Le groupe sculptural étudié est communément appelé le « Trophée de Saint-Bertrand-de-
Comminges ». La plupart des cent trente-cinq fragments a été découverte lors des fouilles menées
par Bertrand Sapène entre 1926 et 1931. Les fragments se situaient dans trois grandes fosses,
dans un passage large de 7 m entre la façade occidentale du temple et la grande place
rectangulaire, bordée au sud-est et au sud-ouest d'un mur à redans, comme étant le forum (fig. 1).
Les différents fragments n'ont pas permis à B. Sapène une identification claire. Les travaux de
Gilbert-Charles Picard et son essai de restitution ont permis une meilleure compréhension du
groupe sculptural. Il s'agit d'un trophée en trois parties. Enfin, les recherches d'Emmanuelle
Boube ont enfin éclairé la disposition des fragments.
Les sculptures du Trophée sont réalisées en marbre blanc saccharoïde provenant de
Saint-Béat, à quelques kilomètres au sud-est de Saint-Bertrand (fig. 2). Le marbre des dalles
d'encastrement est gris-bleu à gros grains et provient lui aussi de Saint-Béat. Le groupe de répartit
sur trois dalles différentes. La partie centrale est constituée par un trophée naval, les deux autres
sont des trophées terrestres. L'ensemble mesure au total 4 m de haut, sur 6 m de large.
Le Trophée est actuellement conservé au musée archéologique départemental de la ville
de Saint-Bertrand-de-Comminges. Lors de leur découverte, les fragments ont reçu un premier
numéro d'inventaire, changé par la suite.
Le Trophée est composé de trois groupes. Le premier, le groupe central, est constitué
d'une proue surmontée d'une tritonesse. La tritonesse supporte quant à elle un globe surmonté
d'un aigle tenant dans ses serres un foudre. Le tout est couronné par une Victoire se posant sur
une tablette. La proue de navire est entourée de deux montres marins, un dauphin et un
crocodile. Les trophées latéraux sont symétriques. Ils sont composés d'un arbre en leur centre,
portant une fourrure et des armes. Les arbres sont entourés par un couple de captifs (fig. 3).
L'état de conservation n'est guère bon. En effet, outre la fragmentation des sculptures, le
marbre est parfois si fragile qu'il se pulvérise s'il est touché ou manipulé sans de nombreuses
précautions. Les différentes campagnes de restaurations ont mis au jour son système
d'assemblage constitué par des mortaises, des tenons, des cavités d'assemblage, des trous de
goujons, des évidements, des étais, des plinthes, de la colle et de la résine. De rares traces de
polychromie ont aussi été repérées.
[...] De plus, son caractère officiel témoigne d'un art étranger à la région du Comminges. Il est possible de voir des manières différentes de travailler qui témoignent des expériences plus ou moins grandes des sculpteurs, comme par exemple les jambes de Gallia ou le sillon fessier du captif gaulois, plus maladroits que les jambes de la Victoire. Plusieurs pièces sont le travail d'un sculpteur plus expérimenté que les 9 autres : le drapé de la Victoire, le torse de la tritonesse, l'aigle et le captif gaulois lui ont été réservés, a priori. [...]
[...] L'arbre hispanique est incomplet. La face postérieure est mutilée tandis que la partie inférieure est simplement dégrossie. La face antérieure est lissée avec soin à la différence de la partie postérieure striée de nombreux impacts de ciselets La morphologie La tritonesse est nue. Deux corps symétriques de poissons font office de cuisses. Iles sont enroulés autour de la proue et recouverts par de grosses algues et font des replis charnus. Les flancs et les reins sont gracieusement creusés. Les chairs sont fermes et souples grâce à un fin polissage qui donne à la peau un aspect satiné. [...]
[...] Ses yeux sont petits et rapprochés, ourlés par le bord supérieur de la paupière qui forme un léger dépassement sur le bord extérieur au contact de la paupière inférieure. Les arcades sourcilières sont fines et formées d'arêtes assez vives. Le globe oculaire est aplati. De rares cils ont été tracés à la peinture rouge. La cassure du nez laisse voir les trous des narines. Sa bouche est petite est close, son sourire est dû au simple éclat de marbre. Les cheveux sont lâchés, peints en rouge, et forment une accolade sur son front. [...]
[...] Le reste du captif ayant disparu, la description 7 morphologique est quasi impossible à faire. Le Trophée étant symétrique, il est possible de voir une analogie entre les morphologies des deux captifs Vêtements draperies La Victoire est vêtue de ce qui s'apparente à un chiton dorien à repli, complètement ouvert sur le côté droit. Les pans du chiton sont attachés sur l'épaule droite par une fibule circulaire. Le tissu est fin, ses plis sont souples, très creusés. Le chiton est violemment rejeté sur à l'arrière de la jambe gauche par le vent et flotte de part et d'autre du genou. [...]
[...] L'aigle se tient verticalement, les ailes à demi déployées, vu de face et regardant vers la Victoire, semblable à l'aigle de l'apothéose de Claude (fig. 13). Deux monstres marins entouraient la proue, un dauphin et un crocodile. Il ne reste que la partie supérieure de chaque tête en plus de la patte postérieure du crocodile Les arbres Les arbres jouent le rôle de support, soit du groupe central, soit des mannequins. Les arbres sont tronconiques, leur base ayant un diamètre plus important que leur sommet. L'arbre du trophée naval a été conservé aux trois quarts. Sa surface est plane en grande partie. [...]
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