La chaire de la cathédrale de Pise a été réalisée entre 1302 et 1310 par Giovanni Pisano et son atelier. Giovanni Pisano, sculpteur et architecte, est né vers 1248 et il est mort en 1314. Il est le fils d'un sculpteur déjà célèbre en Toscane, Nicola Pisano. Il existe peu de document sur la jeunesse de Giovanni Pisano, mais les spécialistes pensent qu'il s'est probablement formé dans l'atelier de son père aux côtés de d'autres sculpteurs qui deviendront célèbres, comme Arnolfo di Cambio. Des archives attestent la présence de Giovanni Pisano sur le chantier de la chaire de la cathédrale de Sienne de 1270 à 1276, chantier alors dirigé par son père.
[...] Mais l'antique est plus présent dans la chaire de Giovanni Pisano, tant dans les décors, avec par exemples les consoles à volutes qui remplacent les arcs, mais aussi dans la statuaire. L'exemple le plus probant, hormis Hercule, est celui de la Prudence dont la position s'inspire des Vénus pudiques antiques qui se cachent le sexe et la poitrine. L'antique apporte ainsi des solutions à Giovanni Pisano lui permettant d'animer ses figures. Ainsi, celles-ci semblent toutes interagir entre-elles dans la chaire. [...]
[...] Toujours dans cette optique de créer un ensemble unifié, Giovanni Pisano établit aussi des rapports entre les différentes sculptures des supports. La chaire de la cathédrale de Pise introduit aussi une autre question qu'il serait intéressant de développer : l'affirmation statut de l'artiste. Giovanni Pisano a sculpté une inscription sur la chaire, comme sur la chaire de Pistoia, que nous rapporte en partie Vasari : La chaire fut sculptée par Giovanni qui jamais ne fit d'œuvres médiocres, né de Nicola, mais doté d'une science supérieure, doué au-delà de tout ce qu'on vit jamais. Inscription sur la chaire de Pistoia. [...]
[...] On retrouve l'expressivité dramatique caractéristique de l'art de Giovanni Pisano dans les figures sculptées des supports de la chaire de la cathédrale de Pise. Par exemple, l'Hercule rompt totalement avec celui de la chaire du baptistère de Pise, dans la mesure où il est représenté âgé avec une expression d'inquiétude. Aussi, il est nécessaire de préciser que les figures sculptées des chaires des Pisano étaient relevées par des couleurs et des dorures. Aujourd'hui, il est impossible de mesurer l'intensité de ces couleurs, mais elles pouvaient certainement contribuer à l'expressivité des figures dans la chaire de la cathédrale de Pise. [...]
[...] Le traitement des reliefs au service de la compréhension du fidèle. a. L'unicité de la composition narrative. Comme dit précédemment, Giovanni Pisano adopte la forme octogonale pour sa chaire avec 7 reliefs ornent le parapet. Mais ceux-ci ont un traitement spécifique que Giovanni avait déjà utilisé sur la chaire de Pistoia : les reliefs sont conçus en fonction du point de vue du spectateur. Les supports de ces reliefs ne sont pas plaqués sur le parapet mais ils sont tous courbés. [...]
[...] Comme il l'avait déjà fait sur la chaire de Pistoia, Giovanni Pisano accompagne ces reliefs de 10 sibylles, se tenant sur les chapiteaux des colonnes. Ces sibylles sont vues comme les représentantes du paganisme qui annoncent la venue du Christ. Elles étayent donc l'iconographie des reliefs consacrés à la vie du Christ. c. L'influence du gothique français. La chaire de la cathédrale de Pise se rattache à la série des chaires de l'école pisane par des références communes, l'une d'elle étant le gothique français. [...]
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