Architecture, post-modernisme, philosophe, Zygmunt Bauman, intimation of postmodernity, Michel Maffesoli, Karl Marx, the origin of postmodernity, Ihab Hassan, the dismemberment of Orpheus, courant de penseurs français, Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jacques Lacan, Jean Baudrillard, François Cusset, French Theory, Gilles Lipovetsky, Ulrich Beck, Anthony Giddens, Bruno Latour, Feyarabend, Jean-François Lyotard, école de Francfort, Theodor Adorno, Max Horkheimer, Frederic Jameson, structuralisme de Levi-Strauss
Qu'est-ce que le post-modernisme ? Qu'appelle-t-on ainsi ? Le terme recouvre différents sens : c'est un mouvement architectural : le mot contient alors une acception spécifique. Mais c'est aussi un paradigme qui traverse la littérature, la philosophie, et d'autres arts. Toute la difficulté de ce concept réside donc dans sa définition : il semble se définir par rapport à une période de modernité (à cause de la préposition "post -"), et semble posséder aussi une dimension programmatique à cause de sa terminaison en "- isme".
Il faut donc d'abord définir ce qu'est la modernité. Les différentes sciences humaines ont apporté leur définition de ce terme, dont le noyau commun à toutes ces sciences rassemble principalement l'individualisme et la rationalisation. La modernité désigne un effort pour s'arracher à une somme de conceptions prémodernes : des sociétés holistes et cimentées par les liens de la tradition et des communautés organiques, et une prévalence de la religion et du sacré.
[...] C'est en poésie, dans les années 1930 que le terme apparaît pour la première fois. Le critique et théoricien littéraire Ihab Hassan en parle dans son ouvrage The Dismemberment of Orpheus (1971). Puis, le terme apparaît en architecture : l'architecte américain Charles Jencks, dans le sillage des écrits de l'architecte Robert Venturi (Complexity and contradiction in architecture, 1966) en fera d'ailleurs un « langage » postmoderne irriguant un certain type d'architecture (The Language of Postmodern Architecture, 1977). En philosophie, le postmodernisme se référera bientôt à un courant de penseurs français qui sont les poststructuralistes, dont la pensée, passée par les campus américains, sera également appelée « French Theory ». [...]
[...] Le post-modernisme cherche souvent à déconstruire plutôt qu'à construire : il s'agit de se garder de tous récits totalisants. On retrouve cette logique post-moderne en littérature, dans le post-roman : alors que le roman, typique de la modernité, décrit le plus souvent une quête de sens, le sujet post-moderne évite la recherche, voire la possibilité du sens, souvent de manière ludique. L'auteur évite le point de vue omniscient, donc totalisant, pour préférer la subjectivité radicale, même si celle-ci mène à un récit fragmentaire et lacunaire pour le lecteur. [...]
[...] Des marxistes et des anarchistes affirmeront que le post- modernisme est une impasse politique et théorique, ce qui est en tout cas symptomatique d'un aspect péjoratif qu'on lui prête. Le terme, au fur et à mesure de son entrée dans le champ philosophique, sera souvent utilisé de façon critique par les auteurs qui l'emploient comme repoussoir. C'est d'ailleurs en fonction de ces emplois que les limites de sa définition subissent des variations. D'autres, au contraire, diront qu'il n'existe tout simplement pas, sauf en architecture . [...]
[...] Si le post-modernisme a vu le jour comme concept, c'est qu'il répond à certaines attentes, qui n'ont pas été satisfaites par la modernité elle- même. Ainsi, les notions de raison, de progrès, et d'individualisme qu'elle renferme n'auraient pas atteint leur objectif, qui est l'émancipation de l'être humain. La postmodernité naîtrait donc d'une déception : c'est l'idée que développe Jean-François Lyotard dans La condition post-moderne (1979). Le post-modernisme est le terme qui vient qualifier la condition d'une société déçue par les promesses de la modernité. Comment ce concept vient-il alors battre en brèche certains traits caractéristiques de la modernité ? [...]
[...] Mais nous nous focaliserons ici sur une définition philosophique du post- modernisme. II. Émergence du post-modernisme : naissance d'un concept. De façon commune, on l'assimilerait presque à un relativisme : dès lors, le concept de post-modernisme serait fonction du sujet qui en énonce une définition. On pourrait alors parler de concept autoréférentiel, d'où la difficulté de parler de « post-modernisme » de façon uniforme et univoque. L'opinion commune, en philosophie, le définit en tout cas comme un courant de pensée opposé à la raison pensée comme universelle, et au progrès issu des Lumières. [...]
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