A côté de Wittenberg, Zurich et Strasbourg deviennent rapidement deux autres pôles importants de la Réformation, avec Zwingli et Bucer qui ont exercé sur les communautés urbaines de l'Allemagne du Sud et de la Suisse une grande autorité spirituelle. Il s'agit d'une réforme adaptée aux villes et marquée par une tonalité bibliste et humaniste.
Dans les années 1520 et 1530 de nombreuses villes connaissent une réforme spécifique : le changement est la conséquence de disputes théologiques organisées par le magistrat dans une trentaine de villes suisses et allemandes. Il s'agit d'une alliance étroite entre réformateurs et magistrat qui recourt à des mesures officielles sur le plan social (intégration des prêtres au corps de la bourgeoisie) et religieux (suppression de la messe, élaboration d'une nouvelle liturgie).
Ces Eglises se caractérisent par un caractère communautaire humaniste et une organisation plus ferme. A Strasbourg, la Réformation est favorisée par la présence de théologiens éminents (Bucer, Capiton) soutenus par un véritable parti. L'Eglise est organisée sur le plan institutionnel, liturgique et dogmatique par l'ordonnance de 1534, renforcée d'une ordonnance disciplinaire...
[...] Les confessions de foi de ces trois pays ont plusieurs points communs : elles donnent aux Eglises concernées de solides bases pour proclamer les doctrines spécifiquement réformées (biblicisme, refus de toutes les formes du culte catholique, sacrements) grâce à leurs références orthodoxes et à leur loyalisme politique. Elles illustrent une spiritualité de combat (prédestination1, toute-puissance de Dieu) et fondent l'organisation ecclésiastique sur la volonté révélée de Dieu. V. Dans le reste de l'Europe. Ailleurs la propagation des doctrines réformées se fait selon des voies multiformes. [...]
[...] Dans le cadre d'un conflit théologique, un synode général est convoqué à Dordrecht (1618-1619), qui réunit des délégués de toutes les Eglises reformées européennes, à l'exception de la France en raison d'un veto du pouvoir royal. Les canons du synode précisent de manière tranchée l'orthodoxie réformée. Mais cette fixation doctrinale, adoptée par la majorité des Eglises réformées d'Europe, demeure fragile en raison des nouvelles valeurs apparues au XVIIe siècle A la différence des luthériens qui ont conservé la numérotation traditionnelle des Dix Commandements, les réformés ont fait d'Exode XX (Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque) le second commandement. Il en résulte une forte sensibilité aux images et sculptures qualifiées d'idolâtres. [...]
[...] Il a comme mission d'assurer extérieurement un ordre chrétien. Certes cette lutte donne à Genève l'apparence d'une cité intolérante, mais Calvin est un fils de son siècle qui fait passer la gloire de Dieu et le salut du prochain avant sa liberté d'opinion. Genève acquiert la réputation d'une nouvelle Jérusalem d'une Rome protestante, où l'identification de la cité avec la religion est totale auprès de ceux qui, dans les pays catholiques, souffrent pour leurs convictions religieuses. Du vivant de Calvin, la ville exerce une attirance dans toute l'Europe, grâce au magistère spirituel, politique et moral du réformateur, ce qui contribue à nourrir des mythes, positifs et négatifs, sur cette citadelle de la Réformation. [...]
[...] Aussi une des premières mesures des réformés est de procéder à la suppression des images (iconoclaste), en particulier en France et aux Pays-Bas, ce qui scandalise les partisans de l'Eglise romaine, alors que les luthériens se montrent plus tolérants En 1559, Calvin et Théodore de Bèze fondent un établissement d'enseignement supérieur appelé académie, qui forme des théologiens et des enseignants pour l'ensemble de l'Europe réformée Religion marquée par Luther et l'humanisme, qui ne rompt pas avec l'Eglise établie A l'origine, sobriquet appliqué aux membres des Eglises réformées, provenant d'eidgenossen, mot suisse alémanique (confédérés), et de Hugues, roi légendaire en Touraine ; plus tard les réformés français acceptent ce mot Assemblée formée de représentants (laïcs et pasteurs) des Eglises dressées C'est le système presbytéro-synodal, caractéristique des Eglises réformées françaises jusqu'à aujourd'hui Doctrine élaborée par Calvin, selon laquelle chaque homme (et femme), est prédestiné dès avant la naissance par la volonté divine au salut ou à la damnation. [...]
[...] Le culte se distingue profondément du culte luthérien : il a un caractère totalement nouveau par le rejet de toutes les manifestations de l'ancienne liturgie, en particulier le rejet de toutes les images, qui suscite partout lors de l'introduction de la Réformation un mouvement iconoclaste1 souvent mal vécu par une partie des fidèles. II. Genève : une cité exemplaire. Jusqu'à sa mort, Calvin engage un combat difficile pour tenter de transformer Genève en une ville-Eglise. Il s'efforce avec l'aide du consistoire (assemblée des anciens) de contrôler toute la vie morale et sociale et de la cité et d'écarter de la cène tous les contrevenants. [...]
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