« Nous ne sommes plus au temps de Madame de Sévigné. Le luxe absorbe tout : on le blâme, mais il faut l'imiter ; et le superflu finit pas priver du nécessaire . »
La surabondance et l'omniprésence du luxe rendent son identité confuse. Le luxe donne l'impression d'être partout et accessible à tous. Le « faux luxe » se distingue aujourd'hui du « vrai luxe ». Il s'agit de retourner aux sources du concept pour en comprendre les signifiants. Derrière la logorrhée actuelle, se cachent bien des imprécisions.
Le luxe contient en lui une part de merveilleux et de sacré. Loin d'être superflu, le luxe s'impose comme un révélateur social, un raccourci métaphorique des sociétés actuelles.
Les tentatives de définition « absolues » du luxe lui sont toutes infidèles et intellectuellement impertinentes. Le luxe est, en lui-même, indéfinissable. Il s'agit plus d'une culture dont il faut au préalable appréhender les ressorts psychologiques et sociaux pour en déduire le paradigme.
Néanmoins, au sujet de son effet cliquet ou de non-retour, consensus, il y a : une fois que l'homme a goûté au luxe, le retour en arrière est très difficile. Cela constituera notre postulat de départ.
[...] Cela constituera notre postulat de départ. Si les historiens font de la recherche de la vérité leur but ultime, les professionnels du luxe visent la justesse, au sens d'exactitude. Ils tiennent la complaisance envers le mauvais goût, l'imparfait et l'imprécision, de quelques prétextes elle puisse se parer, pour la pire lèpre de l'âme[2] Le luxe est qualitatif et non quantitatif. Il relève du domaine de l'être et non de l'avoir, du raffinement, du domaine de l'éthique. D'un point de vue anthropologique, l'humanité ne peut pas se penser sans le luxe. [...]
[...] Il doit proposer une exclusivité absolue, une ségrégation dorée Le luxe est statutaire. Mais, il est moins, aujourd'hui, le représentant d'une classe que le faire-valoir d'une réussite personnelle, d'où, le développement de l'exclusivité (commandes spéciales, objet unique, reconnaissable, etc.). Le luxe apporte de la stratification sociale, mais également de l'humanité (relation affective qui se tisse entre une marque de luxe et un consommateur). Le luxe raconte une histoire (on parle de La Maison pour désigner les grandes industries du luxe). [...]
[...] Néanmoins, le doute n'a jamais été signe d'insuccès. Au contraire, le perpétuel questionnement est un signe d'exigence. Ajoutons à cela que le luxe ne peut pas mourir, car nos sociétés ont besoin de l'illimité et du sacré. Le luxe relève du domaine de la foi et de l'espérance. Sa massification et sa mise à mal par l'essor de la contrefaçon doivent être l'occasion pour lui de se repositionner. Mais, l'évolution imprévisible de la demande de produits de luxe et la difficulté à anticiper les tendances majeures des comportements des consommateurs rendent toute prospection stratégique aléatoire. [...]
[...] indique ce dernier. Le luxe est un monde singulier, qui s'adresse à une clientèle spécifique et répond à des codes qui lui sont propres. Plus encore qu'un concept, il s'agit d'une expérience, d'un univers autour du produit, plus précisément, d'un objet, au sens noble du terme. D'où la très grande exigence qui prévaut à chaque étape de sa vie : du choix des matériaux jusqu'à l'accueil en boutique, en passant par la fabrication. C'est un monde paradoxal et difficilement perceptible. [...]
[...] A partir du XXe siècle, l'univers du luxe cesse d'être un isolat. Mais, il doit en même temps faire face à une redoutable concurrence des produits industriels et à leur marketing féroce (concurrence des produits haut de gamme ou premium Plus précisément, un sujet fait débat : celui de la démocratisation du luxe (pour ne pas parler de popularisation). Il s'agit avant tout d'une question de rentabilité. Avec l'estompement de la stratification sociale historique et la hausse du pouvoir d'achat, tout le monde peut accéder à l'univers du luxe. [...]
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