Nous sommes à Blois, dans le Loir-et-Cher, région plus connue pour ses nobles châteaux de la Renaissance que pour son patrimoine médiéval religieux. Mais ne nous méprenons pas, les édifices d'influence gothique et romane sont loin d'être absents. Il y a déjà Chartres, certes non dans le Loir-et-Cher mais la cathédrale a néanmoins joué un rôle non négligeable dans les constructions contemporaines dans la région. Cette région est un exemple des dommages liés aux guerres de religion et de la suppression de certains ordres religieux. De nombreux monuments médiévaux ont été détruits suite à la suppression des ordres dont ils dépendaient.
Malgré la valorisation du Moyen-Age menée par les Romantiques et la création des Monuments historiques au 19e siècle, ainsi que plus récemment, les nombreuses opérations de mise en valeur du patrimoine, le Moyen-Âge peine à rivaliser avec des sites tels que le château de Blois ou de Chambord qui ont tendance à éclipser un patrimoine plus « modeste ».
L'église jaillit de la ville, très visible depuis les terrasses du château. Mais, pour y accéder, il faut braver un dédale de rues.
Mon choix s'est porté sur l'église Saint-Nicolas car cet édifice un peu encastré et peu mis en valeur à côté du château de Blois est architecturalement extrêmement intéressant et son histoire m'a séduite car représentative de son temps. Et bien évidemment, pour des raisons de commodité, Blois est plus accessible pour moi, bien qu'il y ait d'autres exemples d'ensembles médiévaux très intéressants ailleurs dans le département.
[...] Les arcades (arc brisé en tiers-point) sont richement moulurées dans le transept alors qu'elles sont plus simples dans le chœur et totalement dépourvues de décoration dans la dernière travée de la nef. Elles sont supportées soit par des colonnes isolées soit par des piliers aveugles à chaque extrémité du transept. La sculpture se porte sur les chapiteaux qui sont autant de libres variations autour du thème des chapiteaux corinthiens romains (fig. sauf quelques beaux exemples de chapiteaux historiés à l'entrée du chœur et sur les modillons. [...]
[...] La première travée, dont les collatéraux portent les tours, est beaucoup plus robuste que les autres (fig. 19). Les murs reliant les murs pignons, sont plus élevés que ceux du XIIème siècle. Ils sont couronnés d'une corniche à crochets La façade occidentale La façade occidentale se présente dans la plus grande partie de sa hauteur comme une haute et robuste muraille, à l'image de l'intérieur, elle est tout aussi sévère. Elle est coupée par quatre puissants contreforts en trois parties de largeur inégale, ce qui lui confère un aspect très vertical que vient atténuer la galerie au centre et la rose à remplage. [...]
[...] A l'inverse du château de Blois dont chaque aile contraste stylistiquement avec les autres (et c'est ce qui en fait sa richesse également), l'église Saint-Nicolas est d'une rare cohérence stylistique alors que sa construction s'échelonne principalement sur deux siècles et que nombre d'interventions ont été faites par la suite. C'est pourquoi, l'église Saint-Nicolas constitue un élément patrimonial important. A mon sens, le bel exemple de cette harmonie s'illustre par les vitraux modernes. Malgré leur caractère éminemment contemporain, un effort a été fait pour qu'ils s'intègrent dans l'ensemble médiéval. Ce défi m'apparaît avoir été relevé avec brio. Bibliographie LESUEUR, Frédéric. Eglises du Loir-et-Cher, ed. A & J Picard, Paris SAUVAGE Jean-Paul. [...]
[...] L'église Saint-Nicolas demeure un exemple très bien conservé de la transition dans l'art français entre le style roman et le style gothique. Le parti pris de ce travail est de focaliser sur les éléments architecturaux et le riche décor sculpté. Nous verrons en quoi cette église constitue un élément de patrimoine. L'œuvre du XIIème siècle : à la charnière entre le style roman et le gothique L'église est orientée d'est en ouest comme il est de rigueur dans l'architecture religieuse occidentale (fig. [...]
[...] Comme de nombreux monuments religieux, l'église Saint-Nicolas a beaucoup souffert des ravages de la guerre de Cent ans. En effet, à ce moment les portails sont murés car l'église est située hors des murs et devient alors une place de défense. Par la suite, lors de la prise de la ville en 1568, les protestants ont incendié les charpentes et provoqué ainsi l'effondrement d'une partie des voûtes. Cet évènement entraîne la ruine d'une grande partie de l'abbaye, les voûtes crevées, les reliques dispersées et le mobilier pillé. [...]
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