Au cours de ce travail j'ai aussi essayé de comprendre pour quelle raison aucune vraie réforme de l'assistance n'a lieu au XVI° siècle. Pourquoi les auteurs ne voient-ils pas que la mendicité est une conséquence d'un pays qui s'affaiblit sur le plan économique et politique. Pourquoi ne remettent-ils pas en cause le manque d'investissements productifs de la part des nobles et des bourgeois ?
Pour tenter de répondre à ces questions, j'ai étudié quatre traités : De subventionne pauperum de Juan Luis Vives, le fameux débat entre Domingo de Soto et Juan de Robles respectivement intitulés Deliberación en la causa de los pobres et De la orden que en algunos pueblos de España se ha puesto en limosna para remedio de los verdaderos pobres, Tratato de remedio de Pobres de Miguel de Giginta et Amparo de Pobres de Cristóbal Pérez de Herrera. L'intérêt de ces œuvres est qu'elles sont parues à des périodes différentes du siècle. Elles montrent donc que le problème de l'assistance aux pauvres est présent tout au long du XVI° siècle. Ces traités sont destinés, mis à part celui de Vives, directement au roi. Les propositions concrètes qu'émettent les différents auteurs montrent bien à quel point il est urgent de remédier au problème des pauvres. Enfin, ces œuvres ont toutes été écrites au XVI° siècle, elles ont donc l'intérêt d'être des témoignages de l'époque.
J'ai également utilisé pour mes recherches, des œuvres plus modernes d'historiens et de sociologues tels que Michel Mollat , Bronislaw Geremek , Alberto Marcos Martín , Jean Pierre Gutton , Marcel Bataillon et bien d'autres. Sans oublier Anne Milhou qui a eu la gentillesse de me prêter sa thèse. A l'aide de ces œuvres, j'ai essayé de mieux comprendre le processus d'appauvrissement dont a été victime l'Espagne du XVI° et de comprendre quels événements ont amené les réformateurs à proposer la suppression de la mendicité, la mise au travail des pauvres simulateurs et dans certains cas l'enfermement des pauvres.
Mais avant de chercher à comprendre cela, il me semblait important d'établir la définition du pauvre. Chose qui à première vue paraît simple mais qui en réalité s'est avérée assez complexe. Ma première partie sera donc destinée à la définition du pauvre : son évolution ainsi que la différence entre les pauvres véritables et les simulateurs. Il me semblait ensuite judicieux de traiter du sort que les réformateurs réservent aux vrais pauvres et leur volonté de transformer les institutions d'assistance. Enfin, je finirai par une étude des différentes propositions des auteurs en ce qui concerne la mise au travail des mendiants simulateurs.
[...] Ils mettent en danger la religion chrétienne en amenant de nouvelles idées. Cette menace est d'autant plus prise au sérieux que l'Espagne se trouve sous le contrôle de l'Inquisition. Les pèlerins étrangers sont accusés de sortir les richesses du pays. A ce propos, Cristóbal Pérez de Herrera déclare [ . ] et que l'on ne voit plus sur les routes, les étrangers car nombreux sont ceux qui sous cet habit entrent en Espagne, chaque année, et énorme la quantité d'argent qu'ils extirpent à ce pays La définition du pauvre est difficile à établir. [...]
[...] Il existe cependant une certaine dépendance entre les différents ordres. Les nobles sont ceux qui doivent aller faire la guerre, ainsi ils protègent le reste de la société. Le tiers état est l'ordre le plus nombreux et le plus diversifié. Ces personnes sont celles qui travaillent et doivent amener le pain quotidien pour tous. Les clercs, quant à eux, doivent prier pour l'ensemble des gens car les nobles devant guerroyer et le tiers état devant travailler, ils n'ont pas de temps à consacrer à la prière. [...]
[...] Il y a aussi des hommes qui partent afin de trouver un moyen de subsistance ailleurs, notamment dans les colonies en Amérique Latine, laissant leur femme seule. Beaucoup ne reviennent pas. La femme au bout d'un certain temps est considérée comme veuve. A l'époque, les parents trop pauvres pour élever leurs enfants préfèrent les abandonner en les déposant dans les églises où se trouve généralement un endroit pour les recueillir. Les hôpitaux élèvent un grand nombre d'enfants. Certains parents espèrent récupérer leur progéniture plus tard quand leur situation financière s'améliorera. Malheureusement la vie est dure et la pente est difficile à remonter. [...]
[...] Ils font semblant de connaître le latin pour paraître plus crédibles. Selon certains auteurs de l'époque, les faux mendiants s'enrichissent énormément en faisant l'aumône. Ils mettent beaucoup d'argent de côté. Ils font des repas somptueux et pratiquent les jeux de hasard. Certains ont même une maison luxueuse à un autre endroit. Ils mènent une double vie. C'est pour cette raison que lorsqu'on leur donne de la nourriture ou des vêtements ils sont peu intéressés. [...]
[...] Là, elles apprendront à être vertueuses. Ces maisons sont en réalités des maisons de corrections : [ ] une maison capable et à propos, qui s'appellera du travail et de l'ouvrage, où condamne aujourd'hui la justice de V.M. (répartit dans les districts) les vagabondes oisives, ou les coupables de larcins, de sorcellerie ou de mensonges ou d'autres délits, pour un, deux, trois ans et plus, et jusqu'à dix ans selon leurs fautes, et à vie pour celles qui méritent presque la peine de mort Ces femmes vivront humblement : [ ] leur donnant là, une nourriture modérée, au coût peu élevé ; et les pourvoyant de pauvres lits, avec une paillasse de paille ou de foin [ ] Au XVI° siècle, il devient nécessaire de réorganiser le système d'aumônes. [...]
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