Le Tiers état n'a d'existence politique qu'au sein des états provinciaux et des états généraux. Son rôle au sein de ces dernières assemblées n'est jamais négligeable. Longtemps, le pouvoir royal s'appuie sur les députés du tiers pour fléchir les résistances des ordres privilégiés. Les grandes ordonnances du XVIe siècle (Orléans, 1561 ; Moulins, 1556 ; Blois, 1579) sont pour une large part la conséquence directe des doléances du tiers état d'Orléans (1561) et de Blois (1577). Le code Michau (1629) reprend nombre de points abordés lors des états de 1614. De même, au niveau local et provincial, la rédaction des coutumes aux XVe et XVIe siècles doit beaucoup aux députés du troisième ordre.
[...] Des travaux particuliers et des fonctions publiques. On peut renfermer dans quatre classes tous les travaux particuliers : La terre et l'eau fournissant la matière première des besoins de l'homme, la première classe dans l'ordre des idées sera celle de toutes les familles attachées aux travaux de la campagne. Depuis la première vente des matières jusqu'à leur consommation ou leur usage, une nouvelle main d'oeuvre, plus ou moins multipliée, ajoute à ces matières une valeur seconde plus ou moins composée. [...]
[...] Labrousse et P. Goubert discernent la coexistence, dès le XVIIe siècle dans la société française des structures "légales" traditionnelles en ordres et états avec de nouveaux clivages en classes déjà fondés sur les rapports économiques. Aux états, la représentation du Tiers, loin de se calquer sur le schéma organisationnel de l'ordre tel que les juristes le définissent, apparaît dès le XVIe siècle et restera jusqu'à la fin très réductrice. Dans les états provinciaux, réunis encore en grand nombre au XVIIe siècle, et toujours vivants en Bourgogne, en Bretagne, en Languedoc, en Provence et dans de petites provinces comme le Béarn, la Bresse ou l'Artois au XVIIIe siècle, et aux états généraux - qui vaqueront entre mars 1615 et mai 1789 - la place tenue dans la représentation ou les doléances du Tiers par les préoccupations et les hommes de la bureaucratie officière en passe de se constituer en bourgeoisie urbaine de fait ou d'intention, est écrasante. [...]
[...] Tout. Bibliographie * CABOURDIN, Guy, VIARD, Georges : Lexique historique de la France d'Ancien Régime, 3e édition, Armand Colin, pp 316-317. * BLUCHE, François : Dictionnaire du grand siècle, Fayard, p 157. * SIEYES, Emmanuel : Qu'est-ce que le Tiers État? Quadrige/ PUF, Paris pages 28-29-30. [...]
[...] Outre ces trois classes de citoyens laborieux et utiles qui s'occupent de l'objet propre à la consommation et à l'usage, il faut encore dans une société une multitude de travaux particuliers et de soins directement utiles ou agréables à la personne. Cette quatrième classe embrasse depuis les professions scientifiques et libérales les plus distinguées, jusqu'aux services domestiques les moins estimés. Tels sont les travaux qui soutiennent la société. Qui les supporte ? Le Tiers État. Les fonctions publiques peuvent également, dans l'état actuel, se ranger toutes sous quatre dénominations connues, l'Épée, la Robe, l'Église et l'Administration. [...]
[...] Lui en ferons-nous un mérite? Il faudrait pour cela, ou que le tiers refusât de remplir ces places, ou qu'il fût moins en état d'en exercer les fonctions. On sait ce qui en est; cependant, on a osé frapper l'ordre du tiers d'interdiction. On lui a dit : "Quels que soient tes services, quels que soient tes talents, tu iras jusque-là; tu ne passeras pas outre. Il n'est pas bon que tu sois honoré." Quelques rares exceptions, senties comme elles doivent l'être, ne sont qu'une dérision, et les discours qu'on se permet dans ces occasions rares, une insulte de plus. [...]
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