L'Assemblée Générale du Clergé est une institution mais la question est de savoir si c'est une institution monarchique. L'Assemblée Générale du Clergé est-elle une institution au service du Roi et qui est organisée, entièrement gérée par le Roi ? Ou bien, est-elle autonome avec sa propre organisation ? Par conséquent, sera tout d'abord étudiée l'Assemblée Générale du Clergé comme étant l'illustration de la soumission de l'Eglise de France à la Monarchie (I) et ensuite sera examinée l'Assemblée Générale du Clergé en tant qu'institution de collaboration entre l'Eglise et l'Etat (II).
[...] Au-delà de ceci, l'Assemblée générale du clergé réalise un lien entre l'Eglise gallicane et le pouvoir monarchique. Un lien entre l'Eglise gallicane et la Monarchie Depuis le 14ème siècle, se développe en France la doctrine qui affirme la liberté de l'Eglise et la supériorité du pouvoir royal face aux prétentions du Pape. Le gallicanisme remonte au conflit entre Philippe le Bel et le Papa Boniface VIII. La Pragmatique sanction de Bourges (1438) a affirmé le droit du Roi de France de surveiller l'Eglise. [...]
[...] L'assemblée générale du clergé de 1595 a défendu les droits de l'Eglise auprès du Roi. Le clergé passe des contrats avec le roi, actes bilatéraux et non unilatéraux. Le clergé de France qui passe un contrat avec le roi traite de puissance à puissance. Le roi et le clergé s'engagent l'un envers l'autre comme en témoigne la formule suivante : promettant Sadite Majesté, en foi et parole de roi . et aussi les dits sieurs du clergé ont promis et promettent en foi et parole de prélats et gens de l'Eglise Ainsi, l'Assemblée générale du clergé pouvait entrer en conversation avec le roi de manière régulière. [...]
[...] Il y a donc une collaboration intime entre Eglise et Etat. Conçues à l'origine comme strictement financières, les assemblées du clergé vont élargir leurs compétences à tous les sujets préoccupants l'Eglise comme par exemple la lutte contre les réformés. Par ailleurs, l'assemblée générale du clergé a conservé le droit de discuter le montant des subsides versés au Roi pour dix ans. Le clergé se charge de les lever lui-même. Le clergé a dû se doter d'une véritable organisation qui fait du lui un organe organisé. [...]
[...] Grâce notamment à l'existence des assemblées du clergé, le clergé ne constitua pas seulement un des trois ordres mais une réelle entité politique, un corps dans tout le royaume. Le roi gardait certes autorité immédiate sur le clergé de France mais en pratique celui-ci s'administrait lui-même avec une large part d'autonomie. Plus qu'une institution monarchique, l'assemblée générale du clergé est une institution du roi, créée, convoquée et réitérée par le roi lui-même, ayant plus ou moins d'autonomie selon l'autorité du roi. [...]
[...] L'Assemblée Générale du Clergé, une institution monarchique ? Il existait au 16ème siècle une confrontation entre le principe selon lequel l'Eglise ne paie pas l ‘impôt et les exigences du pouvoir royal en matière financière. Pour résoudre ce paradoxe, a été créé un organe spécifique à l'Eglise de France. Apres la disparition des Etats Généraux en 1614, le Clergé était le seul ordre à être représenté au niveau national, l'Assemblée Générale du Clergé est apparue en 1561. Son apparition s'explique à l'époque des guerres de religion, par les difficultés financières de la Monarchie. [...]
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