La signature des traités de Westphalie le 24 octobre 1648 constitue un évènement incontournable de l'Histoire. Les traités de Münster et d'Osnabrück mettent fin à la guerre de Trente Ans qui a successivement embrasé l'Empire des Habsbourg puis l'Europe entière. Pour la théorie des relations internationales, du moins nombre de théoriciens à l'instar d'Hedley Bull (1932-1985), la Paix de Westphalie marque l'entrée des Etats européens dans l'Ordre mondial moderne. Ainsi, il ne faut pas considérer ces traités comme un simple fait historique, mais bien plus comme les prémices de l'Ordre mondial que l'on connaît aujourd‘hui. Nous verrons donc les grands principes qui se dégagent des traités de Westphalie puis nous nous interrogerons sur la pertinence du modèle westphalien comme clé de lecture des relations internationales contemporaines.
[...] Les traités de Westphalie L a signature des traités de Westphalie le 24 octobre 1648 constitue un évènement incontournable de l'Histoire. Les traités de Münster et d'Osnabrück mettent fin à la guerre de Trente Ans qui a successivement embrasé l'Empire des Habsbourg puis l'Europe entière. Pour la théorie des relations internationales, du moins nombre de théoriciens à l'instar d'Hedley Bull (1932-1985), la Paix de Westphalie marque l'entrée des États européens dans l'Ordre mondial moderne. Ainsi, il ne faut pas considérer ces traités comme un simple fait historique, mais bien plus comme les prémices de l'Ordre mondial que l'on connaît aujourd‘hui. [...]
[...] Les traités de Westphalie signés en 1648 constituent le passage d'une conception ancienne, celle de la société universelle à la conception moderne des relations internationales, marquée par la primauté de la souveraineté des États. Pour autant, si l'héritage légué par les traités de Westphalie est incontestable, le modèle westphalien ne suffit pas pour comprendre les relations internationales contemporaines qui se complexifient. [...]
[...] Un autre fait marquant de la Paix de Westphalie est la manifestation de l'idée d'une société internationale elle-même. L'accord s'est noué lors d'un congrès international réunissant presque tous les États européens, certains n'y ayant pourtant pas d'intérêt direct. Selon Armstrong, cela témoigne du sentiment d'un devoir collectif pour les États qui dépasse la simple résolution du conflit. En outre, la loi internationale est désormais conçue positivement. Ce n'est plus la loi naturelle qui va réguler les relations internationales, mais de simples règles acceptées par tous les États, le principe de souveraineté primant. [...]
[...] Le XXème siècle a également souligné les limites du modèle de Westphalie. Le principe de la balance des pouvoirs a montré ses limites lors de la Première Guerre mondiale. Les réseaux d'alliance constitués pour maintenir un équilibre des forces n'ont pas empêché le conflit et bien au contraire lui ont donné une dimension mondiale. Ainsi au cours du XXème siècle, la création de la Société des Nations puis de l'Organisation des Nations Unies témoigne de la volonté d'une régulation internationale dont le but essentiel est la paix. [...]
[...] À son apogée, l'Empire romain a tendu vers un tel modèle, soumettant différents peuples et emportant leur adhésion non pas au nom de la religion chrétienne, mais par un échange de la liberté pour l'ordre, la pax romana, et un système juridique. Dans les deux cas, l'ambition de l'empire est de gouverner le monde sur la base de principes tenus pour universels. Les traités de Westphalie ont consacré une nouvelle conception de la société mondiale, inspirée en particulier par le Cardinal Richelieu et Hugo Grotius. Son principe central est celui de la souveraineté. [...]
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