Au milieu du XIXe siècle en Grande-Bretagne, les femmes en quête d'une reconnaissance d'égalité des sexes et d'émancipation vont axer leur combat sur le droit de vote qui est alors uniquement censitaire et exclusivement masculin. En quête d'émancipation et de reconnaissance de l'égalité des sexes dans tous les domaines, elles commencent alors des actions collectives dans le but de changer cette conception du rôle de la femme.
Qualifié dans un premier temps de "suffragiste", ce mouvement visait à accéder à la citoyenneté par l'exercice du droit de suffrage, voire l'éligibilité des femmes, fut baptisé en 1905, par le Daily Mail, "les suffragettes". Cette dénomination sarcastique du journal visait à distinguer le mode d'action musclée des suffragettes des méthodes employées par les militantes modérées et pacifistes du droit de vote qui exprimaient leurs revendications dans le respect de la Loi.
Dans quelle mesure le mouvement des suffragettes marque-t-il une rupture dans le combat pour l'affranchissement des femmes britanniques en politique ?
[...] Au-delà des aboutissements concrets, le combat d'Emmeline Pankhurst et de ses militantes a incarné tout un mode de pensée. Il s'est donc étendu à d'autres pays et a inspiré des mouvements populaires similaires en Europe, et aux Etats-Unis. Mais bien qu'ayant inspiré les femmes de plusieurs pays, jamais ce mouvement n'a pris de la même manière et surtout avec la même ampleur ailleurs qu'en Grande-Bretagne. [...]
[...] Dans quelle mesure le mouvement des suffragettes marque-t-il une rupture dans le combat pour l'affranchissement des femmes britanniques en politique ? Si, tout d'abord, le mouvement s'inscrit dans la lignée des luttes du siècle précède pour l'émancipation de la femme, l'on verra dans un second temps, que sa radicalisation est en réalité un mouvement d'un genre nouveau. I. La genèse du mouvement L'apparition des suffragettes découle d'un processus qui débuta réellement au milieu du XIXe siècle ; grâce à l'apport philosophique de John Stuart Mill ainsi qu'au combat pacifique que menaient les femmes britanniques par la voie parlementaire. [...]
[...] Elles font preuve de méthodes de harcèlement des plus effectives et irritantes. On peut citer l'exemple du grand meeting organisé a Hyde Park le 21 juin 1908 et rassemble entre 250 et personnes, ou encore du discours d'Emmeline Pankhurst appelant à la prise d'assaut de la chambre. L'action se radicalise encore quand Mary Richardson fait exploser une bombe devant la Venus de Velazquez en 1913. L'entrée des musées est dès lors interdite aux femmes. Juin 1913 marque l'apogée de cette politique activiste avec l'attentat-suicide de Emily Wilding Davison, diplômée de l'université d'Oxford, écrasée par le cheval du roi. [...]
[...] Les deux femmes sont arrêtées pour avoir perturbé l'ordre public et maltraité un agent de police, et préfèrent être conduites en prison plutôt que de payer l'amende qui leur avait été demandée. Cet évènement marque un tournant, c'est la première fois que des femmes ont utilisé une relative violence pour revendiquer des droits. Ceci n'est que le point de départ d'une succession d'innombrables interruptions et scènes de désordre au cours de meeting tenus par des membres du gouvernement ou des députés libéraux. [...]
[...] Et finalement en 1928 que la parfaite égalité homme/femme en matière de suffrage est atteinte, avec le droit de vote pour tous a 21 ans. Le mouvement des suffragettes en Grande-Bretagne s'est donc inscrit dans le cadre de la longue lutte féminine pour son émancipation progressive aux niveaux social, politique, et culturel. Axé sur la volonté de l'obtention du droit de vote, ce ne sont pas ses idées mais ses méthodes qui ont marqué une rupture avec les féministes du 19e siècle. [...]
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