A quoi bon partir si ce n'est que pour retrouver dans un autre lieu les habitudes et toutes ces choses si prévisibles qui structurent son existence. Le voyage doit être une rupture, une chance de s'évader du carcan que représente la vie quotidienne et l'évasion est d'abord intellectuelle. Le voyage engendre en chacun de nous de nombreuses images, de nombreuses sensations et s'alimente d'un imaginaire d'une grande richesse, si bien que l'on pourrait dire que le plus beau voyage est celui que l'on imagine, que l'on rêve. L'idée du voyage est à elle seule d'une telle richesse qu'elle serait presque suffisante à apporter l'évasion à celui qui la produit (...)
[...] Vendre du voyage, c'est donc bien vendre du rêve, mais un rêve galvaudé, un rêve que l'on standardise pour répondre à la demande du marché ou pire, un rêve que l'on impose aux individus. Car, que peut-on connaître des rêves de chacun, chaque être étant unique, chaque voyageur le devient et son rêve peut, et c'est très bien ainsi, ne pas entrer dans un standard. Gilbert Trigano lui aussi avait un rêve en créant le Club Méditerranée, celui d'imposer au plus grand nombre son idée du voyage ou plus exactement du tourisme, car si quelque chose n'existe pas dans les villages de vacances, c'est bien la notion de voyage. [...]
[...] Vendre du voyage est-ce vendre du rêve ? Sans doute un peu. L'homme n'est pas un voyageur inné, sa tendance naturelle le pousse à ne jamais partir vers l'inconnu car le risque est trop grand, il peut se perdre loin de ses repères qui bornent sa vie. C'est ainsi, il les méprise mais il ne saurait s'en passer, il a besoin de pouvoir se situer dans le monde qui l'entoure et dans lequel il se sentira toujours étranger. Seul un rêve saurait lui faire briser les chaînes de l'habitude pour le transformer en voyageur. [...]
[...] Dissertation DESS Tourisme Année 2001/2002 Thème : images et représentations Vendre du voyage est-ce vendre du rêve ? A quoi bon partir si ce n'est que pour retrouver dans un autre lieu les habitudes et toutes ces choses si prévisibles qui structurent son existence. Le voyage doit être une rupture, une chance de s'évader du carcan que représente la vie quotidienne et l'évasion est d'abord intellectuelle. Le voyage engendre en chacun de nous de nombreuses images, de nombreuses sensations et s'alimente d'un imaginaire d'une grande richesse, si bien que l'on pourrait dire que le plus beau voyage est celui que l'on imagine, que l'on rêve. [...]
[...] Le voyage doit ou devrait être le moyen de se purifier de tout ce qui pollue sa propre existence. Gilbert Trigano offre-t-il cette opportunité ? En aucun cas. Ceux qu'il baptise voyageurs ne sont que des routiniers qui s'enferment dans un quotidien transposé ailleurs, un peu plus loin, mais pas si loin que cela et qui refusent la rencontre, qui la craignent. Qu'auront donc fait tous ceux là pendant leurs quelques jours d'évasion annuelle sinon se faire croire qu'ils furent des voyageurs dans un pays lointain ? [...]
[...] Se poser cette question c'est aussi se demander si le bonheur se vend. Le rêve ne se vend pas, il garde un aspect universel et démocratique. Un rêve qui s'achète ou se réalise n'est plus un rêve, l'essence du rêve est de ne jamais être. Le plus beau des voyages demeure celui que l'on ne peut pas accomplir et qui va alimenter l'imaginaire d'une vie entière. [...]
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