Le luxe : définitions et analyse

Résumé du document

Avant d'entrer dans le vif du sujet, une première interrogation semble à l'ordre du jour : comment peut-on définir le luxe ? Comment peut-on définir une notion si abstraite ? Existe-t-il un luxe ou des luxes ?

Contrairement à ce qui est constamment affirmé dans l'univers du luxe, le luxe ne vient pas du latin lia, la lumière. Même s'il est flatteur et tentant pour le luxe d'avoir pour ancêtre la lumière, la réalité est moins flatteuse, son origine vient du latin luxus, la déviation, l'excès.
Au départ, c'est donc un déséquilibre, un écart. Par conséquent, si c'est un écart, il se situe par rapport à une norme, une règle ou encore une loi. Or les lois, les règles, les normes changent suivant les sociétés et les époques. Le luxe est donc toujours relatif. C'est donc la raison pour laquelle il est impossible de le définir sans se situer dans le temps et dans l'espace. Toutes les tentatives pour essayer d'en donner une définition dans l'abstrait sont vaines, il n'est de luxe que relatif. En effet, chaque individu a sa propre définition du luxe, ainsi, chaque société a produit le sien, selon ses principes et ses valeurs qui n'étaient pas ceux des autres, ni d'une autre époque. Ainsi, il est important de constater que même les créateurs ne s'accordent pas sur leur propre définition du luxe.

Extraits

[...] C'est en ce sens qu'il permet une réconciliation du bien et du beau. Le luxe restera toujours un domaine à part, mystérieux, controversé et surtout divers. Sa seule unité, c'est sa spécificité. Il a sa logique propre, qui n'est pas réductible à aucune règle, car il se réfère au domaine des désirs et non des besoins. Il faut séduire, c'est-à-dire nous faire plaisir ou nous valoriser, ce sont les deux premières fonctions du luxe. L'acte d'achat obéit à cette seule et même règle : se faire plaisir ou faire plaisir. [...]

[...] Le luxe n'est une activité ni nuisible, ni malsaine. Le luxe peut être alors considéré comme un des beaux-arts. Voilà pourquoi, l'objet de luxe n'est pas esthétiquement neutre. Il possède ses lignes, sa forme, sa configuration. Il transmet ses codes de beauté qui peuvent surprendre, choquer. L'objet de luxe a pour vocation d'être beau, même s'il n'y parvient pas et a donc pour fonction d'exalter en l'homme la contemplation de la création et de la possession de l'objet. Le choix d'un objet de luxe n'est jamais indifférent. [...]

[...] Mais le luxe, c'est d'abord une question de style. pour Julian McDONALD (Givenchy). Il s'agit là d'un concept relativement abstrait, qui signifierait donc que l'être humain peut être luxueux par nature et qu'il existerait ainsi des personnes dignes du luxe et d'autres qui ne l'atteindront jamais, même si elles en possèdent tous les artifices. Deux notions se mêlent alors : le style et la personnalité. Martino SCABBIA (Fay) ne voit d'ailleurs dans le luxe qu'une affirmation de soi, c'est une affaire de style, de matière, de détails : le luxe aide à se sentir bien dans sa peau quand on porte un vêtement. [...]

[...] Le luxe participe à ce mouvement vers l'exigence et l'excellence. Voilà pourquoi il est indispensable. Ainsi, le luxe, comme la culture, participe à cet effort de progrès, d'assouvissement de nos désirs. Le luxe peut également être une marque d'identité. On ne fait pas comme le voisin Ce réflexe naît avec l'apparition des couches sociales et des castes. Le luxe devient alors l'attribut du rang, il est la marque du pouvoir, il est un appel à la considération. Aujourd'hui, le luxe est relatif. [...]

[...] Le luxe, c'est l'inverse de l'ordinaire, du commun, c'est une opposition, il ne se définit pas par le positif le luxe c'est . mais par le négatif le luxe ce n'est pas . d'où la difficulté de définir exactement ce qu'il est. Le luxe est aussi le reflet d'une personnalité ou d'une époque ou d'une société. Le luxe, c'est une façon d'assouvir nos fantasmes, c'est le regard que l'on porte sur lui qui rend le luxe si nécessaire. Pour beaucoup, le luxe est contesté, son étalage interpelle et choque. [...]