La politique étrangère du Second Empire - publié le 30/06/2011

Thèmes abordés

Second Empire, politique étrangère, guerres, paix, France, Allemagne

Résumé du document

La politique étrangère joua un rôle crucial sous le Second Empire :
C'est dans ce domaine que le régime se démarque le plus des précédents. La politique extérieure du Second Empire, en réalité politique personnelle de l'empereur, garde tout au long de la période deux constantes fortes, visant à restaurer la « grandeur nationale » de la France.

Extraits

[...] La Prusse avec Bismarck considère de plus qu'un conflit militaire contre la France est une nécessité Après une série de provocations de la Prusse, l'empereur fait l'erreur de lui déclarer la guerre en juillet 1870 (selon Hugo c'est une guerre de caprice Devant l'Europe indifférente ou hostile, l'armée française, inférieure en tous points, enregistre défaite sur défaite jusqu'au désastre de Sedan le 2 septembre 1870. L'empereur capitule, et, alors que les difficultés intérieures semblaient surmontées, l'échec de la politique extérieure sonne le glas du second empire, installant une République à la surprise générale. La politique (trop ambitieuse de Napoléon III a donc finalement conduit à la chute du régime. Elle a cependant aussi réussi à développer certains aspects importants pour la France par la suite (les colonies par exemple), et a affirmé la France comme une puissance progressiste. [...]

[...] La deuxième constante, politique intra-européenne visant à briser l'ordre de 1815, mobilise encore plus moyens et attention. L'idée est de sortir la France de l'isolement diplomatique dans lequel elle est retenue depuis 1815 (en s'alliant notamment à l'Angleterre, un pays que Napoléon III admire particulièrement), et de saper les fondements même de l'Europe du Congrès de Vienne, en se posant en défenseur des nationalités opprimées (l'empereur a été carbonari) face aux puissances rétrogrades telles que l'Autriche ou la Russie. La France doit retrouver un rôle prépondérant dans une nouvelle Europe des nationalités. [...]

[...] Deux Constantes fortes La première consiste à donner au pays un vrai rayonnement international : rayonnement culturel avec l'organisation de grandes manifestations internationales (expositions universelles de 1855 et 1867, la dernière attirant 11 millions de visiteurs) ou la réorganisation urbaine de Paris ; économique avec une grande politique de développement, pour redevenir une puissance économique. Un autre volet de ce rayonnement fut l'accélération de la politique de colonisation commencée sous les régimes orléanistes. Nouvelle-Calédonie, côte du Gabon, Cochinchine, Cambodge et Sénégal sont intégrés d'une manière ou d'une autre à l'empire. La pacification de l'Algérie est en outre terminée sous le Second Empire. [...]

[...] A la base faisant partie d'une coalition d'états européens voulant renverser le gouvernement du Mexique, la France se retrouve au bout de quelques mois isolée face à un Mexique (soutenu par les Etats-Unis) de plus en plus menaçant. Pour éviter l'enlisement, la France finit par abandonner, le corps expéditionnaire est rembarqué. La politique de rééquilibrage européen est aussi un échec : lorsque éclate une confrontation directe entre la Prusse et l'Autriche, dans laquelle la France se garde bien d'intervenir (espérant qu'ils se neutralisent mutuellement), l'avantage tourne en fait rapidement à l'avantage de la Prusse (défaite autrichienne de Sadowa le 3 juillet 1866). [...]

[...] La France a pu nouer de nouvelles alliances avec des puissances progressistes et s'opposer à une puissance rétrograde comme la Russie. L'empereur n'obtient cependant ni la reconstitution de la Pologne ni la révision des traités de 1815. Il continue cette politique en s'opposant à l'Autriche, soutenant le Piémont dans ses efforts d'unification italienne. La France lui promet en effet un soutien politique et militaire afin de construire une nouvelle Italie unie, en échange de la Savoie et de Nice. Ce soutien permit à l'Italie de réaliser d'importantes victoires comme Magenta ou Solferino en 1859. [...]