600 millions d'euros par an : voici la somme que le groupe Canal + a proposée à la Ligue de Football Professionnelle (LFP) le 10 décembre 2004 pour décrocher l'exclusivité des droits TV pour la diffusion de la Ligue 1 entre 2005 et 2008. Une inflation de plus de 60 % par rapport au précédent appel d'offre lancé par la LFP qui a fait de la retransmission de matchs de football professionnel français la plus chère d'Europe (depuis l'année dernière le championnat professionnel anglais est redevenu le championnat le plus onéreux).
En 1999, à l'issu d'un premier appel d'offre, la LNF avait conclu à un partage des droits entre Canal + (qui possède Canal Satellite) et son concurrent de l'époque qu'était TPS (contrôlé par TF1 et M6 à l'époque). Les deux opérateurs versaient alors 122 millions d'euros pour l'ensemble des lots que composé l'appel d'offre. En six ans, les droits ont presque été multipliés par cinq ! Ceci est le résultat de la concurrence acharné entre les 2 principaux bouquets satellites de l'époque sur le produit d'appel qu'est la diffusion du football français au risque même de mettre en péril l'équilibre économique du vainqueur qu'était Canal +
Les télévisions sont confrontées depuis le milieu des années 1990 à une explosion généralisée des coûts d'acquisition des épreuves sportives. Toute l'économie des droits sportifs (droits de diffusion, droits marketing…) a connu une augmentation importante dans un climat concurrentiel démesuré. De nos jours, dans un contexte de ralentissement des investissements publicitaires dans la télévision au profit d'autres médias (Internet, journaux gratuits…) et de la baisse du prix des abonnements aux chaînes payantes, la rentabilisation de l'acquisition et de la diffusion d'événements sportifs devient plus difficile pour les chaînes qui les diffusent.
[...] Il est donc indispensable de parler de la rentabilité de ces droits. Ainsi, par exemple, Xavier Couture lui-même après l'achat des droits de retransmission a déclaré qu'il fallait se débarrasser de droits moins stratégiques» En d'autre terme, ces droits pèsent fortement sur la stabilité économique d'une chaîne d'où l'intérêt de les rentabiliser Un produit qui devient difficile a rentabiliser Certaines chaînes de télévision perdent de l'argent aujourd'hui dû aux charges de retransmission. Par exemple, TF1 perd aujourd'hui de l'argent sur la Ligue des Champions (championnat européen de football des clubs champions). [...]
[...] De même, le public n'est plus emprisonné. En France, jusqu'à l'apparition de Canal + en 1984, si les chaînes publiques ne diffusaient pas d'évènements sportifs, le téléspectateur n'avait aucun moyen de se tourner vers un concurrent. À présent, une télévision qui se priverait de droits sportifs prendrait le risque de se priver d'une forte audience potentielle, au profit d'un groupe rival. En 1998, la chaîne M6, s'était proclamée chaîne de foot pour capter une audience féminine en pleine Coupe du monde mais devant l'engouement des français pour son équipe nationale de football, la chaîne tente aujourd'hui d'acquérir des droits sportifs dés qu'elle en a l'occasion (les compétitions européennes de l'Olympique de Marseille par exemple). [...]
[...] Ainsi, les détenteurs de droits essayent de valoriser de nouveaux produits. L'augmentation continue des droits sportifs favorise l'inflation générale dans le secteur : les salaires, les transferts, le coût des intermédiaires, le prix des publicités sur le terrain augmentent. Un cercle vicieux se développe : lors des négociations suivantes, les droits de retransmission sont revalorisés pour tenir compte de cette inflation des coûts. Le coût des droits sportifs a connu une nette augmentation en raison d'une croissance forte du secteur de l'audiovisuelle. [...]
[...] Les grands groupes de communications comme Orange ou LagardereMédia sont désormais les concurrents du principal détenteur des droits des sports français qu'est Canal+. Les prochains appels d'offres de droits de diffusion augureront-ils à une nouvelle concurrence ? [...]
[...] Il y a de fait un effet boule de neige entre un sport populaire et l'hyper médiatisation. La sur-inflation des droits TV de 1984 à 2008 a été provoquée par l'arrivée d'un nouveau concurrent pour Canal Plus : TPS Avant la création de TPS en 1996, Canal Plus avait le monopole et l'exclusivité sur les matchs de L1. Canal se trouvait donc en situation de force lors de la négociation des contrats avec la ligue de football professionnelle. Cependant la création de TPS par les groupes TF1 et M6 a mis fin à l'hégémonie de Canal Plus sur la Ligue 1.Lors de la négociation des droits en 2000, TPS a acheté les droits d'un match de ligue 1 le samedi soir plus les droits pour les 6 autres match en pay per view en partage avec le concurrent direct Canal Sat. [...]
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