L'aître Saint Maclou, haut lieu du patrimoine Rouennais

Résumé du document

Le mot « aître » vient du latin, atrium, vaste cour entourée de portiques qui sépare la maison de la rue. Par extension, il désigne aussi la cour de l'église c'est-à-dire le cimetière. Largement ouvert au public, l'aître Saint Maclou à Rouen est aujourd'hui un haut lieu du patrimoine rouennais. Lieu calme d'abandon et de solitude ou le promeneur peut venir s'isoler de l'agitation de la ville. L'originalité de l'aître réside dans l'utilisation exceptionnelle du pan de bois liée à une architecture de colonnes de pierres aux sculptures de la Renaissance. En son sein se dégage une atmosphère au large pouvoir évocateur. A travers les siècles et les transformations architecturales, l'aître a été un lieu d'accueil pour les morts puis pour les vivants. L'aître est l'un de ces lieux où se côtoie la vie et la mort tant dans la danse macabre que dans ces fonctions actuelles tournées vers l'éducation et la vie.

Extraits

[...] Le cimetière de l'aître Saint Maclou est définitivement fermé en 1781. Dès lors l'aître connaît des usages variés. Le grand rouet, établissement charitable de 70 à 75 fileuses s'y installe pour travailler. Dans la tourmente de 1792, les prêtres de saint Maclou ne voulant pas prêter serment sont chassés de l'école chrétienne. Une fabrique d'arme s'y installe suivi d'un club révolutionnaire. La tourmenta passée, la paroisse récupère ses biens. En 1803, des réfectoires pour la soupe économique à la Rumford sont installés. [...]

[...] L'aître saint Maclou, haut lieu du patrimoine rouennais Ailleurs depuis longtemps la neige a fondu sous le pas. Ici, au centre de la cour, elle est restée, mêlée à cet envoûtement des murs au noir message des sculptures. Philippe de Delerm. Le mot aître vient du latin, atrium, vaste cour entourée de portiques qui sépare la maison de la rue. Par extension, il désigne aussi la cour de l'église c'est à dire le cimetière. Largement ouvert au public, l'aître Saint Maclou à Rouen est aujourd'hui un haut lieu du patrimoine rouennais. [...]

[...] Il est aussi le témoin de l'introduction l'art italien à rouen. La commande est faite à trois sculpteurs rouennais : Adam et Denys Leselin et Gaultier Leprevost. Ils choisissent de s'inspirer de l'art lombard. L'iconographie de l'aître, d'une grande richesse à la fois thématique et stylistique est sculpté sur différents support : bois et pierre de Vernon. Sur les sablières on peut observer toute la thématique de la mort avec des objets comme des crânes, des mâchoires, tibias, éléments significatifs de l'univers quotidien des charniers. [...]

[...] La peste à Rouen et les hôpitaux chargés de la combattre in connaître Rouen Maurice Pillet. L'aître saint Maclou ancien cimetière paroissiale de rouen. Paris Sonia Marrec, Sabine Aissaoui. Les enjeux sociaux, politique et culturel de l'aître saint maclou. In mémoire de la protection sociale en Normandie. 2 décembre 2003, p 97 à 104. Farin, histoire de la ville de Rouen, p 127 Langlois. [...]

[...] Les travaux sont achevés en 1533. En 1559, sévissent les Guerres de Religion, pendant lesquelles l'aître est mutilé et dégradé par les calvinistes qui décapitent les 60 statues de la danse macabre. Seuls les figurines des chapiteaux sont épargnés. Après cette profanation, le silence fut fait sur l'aître pendant un siècle. L'aître et ses fonctions sociales et politiques En 1640, le prêtre Robert Dechesne lega à la paroisse 6000 livres pour la construction des dernières galeries sud. Cette aile ne servira jamais de charnier mais aura une toute autre destination, cette fois tournée vers la vie. [...]