La Prusse moderne : 1511-1786

Résumé du document

Depuis le 15ème siècle la Prusse des Teutoniques est sous domination polonaise. Cependant le grand maître teutonique, Albert de Hohenzollern, élu en 1511, tenta de libérer son pays de la domination étrangère dans une guerre vaine de 1519 à 1521. C'est en 1525 que Albert de Hohenzollern pris une décision radicale pour l'avenir de la Prusse : il adhéra à la réforme luthérienne et sécularisa le domaine et les biens de l'ordre. Cependant plus que cela, il conclut la même année avec le roi de Pologne, Sigismond, la paix de Cracovie qui faisait de la Prusse un duché héréditaire et sous suzeraineté polonaise.
Mais lorsqu'en 1568 le premier Duc de Prusse mourut, son fils lui succéda. Or, le Duc Albert Frédéric était un malade mental et lorsqu'il mourut en 1618 sans descendance, le Duché passa à son beau-frère, Jean Sigismond, électeur de Brandebourg.
Ainsi fut donc crée l'état brandebourgeois-prussien qui était géographiquement discontinu.

Extraits

[...] L'épanouissement d'une grande nation. Frédéric III, fils du Grand électeur, lui succéda en 1688 et entreprit d'obtenir la dignité royale. Il parvint ainsi en 1701, pour avoir aidé l'Empereur durant la guerre de Succession d'Espagne, à se faire sacrer roi de Prusse à Königsberg le 18 janvier, prenant alors le nom de Frédéric Ier. Le roi était cependant désireux, vu le dynamisme prussien, de doter son pays d'universités, ce qu'il fit à Halle et à Berlin, faisant de cette dernière un centre de rayonnement artistique et culturel. [...]

[...] La guerre de Trente ans devait être une terrible épreuve pour cette région protestante. En effet, ils ne souhaitaient pas la victoire des Habsbourg catholiques mais ne pouvaient non plus soutenir une Suède protestante qui désirait faire de la Baltique un lac suédois. L'électeur Georges-Guillaume dut donc louvoyer, passant d'un parti à l'autre sans pouvoir mener une politique cohérente. Son successeur Frédéric-Guillaume, dit le Grand électeur, fut le grand fondateur du duché de Prusse, permettant à son pays de devenir à partir de 1640 un état puissant en Allemagne. [...]

[...] Dénué de scrupules en politique étrangère et uniquement soucieux de donner de la cohérence à ses territoires, il s'allia avec la France, à qui il devait ses acquisitions du traité de Westphalie, mais abandonna vite cette alliance lors de la guerre de Hollande (1672) pour lutter contre la Suède (alliée de la France), qu'il battit mais à qui il dut rendre les territoires conquis sous la pression de Louis XIV. Décidément non content de cette alliance, il ira jusqu'à s'opposer à la France dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697). Admiré dans toute l'Allemagne, il devint le champion du protestantisme. Cependant, ses glorieux faits d'armes furent suivis d'un raidissement intérieur où l'absolutisme était de mise en dépit d'une opposition farouche de la noblesse et de la bourgeoisie naissante. III. [...]

[...] La Prusse apparaissait également après la guerre comme le nouveau puissant adversaire de l'Autriche catholique. Le Roi apparaissait comme un despote, concentrant tous les pouvoirs et centralisant l'Etat mais qui se souciait d'unifier les coutumes et de créer le Code Général de droit prussien. Il est également le premier serviteur de l'Etat et encourage tous les Prussiens au sacrifice pour le pays. Si Frédéric II est dans les grandes lignes le digne continuateur de l'œuvre paternelle, il innove considérablement dans un domaine que le règne précédent avait totalement ignoré : la culture. [...]

[...] En effet, il réorganisa l'armée, en dépit d'une faible population roi sévère, peu dispendieux et austère fit de la Prusse un Etat très au point administrativement, économiquement et surtout militairement. IV. Le Grand Règne. 1740-1786. Quand il mourut en 1740, Frédéric-Guillaume Ier laissait à son fils détesté, Frédéric II, un royaume dans un état optimal : les finances étaient au mieux, la discipline et le dévouement des administrations étaient au zénith, l'armée était bien formée, bien encadrée et parfaitement opérationnelle. [...]