Propagande napoléonienne, culte impérial, mythe napoléonien, campagne d'Italie, légende, exil, romantiques
Dans La nation sous l'empereur, Louis Madelin écrit qu'il semble presque, à lire les travaux des historiens, que sous le premier empire « la vie du pays tout entier a tenu dans celle de son
chef et, quinze ans, s'y est absorbée ». En effet, Napoléon Ier, maîtrisant l'art de la propagande, est parvenu à inscrire dans l'histoire le mythe d'un empereur glorieux puis déchu, auquel on a longtemps voué un culte.
[...] Cependant, le mythe napoléonien se perpétue, et il faut attendre le XXème siècle pour qu'une histoire plus objective voit le jour. Cependant, comme le fait remarquer Jacques Godechot en 1967, les publications biographiques et célébrant Napoléon sont aujourd'hui encore majoritaires dans la liste des publications consacrées au Premier Empire. Même si les partisans bonapartistes sont désormais très minoritaires dans le spectre politique français, il demeure que Napoléon reste un personnage historique particulièrement important dans notre culture, et il seconde de peu le Général de Gaulle dans le classement des personnages historiques avec lesquels les français aimeraient s'entretenir ! [...]
[...] Il publie à grand tirage et dans la France entière des journaux magnifiant ses exploits et mettant en avant son génie à la fois militaire et politique, comme Le courrier de l'armée d'Italie. Cela se poursuit et se systématise sous le Consulat puis sous l'Empire avec la publication des Bulletins de la Grande Armée dans le journal officiel Le moniteur. Ceux-ci permettent de retranscrire les batailles, en glorifiant les victoires et en omettant les défaites ou encore en minimisant l'ampleur des victimes. Anecdote : à l'époque apparaît l'expression populaire menteur comme un bulletin très significative ! [...]
[...] Histoire et légende. Jean Tulard Revue Romantisme, n°100, Napoléon, grand homme ou demi-dieu ? [...]
[...] L'écriture de l'Histoire Les bulletins officiels permettent donc à l'Empereur d'écrire sa propre Histoire. D'ailleurs, l'historien Jean Tulard explique il serait dangereux d'écrire l'histoire militaire à partir des bulletins. Napoléon ne s'y raconte pas, il s'y drape pour ses contemporains et pour la postérité. Une historiographie officielle se développe, d'abord dans le but d'instruire les jeunes français, via les manuels d'Histoire, mais aussi avec l'intention d'ancrer dans le temps cette Histoire magnifiée, avec des œuvres de plus grande ampleur. Napoléon va jusqu'à mettre en place un catéchisme impérial, dictant qu'il est l'image de Dieu et le dépositaire de sa puissance sur terre L'importance de la représentation Napoléon accorde une place particulièrement importante à sa propre représentation, dont il va jouer pour influencer le peuple. [...]
[...] Nerval, Chateaubriand, Hugo, vont aussi en être les chantres. Cette admiration va s'exporter à l'étranger, par exemple en Allemagne (avec le baron d'Haussez), en Pologne (avec Towiansky) ou même en Amérique du Sud, ou les Incas vouent à Napoléon un culte en tant que demi-dieu ! L'évolution de sa perception jusqu'à aujourd'hui Par la suite, sous Napoléon III, on tente de modérer le culte de l'ancien Empereur, de peur que l'oncle ne fasse trop d'ombre au neveu et que cela nuise au régime. [...]
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