« Il sera toujours grand de sacrifier tes inimitiés aux intérêts de la patrie ; que chacun laisse de coté les passions de parti pour tourner ses aspirations vers le bonheur général, pour rassembler toutes forces vitales de la France, cette mère commune qui nous a donné le jour ». Ces mots, prononcés par l'humaniste français Guillaume Budé (1467-1540), place l'idéal national comme le premier devoir du citoyen.
Or, dans la France des années 1560 ce sont les tendances particulières qui semblent corrompre ce devoir.
Le 3 avril 1559, par la paix de Cateau-Cambrésis, Henri II a brisé un système au sein duquel la guerre était « sacralisée et qui permettait aux nobles de rencontrer Dieu dans l'exposition sacrificielle de leur corps » (Denis Crouzet). C'est alors le basculement dans la Réforme qui constitue une nouvelle dynamique. La contestation peut alors être perçue comme une contestation de la personne royale. A Bordeaux, ville qui s'est embrasée en 1547 lors de la révolte de la gabelle, il semble qu'une élite socio-politiques se soie reconnue dans le protestantisme en opposition à l'autorité royale. A Toulouse les cibles des réformés sont les officiers royaux. Il n'est cependant possible de tirer de généralisation des ces réaction anti-étatiques et même des officiers royaux se convertissent à la Réforme.
[...] Ces finalement l'adaptation du pouvoir royal à une doctrine politique nouvelle qui terminera cette réflexion. D'un même coup, la lance qui abat Henri II projette au pouvoir Francois de Guise et Charles d'Orléans, oncles de Marie Stuart, femme du roi adolescent, bien que majeur, François II. Le père du duc de Guise et du cardinal de Lorraine, Claude de Guise, est arrivé en France sous le règne de François Ier puis, suite à de multiples campagnes militaires menées au nom du roi, a été naturalisé. [...]
[...] Des poèmes prophétiques annoncent à partir de 1568 l'imminence d'un changement de roi par la volonté divine. Pour Denis Crouzet, on est au début d'un cheminement qui est lent, mais qui va conduire à l'évènement de 1589 (assassinat d'Henri III par un Jacobin). Alors cependant que ces provocations nécessitent une réponse ferme, le pouvoir royal semble démissionner. Dans ses Déclarations en 1567 et 1568 suite à la nouvelle prise d'armes huguenotes, Condé reproche au roi de défavorisé sa noblesse protestante et de diviser les gentilshommes en les distinguant religieusement. [...]
[...] Dans la crainte d'un soulèvement généralisé du royaume, François II fait du second prince de sang un exemple. Le prince de Condé est arrêté à Orléans le 31 octobre 1560 et condamné à mort le 26 novembre par un tribunal d'exception. Finalement, la mort de François II le sauva et après avoir été mise à l'écart par les Guise, la veuve de Henri II, Catherine de Médicis prend sa revanche dès la mort de son fils. Catherine de Médicis décide cette foi d'assumer le pouvoir. [...]
[...] Il s'agissait officiellement d'obtenir une audience du roi et de lui remettre les écrits justifiants la conjuration mais l'opération visait surtout à s'emparer du roi et des ministres. Afin que l'autorité royale soit donnée au prince de sang comme au calviniste Antoine de Bourbon, des protestants décident de se réunir en armes afin d'éloigner les Guise. Beaucoup étaient issus d'une noblesse moyenne et provinciale dépourvue de la protection des grands. La conjuration est cependant dénoncées et l'autorité royale, dans une rhétorique de la violence, envoie ses troupes qui exécutent avec peu de résistance entre mille deux cents et mille cinq cents individus. [...]
[...] Le prince doit établir la concorde tout en gouvernant avec justice. Nicolas Houël transpose même la reine-mère dans l'Antiquité à travers la figure d'Artémis de Carie, femme menacée qui a conservé le royaume pour son fils tout en lui donnant une éducation exemplaire. De son coté, Catherine de Médicis use du pouvoir royal pour imposer ses conditions. Le 19 mars 1563, l'édit dit de pacification d'Amboise réconcilie Condé et Montmorency mais ne reconnait la liberté de cultes qu'à certaines personnes en certains lieux. [...]
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