Les retombées touristiques des grands événements sportifs mondiaux

Résumé du document

Les grands événements sportifs d'envergure mondiale, hautement médiatisés, offrent une vitrine exceptionnelle aux villes et pays organisateurs. Les retombées se répercutent sur les plans urbanistique, économique, environnemental et donc touristique. Accueillir un événement sportif majeur est en effet la cause d'une hausse à long terme de la demande touristique, mais les revenus qui en découlent ne compensent pas toujours les coûts d'investissements gigantesques du pays d'accueil. Par tourisme, il faut entendre la définition suivante : au moins une nuit passée dans une infrastructure hôtelière ; la publicité faite lors de l'événement sportif ainsi que les investissements au niveau des infrastructures jouent donc un rôle clé dans l'attraction des touristes .Cependant, il est très difficile de déterminer avec précision la part de la hausse de la demande touristique directement liée à l'événement sportif, ce qui pose un problème dans l'évaluation de ces projets événementiels. Les retombées touristiques de ces grands événements sportifs sont-elles dans ces conditions si alléchantes ?

Analyser ces retombées touristiques n'est cependant possible que si l'on compare des événements sportifs de taille et de renommée comparable. Les sports ont une importance différente selon les pays : la Coupe du monde de cricket a peu d'impact sur le public français alors que c'est un événement majeur pour les pays du Commonwealth, la coupe du monde de football a une audience beaucoup plus importante en Europe ou en Amérique du Sud qu'aux Etats-Unis. Aussi nous limiterons-nous dans un souci de clarté et d'exemplarité à l'étude des Jeux Olympiques d'hiver et d'été. Nous nous intéresserons tout d'abord aux différentes formes possibles de retombées touristiques de tels événements ; nous nous pencherons dans un deuxième temps sur les succès et échecs des villes organisatrices en matière de tourisme pour essayer de dégager une tendance générale.

Extraits

[...] Il n'y a pas eu de véritable plan touristique stratégique. Pour pallier ce manque, le gouvernement a mis en place une nouvelle stratégie post-olympique sur dix ans, organisée autour d'un axe croissance/promotion/culture. Les leçons tirées de ces succès et échecs sont au cœur de l'élaboration des projets olympiques actuels On peut citer à cet égard l'exemple de l'Alliance canadienne du tourisme sportif (ACTS) qui cherche à maximiser les retombées pour l'industrie touristique canadienne de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques qui auront lieu en 2010 à Vancouver-Whistler. [...]

[...] 50% des revenus seront issus de la publicité 40% proviendront des commandites d'entreprises de la vente des billets des licences d'autorisation les revenus médiatiques rapporteront pas moins de 670 millions Le coût croissant de l'organisation des Jeux élève constamment la barre des attentes relatives au tourisme Les pays se battent pour organiser les Jeux Olympiques car l'accueil de ce type d'événements est un élément de prestige national. Il faut néanmoins retirer un bénéfice financier de l'organisation des jeux. Depuis Los Angeles en 1984, la plupart des pays d'accueil des Jeux Olympiques ont eu du mal à rentrer dans leurs frais. Les organisateurs avaient alors empoché la somme record de 185,5 millions d'euros. [...]

[...] Analyser ces retombées touristiques n'est cependant possible que si l'on compare des événements sportifs de taille et de renommée comparable. Les sports ont une importance différente selon les pays : la Coupe du monde de cricket a peu d'impact sur le public français alors que c'est un événement majeur pour les pays du Commonwealth, la coupe du monde de football a une audience beaucoup plus importante en Europe ou en Amérique du Sud qu'aux Etats-Unis. Aussi nous limiterons-nous dans un souci de clarté et d'exemplarité à l'étude des Jeux Olympiques d'hiver et d'été. [...]

[...] Les retombées touristiques des jeux sont analysées dans les pays organisateurs, par les agences gouvernementales en charge de la question du tourisme. Il est toutefois intéressant de mener des études globales comme celle de PriceWaterhouseCoopers the economic impact of the Olympic Games résumée dans le tableau suivant : On voit bien que l'organisation des Jeux a un impact bénéfique pour l'industrie du tourisme avant, pendant et après les jeux. Une analyse plus précise appelle à distinguer ces trois formes de tourisme distinctes et à en déceler les causes et à en présenter les enjeux : Le tourisme avant les Jeux Il se situe dans la période entre le choix de la ville par le CIO et le début des jeux. [...]

[...] Les professionnels du tourisme (hôtellerie, restaurants, commerces de ville, magasins de souvenir) enregistrent des profits et des taux d'affluence records pendant cette période. Toutefois, la période des jeux proprement dits est très courte (deux semaines) et les revenus engendrés pendant cet intervalle de temps ne permettent pas de compenser les investissements réalisés. Il faut aussi prendre en compte le fait que les jeux empêchent l'organisation d'autres événements moins coûteux (festivals, expositions, festivités ) qui auraient pu, dans une moindre mesure, attirer également des touristes. [...]