Fidel Castro, Ernesto Che Guevara, Cuba, révolution, Korda, photo
Aujourd'hui l'image du Che est brouillée. Si le mythe a permis de gommer l'homme autoritaire pour ne conserver que le « héros positif », les raisons de son appropriation par les générations qui ne lui sont pas contemporaines demeurent floues.
[...] Le voyage consiste à rallier le Venezuela par la cordillère des Andes, qui traverse elle-même 5 pays : Argentine, Chili, Pérou, Colombie et enfin Venezuela. Ce voyage est l'occasion pour les deux jeunes argentins de partir à la découverte de cette "Amérique majuscule" a laquelle Ernesto donne une dimension quasi mystique. Tous deux tiendront durant le voyage un carnet de bord dont les récits montreront paradoxalement qu'Ernesto est beaucoup moins politisé que son ainé. Alors que Granado a le souci du détail et fait de son voyage un but ultime, Ernesto n'y voit qu'une étape et préfère s'en tenir a la périphérie des choses. [...]
[...] Il tenta d'abord de soulever le Congo, tentative qui se soldera par un échec pour revenir à Cuba extenué et repartir à nouveau dans un combat voué à l'échec en Bolivie qui sonnera comme le glas de son combat personnel. Néanmoins le Che ne voyait pas sa propre mort comme une fin en soi, si celle-ci pouvait consolider la lutte révolutionnaire. C'est cette volonté de mettre la révolution et ses idéaux au somment de ses priorités, quitte à mourir pour elle qui confère, entre autre, au Che une dimension christique indéniable. [...]
[...] Le lendemain matin à 11 heures, les militaires boliviens chargés de surveiller le Che reçoivent l'ordre par le haut commandement situé à la Paz d'éliminer le Che par message codé : Pas de prisonniers ! La peine de mort n'existant pas en Bolivie, le gouvernement voulait à tout prix éviter un procès qui aurait posé de lourds problèmes de sécurité. Le 9 Octobre, aux environs de midi, le sergent Teran pénètre dans la pièce ou est enfermé Guevara et lui loge 9 balles dans le corps. [...]
[...] Bien malin celui qui aurait pu lui prévoir un tel destin Conscient de la trace qu'a laissé le Che dans l'histoire cubaine, le régime castriste décide de reproduire en 1995, soit presque 30 ans sa mort, le fameux portrait du Che sur la façade du ministère de l'Intérieur donnant directement sur la place de la Revolucion de La Havane : tout un symbole. Reproduction du portrait de Korda sur la façade du ministère de l'Intérieur cubain, Plaza de la Revolucion, La Havana, Cuba. Le cliché du Che constitue une formidable illustration de la théorie développée par Walter Benjamin sur la notion d' aura propre à l'art dans son ouvrage L'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique paru en 1936. [...]
[...] Durant ce voyage initiatique de deux mois Ernesto se livre sans retenue à cette Argentine profonde qu'il veut sentir au plus près, sans aucune dimension politique. De retour à Buenos Aires Ernesto jongle toujours entre études, sports et amours. Jeune, beau et élancé il jouit d'un succès certain auprès des jeunes filles de son âge malgré son aspect débraillé. S'il reste discret sur ses histoires de cœur, son cousin Fernando de la Serna parle pour lui "Dès 16 ans c'était un baiseur, un terrible baiseur, insatiable comme en tout". [...]
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