Esther Boserup, économiste danoise du XX° siècle, considère que la nécessité est la mère de l'invention. Cette théorie qui était valable au début du siècle au sujet de la démographie semble aujourd'hui toujours vraie sur les questions environnementales. En effet, il semble que sous la pression de la contrainte environnementale, l'homme soit capable d'innover pour s'adapter à nouveau à ce milieu. Néanmoins, dans le cadre de l'automobile, la situation est loin d'être aussi évidente. Le 12 Septembre dernier, la Commission de l'environnement du Parlement européen mettait en lumière l'insuffisance des efforts de l'industrie automobile. En effet, la dernière règlementation en vigueur plaçait le niveau d'émission à 120g CO2/km à l'horizon de 2012. Une mesure qui est loin de faire l'unanimité auprès des constructeurs automobiles malgré la nécessité de réduire l'émission des gaz à effets de serres. Une des premières raisons invoquées par ces derniers est la limite de la technologie et le temps d'adaptation des usines actuelles aux normes écologiques. On est donc face ici à un débat majeur d'autant plus que l'industrie automobile est un pilier essentiel de l'économie européenne. Pour atteindre ses objectifs, la Commission a mis en place une stratégie de développement qui représente 3% du PIB, 7% de l'emploi dans le secteur manufacturier et englobe plusieurs domaines comme la protection de l'environnement, la sécurité routière ou encore la Recherche et Développement. Néanmoins, malgré cette volonté de bien faire, l'industrie automobile fait grise mine et menace de fermer certaines usines en Europe. Ces mises en gardes qui émanaient de DaimlerChrysler ont aussitôt été relayées par le ministre allemand de l'économie, Michael Glos, qui considère qu'une telle mesure doit-être stoppée car des dizaines de milliers d'emplois sont en jeu.
On se rend alors compte que malgré une volonté affichée de réduire la pollution dans le domaine automobile, la réalité est tout autre et ceci n'a pas uniquement lieu en Europe mais également dans le reste du monde. On est donc amené à ce se demander si la prise en compte de la contrainte environnementale dans l'industrie automobile n'est pas qu'un effet médiatique ou si elle a véritablement lieu dans la réalité. On étudiera alors dans un premier temps les contraintes auxquelles l'industrie automobile doit s'adapter, puis nous montrerons les avancées du secteur dans le respect de l'environnement et enfin les limites de ces mesures qui sont avant tout freinées par des contraintes économiques.
[...] L'Union progresse dans les diminutions de gaz à effet de serre. La Communauté atteindra son objectif de Kyoto si les Etats membres mettent en place et appliquent le plus tôt possible des politiques additionnelles. En 2005, l'émission de gaz à effet de serre par l'UE avait diminué de 2%. Des importantes mesures prospectives ont été prises dans le domaine au niveau européen. La principale est la nouvelle politique intégrée du Conseil en matière de changement climatique et d'énergie arrêtée en mars 2007. [...]
[...] Ainsi, avec la contrainte environnementale qui prend de plus en plus de places dans nos vies, les constructeurs automobiles ont dû en tenir compte et créer des véhicules plus écologiques. Dans ce domaine, Toyota et Volvo font figure de fer de lance, puisqu'elles ont été les premières marques à mettre sur le marché des véhicules véritablement écologiques, au-delà des voitures électriques qui ne sont pas viables pour le moment. Ainsi, Toyota a lancé en 2005, la Prius, vendu exclusivement avec un moteur hybride qui diminue considérablement la consommation de carburant. [...]
[...] Ainsi, une voiture neuve de 2004, rejette 4 fois moins de CO2 qu'en 1993 et 20 fois moins qu'en 1980. On doit ces réductions à la création de pots catalytiques, ou autres filtres à particules. Cependant, d'autres voies sont à explorer pour réduire la pollution, mais celles-ci sont souvent difficiles à mettre en place, car elles touchent à notre confort : ainsi, il faudrait réduire voir retirer la climatisation, qui est extrêmement polluante, et diminuer le poids des véhicules qui s'alourdissent d'année en année au nom du confort -la Ford Fiesta à gagné plus de 400kg entre 1980 et 2007- mais qui, du coup utilisent plus de carburant pour fonctionner. [...]
[...] Mais cette durée de vie n'est pas la seule difficulté rencontrée par le renouvellement du parc automobile. En effet, penchons-nous sur l'Analyse du Cycle de Vie (ACV) d'une voiture. Cette analyse est un outil qui sert à mesurer l'impact d'un produit sur l'environnement de sa production à sa destruction. Cela permet d'éviter les transferts de pollutions comme on a pu l'observer avec la voiture à hydrogène. On notera que pour certains constructeurs, cette analyse est devenue un principe à respecter. [...]
[...] Toutefois, si les grandes lignes semblent tout à fait favorables au développement d'un tel véhicule, la voiture à hydrogène ne peut devenir le successeur de l'automobile à essence. En effet, plusieurs problèmes se présentent : le premier étant l e besoin d'une quantité de platine non négligeable dans une telle pile (de 3 à 30g par pile). Ceci pose le problème d'épuisement de cette ressource à court terme. Il serait donc impossible de remplacer notre parc automobile par des véhicules fonctionnant à l'hydrogène. [...]
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