l'on construit la radieuse villa Savoye, la circulation de cette image construira définitivement les indices du nouveau luxe domestique avec une fluidité des circulations, une clarté des nouvelles figures (toit-terrasse, séquence de pilotis, fenêtres horizontales continues Modernité et édifices publics Souvent soumis à la pression des institutions officielles de l'architecture, ceux-ci n'échappent pas toujours au conformisme. C'est ainsi que le Palais de la SDN à Genève (1926-1930) puis le nouveau Palais Chaillot à Paris (1934-1937) constituent de simples interprétations des formes monumentales traditionnelles. [...]
[...] En architecture, contrairement à d'autres domaines, ces mutations de l'offre et de la demande conduisent irrémédiablement à une tension absolue entre ancien et nouveau/ tradition et modernité car les constructions nouvelles ne se substituent pas, en général, aux édifices du passé. La transformation inévitable de l'architecture lors de cette période est à la fois cause et conséquence de 4 éléments: Phénomène majeur de l'impact de l'industrie sur les matériaux et les procédés de construction : les techniques de gros œuvre permettent à présent de maîtriser les constructions métalliques, le béton armé constitue un nouveau matériau au potentiel énorme, les frères Perret notamment sauront mettre cette innovation à l'honneur (ex théâtre des Champs Elysées ou immeuble de la rue Franklin à Paris); les nouvelles techniques industrielles permettent de redécouvrir et renouveler les matériaux de construction comme les produits céramiques, verriers, produits d'étanchéité dans leur aspect comme dans leurs performances ; la pierre, plus facile à extraire et à tailler devient plus compétitive ; le bois est apprécié pour ses capacités à interpréter une tradition régionale Parallèlement et tout au long du siècle vont apparaître et se perfectionner de nouveaux procédés et figures de représentation avec les techniques graphiques, l'avènement de la maquette, la photo d'architecture, puis, plus tard, l'informatique et les révolutionnaires images de synthèse. [...]
[...] Dans la mesure où elle traduit la mise en ordre supérieure, matérielle et spirituelle de son époque, l'architecture a souvent été favorisée par le pouvoir, qu'il soit politique, religieux ou civil. L'architecte, comme le poète, est un créateur qui confronte les valeurs anciennes avec les valeurs nouvelles et c'est avec les matériaux existants, épars, en puissance dans le passé, qu'il va répondre à l'appel de l'avenir, qu'il va édifier le nouvel édifice et trouver l'expression de son temps. Ainsi, au niveau architectural, le siècle qui s'est achevé devant nous a été celui d'une grande mutation des techniques, des espaces et des formes des édifices. [...]
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