Nous allons étudier ici un monument funéraire de Pompéi communément appelé le « Tombeau aux guirlandes ». Cet édifice fut découvert en 1763, année même de l'identification de la ville. Les principaux matériaux utilisés sont le marbre, le tuf et le stuc. Les artisans et le commanditaire nous demeurent encore inconnus. Dans son état d'origine, le monument devait dépasser les quatre mètres de hauteur mais son altération ne permet pas, comme nous le verrons, d'en être tout à fait certain. Il est daté du premier siècle avant notre ère mais nous verrons qu'une datation précise semble poser problème. Dans un premier temps nous décrirons ce tombeau, puis nous nous attacherons à le replacer dans un contexte historique, artistique et social.
[...] Dans un premier temps nous décrirons ce tombeau, puis nous nous attacherons à le replacer dans un contexte historique, artistique et social. Ce monument a donc été découvert dans la Nécropole de la Porte d'Herculanum, située au Nord ouest de la ville, attenante à la région VI. Cette nécropole est articulée de part et d'autre de la Via Dei Sepolcri, route reliant Pompéi à Naples. Les différentes nécropoles pompéiennes ont la particularité de mélanger sépultures et boutiques. Le tombeau aux guirlandes se trouve être l'édifice sur le côté Nord de la rue. [...]
[...] Pour conclure, on peut donc dire que le tombeau aux guirlandes est une sépulture caractéristique de l'architecture funéraire de l'Italie au Ier siècle avant notre ère et illustre bien une des fonctions principales des sépultures de cette période : exacerber la richesse du défunt et de sa famille. Bibliographie - Pierre GROS, L'architecture romaine tome 2. Maisons, palais, villes et tombeaux, Manuels d'art et d'archéologie antique, Paris - Alix BARBET, Les Cités enfouies du Vésuve, Fayard, Paris - M. BRION, Pompéi et Herculanum, Albin Michel, Paris - F. COARELLI, Pompéi : La Vie ensevelie, Larousse, Paris - L. RICHARDSON, Pompéi : An Architectural History, Johns Hopkins University Press, 1988. [...]
[...] Ici le propriétaire avait fait venir des colonnes de marbre du Pentélique. De plus, on remarque que ces éléments en marbre sont positionnés sur la façade principale, face aux passants. Sur les côtés, moins visibles, le tuf remplace le marbre. On comprend mieux alors pourquoi l'emplacement privilégié des sépultures est la route et qu'il n'existe pas de nécropole dans un endroit clos bien distinct du monde des vivants. Les emplacements les plus chers étaient donc logiquement ceux situés le plus près de la voie et des portes. [...]
[...] D'un point de vue strictement typologique, le tombeau aux guirlandes appartient à la catégorie des tombeaux à édicules. Ils se définissent par la superposition d'au moins deux éléments : un haut podium supportant un édicule en forme de petit temple rectangulaire (naïskos) ou circulaire (tholos). Ce sont les édifices les plus représentatifs de l'architecture funéraire romaine à la fin de la République et au début du Principat. Pierre GROS précise qu'une définition simple est peu aisée à cause d'une trop forte diversité formelle. [...]
[...] Le premier problème posé par l'interprétation de ce tombeau semble être sa datation. En effet, Pierre GROS le date d'environ 80 à 70 avant notre ère. Mais on aurait trouvé dans ce monument quelques éléments en marbre de Luna (l'actuelle Luni près de Carrare), matériau qui d'après Pline ne serait pas utilisé à Rome avant 48 av. J.C. On peut donc penser que la date de construction du tombeau est postérieure. Nous pouvons de toutes façons affirmer qu'elle est postérieure à 80 av. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture