La réforme luthérienne

Résumé du document

L'effervescence spirituelle qui débouche sur la Réforme est due à un homme et à un incident. Le moine augustin Martin Luther1 trouve après un long cheminement la certitude du salut à travers la doctrine de la justification par la foi. Agacé par la vente des indulgences qui promettent contre paiement une réduction du séjour des âmes au purgatoire il affiche le 31 octobre 1517, date considérée jusqu'à aujourd'hui comme fondatrice de la Réforme et toujours commémorée, 95 thèses critiques, qui connaissent un succès inouï et provoquent une effervescence spirituelle qui atteint l'ensemble du monde germanophone. Luther est contraint de préciser peu à peu sa doctrine. Longtemps soucieux de réformer l'Eglise universelle, il se voit excommunié par Tome en 1521, année où il rencontre l'empereur Charles Quint à la diète2 de Worms, où il refuse de désavouer ses ouvrages en invoquant sa conscience...

Extraits

[...] Plus intellectuel que Luther, il a rédigé la Confession d'Augsbourg (1530) et formule la théologie et l'ecclésiologie. Il est l'organisateur des écoles protestantes par la rédaction de statuts et l'envoi des disciples. Il a valorisé le rôle des pouvoirs politiques en leur accordant les pouvoirs épiscopaux villes de l'Empire ont le statut de ville libre d'Empire, soit les mêmes attributions que les princes territoriaux, à savoir des républiques urbaines autonomes La formule traduite par tel prince telle religion exprime la clause majeure de la paix d'Augsbourg : chaque prince, catholique et luthérien, peut imposer sa confession à l'ensemble des sujets de son territoire. [...]

[...] La musique religieuse bénéficie d'une vitalité remarquable après 1580. La période de l'orthodoxie est remplie au XVIIe siècle d'une force spirituelle profonde (cantiques, recueils de prières) et accompagnée de tendances tournées vers une pratique de la piété et une Eglise toujours en voie de réforme Martin Luther (1483-1546) : moine augustin saxon. Sa critique des indulgences marque le début de la Réformation. Après son excommunication par Rome (1521), il est le porte-parole du mouvement réformateur. Par sa traduction de la Bible, ses cantiques et le petit catéchisme, il a profondément modelé la sensibilité religieuse luthérienne. [...]

[...] Les vicissitudes de la Réforme de 1526 à 1555. Dans l'Empire, l'implantation connaît bien des vicissitudes. Après avoir accordé aux princes la liberté de choix religieux en 1526, l'empereur revient en 1529 sur cette concession à la deuxième diète de Spire, ce qui provoque une protestation de cinq princes et de quatorze villes libres ; telle est l'origine du nom protestants, donnés aux partisans de la Réforme. Ceux-ci tentent de se rapprocher des Suisses, mais les théologiens ne parviennent pas à s'entendre sur le concept de la Cène (communion) à Marburg (1529). [...]

[...] Mais la Réformation a été contrariée par deux mouvements. Dans le sud- ouest de l'Empire une révolte nobiliaire dirigée contre les principautés ecclésiastiques est écrasée par les princes en 1523 après un désaveu de Luther. En 1525 les paysans qui font une lecture sociale du programme de Luther mêlent dans leur programme des revendications socio-politiques (réduction des corvées et des droits seigneuriaux) et des exigences religieuses (droit d'élire les pasteurs, reconnaissance de la souveraineté de l'Ecriture). Ils organisent un soulèvement dans toute l'Allemagne du Sud. [...]

[...] Les vecteurs. Trois groupes sociaux ont contribué à la diffusion de la Réforme. D'abord une fraction importante de la jeune génération du clergé, tant séculier que régulier : la génération née entre 1490 et 1505 forme les troupes de choc qui ont diffusé partout la Réformation. La majeure partie de la noblesse, guidée par l'humaniste Ulrich von Hutten, se rallie. Mais le véritable terreau ont été les villes, en particulier la grande majorité des villes libres impériales. Un anticléricalisme massif y règne et la thèse du sacerdoce universel permet d'éliminer les privilèges, mal vécus, du clergé par les magistrats urbains. [...]