Domaine de l'alimentation, consommation collaborative, kascher, haram, végétarisme, Cannibales, culture collective, crise identitaire, homogénéisation
A ce jour, relativement peu d'études ont fait l'objet de la relation particulière de l'homme à son alimentation. Pourtant, il s'agit de l'un des piliers de l'existence humaine, au travers des cultures, croyances, et traditions des sociétés. Des notions telles que le partage, la solidarité, le rapport à l'autre, la quête identitaire, ou le rôle de chacun dans une société font partie intégrante de l'acte alimentaire.
Biologiquement, ce qui différencie l'homme de l'animal, c'est sa capacité à « transformer sa nourriture selon ses désirs par des moyens mécaniques, physiques, biologiques et thermiques » . La première conséquence qui en découle est la grande diversité de notre régime alimentaire, et donc, l'augmentation de notre espérance de vie. C'est dire l'importance de l'acte alimentaire au sein de l'existence de l'homme.
[...] Du côté des producteurs, la consommation collaborative sous forme d'autoproduction a aussi ses avantages. C'est une solution directe au gaspillage ou au trop-plein d'une seule variété de produits. Échanger permet également de diversifier les fruits et légumes du ménage, en fonction des spécialités des différents potagers. La phrase introductive d'un site, bocal en troc met particulièrement ces effets bénéfiques en valeur : Vous avez eu une poussée fantastique de haricots verts cet été, votre jardin a battu le record du monde de production de tomates ou vous avez acheté sur un coup de tête tout l'étalage de gariguettes à votre maraîcher ? [...]
[...] L'émergence des circuits courts avait déjà prouvé l'envie de renouer l'agriculture avec l'alimentation. L'engouement pour “l'urban farming”, expression née d'une étude pour le programme des Nations Unies pour le développement, finit de nous convaincre. Échapper à une alimentation standardisée, être guidé par une envie d'originalité il est vrai qu'aller chercher une salade sur son balcon lors d'un dîner a une certaine allure mais surtout aller cueillir soi-même des légumes ou des fruits qu'on a pris le temps de semer, de voir grandir puis de récolter, se révèle plus que satisfaisant Ainsi, les consommateurs auraient pour objectifs premiers de connaître précisément les produits qu'ils consomment, mais surtout d'être acteurs de leur alimentation, et non plus passifs : ils produisent eux-mêmes leur nourriture. [...]
[...] Les peurs alimentaires reflètent ainsi toute une psychologie de l'importance donnée à l'alimentation par les hommes. Les drames alimentaires liés à la santé n'ont pas choqué par leur nombre, mais par leur gravité : auparavant, nous n'avions pas pris conscience que la nourriture constituait aussi un danger, que paradoxalement nous pouvions mourir par l'acte alimentaire. En clair, la société entretenait une confiance aveugle vis-à-vis de ce qu'elle consommait. B. À la recherche de solutions nouvelles Retrouver les saveurs d'antan, la nourriture de notre enfance, pallier à la défiance, au manque de transparence, à l'économie de marché, ou encore à la malbouffe, voilà les principales motivations à trouver un nouveau mode de consommation alimentaire. [...]
[...] Leur multiplicité reflète d'ailleurs la diversité de personnalités, visible tout au long de nos références endogènes, puisque chaque membre est sensible à une dimension souvent différente de cette forme de consommation collaborative. Ce constat nous sera certainement utile à la construction de notre grille d'entretien : les différentes motivations exprimées ne vont pas de soi, et ne sont pas les mêmes selon les individus. Il nous appartiendra de faire une grille la plus large possible afin de ne pas influencer les propos. Voyons maintenant comment fonctionnent quelques autres formes de cette consommation, et à quelles dimensions propres à notre société contemporaine elles se rapportent. [...]
[...] II- Les peurs alimentaires une défiance a l'égard de l'ère industrielle ? A. Santé et qualité : Le temps de la désillusion Le phénomène récent des peurs alimentaires renvoie de manière perceptible au rapport de l'homme à son environnement. Au cours des siècles derniers, la production agricole est passée de l'artisanat au stade industriel. Bactéries, virus, parasites, prions, toxines, et présence de métaux ont fait leur apparition, et sont venus changer en profondeur les imaginaires collectifs. Vache folle, poulets belges aux dioxines, farines animales, bœuf aux hormones malaise au Coca-Cola, Red-Bull (à base de taurine), le naufrage d'Erika (produits de la mer pollués), autant de drames collectifs qui ont marqué les esprits et éveillé la conscience populaire sur le manque de transparence des industriels. [...]
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