Le marché de l'art contremporain est-il assimilable au marché du luxe?

Résumé du document

Il faut être attentif au fait qu'il s'agit ici d'analyser non pas l'art contemporain & le luxe mais bien le marché de l'art contemporain et le marché du luxe. Les biens - compris dans l'acception large du concept : objets et services - ne sont qu'un aspect du marché quel qu'il soit.
La définition du luxe est aussi peu consensuelle que celle de l'art contemporain. Sa double étymologie affiche son ambiguïté & ses contradictions :
-lux : la lumière → (connotation positive) : ce qui éblouit par sa beauté ...
-luxuria : la luxure / la luxuriance → (connotation négative) : en (sur)abondance ...
Ce qui amène à deux définitions :
1.Objets, produits et services qui ne correspondent pas à des besoins quotidiens mais à des goûts coûteux & délicats.
2.Abondance de quelque chose donc, par extension, environnement caractérisé par l'abondance.
On aperçoit ici une première aporie : confrontation entre abondance & cherté qui comporte davantage une idée de rareté...

Extraits

[...] Le marche de l'art contemporain est-il assimilable au marche du luxe ? INTRODUCTION Définition des thèmes & des problèmes Il faut être attentif au fait qu'il s'agit ici d'analyser non pas l'art contemporain & le luxe mais bien le marché de l'art contemporain et le marché du luxe. Les biens compris dans l'acception large du concept : objets et services ne sont qu'un aspect du marché quel qu'il soit. Un marché se définit comme le lieu de croisement entre la demande et l'offre. [...]

[...] On peut affiner ceci en décomposant le marché du luxe en trois gammes pour un même produit acheté, ce que la marque de luxe déclinera sous des appellations distinctes : - haut de gamme : (haute couture) Giorgio Armani / Versace - gamme moyenne : (prêt-à-porter de 1ère classe) Emporio Armani / Versus - bas de gamme : (prêt-à-porter de 2nde classe) Armani Jeans / Versace Jeans Dans un but de clarté, on ne prend ici en compte que la gamme moyenne car la disparité entre les différents produits qui composent le marché du luxe n'autorise pas une comparaison entre celui-ci & celui de l'art contemporain. Détermination de la problématique Assimilable à En quoi peut-on concevoir une analogie entre le marché de l'art contemporain & celui du luxe & pour quoi peut-on néanmoins percevoir certaines différences entre les deux ? Gardons aussi à l'esprit qu'il convient de comparer le marché de l'art contemporain à celui du luxe & non le contraire Si le marché de l'art contemporain & celui du luxe sont comparables à certains égards Une tactique économique & une technique marketing semblables 1. [...]

[...] Ce désir qui se confond pratiquement avec un besoin est peut-être une auto- défense qui cherche le plus-être contre la vacuité & la vanité de la communication de masse & de la distraction. Voltaire : Le superflu : cette chose si nécessaire ! 2. Opacité & sélectivité comme moteurs sociologiques à la base de la consommation d'art contemporain & de luxe Ceci implique une construction du champ sociologique très caractéristique car fondé sur ce que d'aucuns appellent l'élitisme mais qu'il est plus convenable d'appeler la sélectivité. Le marché de l'art contemporain comme celui du luxe est fondé sur des facteurs d'identification. [...]

[...] Le parti-pris avant-gardiste de la Fondation Cartier pour les arts plastiques est délibéré Sous l'angle de la commercialisation Contrairement au marché du luxe (à l'exception peut être du design), celui de l'art contemporain connaît un marché second par le biais de galeries ou de ventes publiques. Le luxe, à la différence de l'art contemporain, ne fait pas l'objet d'achats de placement ou de spéculation. CONCLUSION Le marché de l'art contemporain est en conclusion comparable à celui du luxe dans lequel certains acteurs & certains auteurs l'incluent. [...]

[...] Le marché de l'art contemporain acquiert ainsi des spécificités qui le dissocient de celui du luxe. On ne peut cependant pas ignorer qu'il y a une certaine collaboration entre les deux domaines. Lors de la FIAC de 1983 par exemple artistes se sont associés à 18 couturiers pour un défilé durant le vernissage. Hormis le mécénat classique, rares sont les expositions qui font l'économie de l'argent du luxe : Vienne 1900 a été en partie financée par LVHM par exemple. [...]