Dans la première moitié du XIXe siècle, la littérature française déploie une quantité et une variété d'aspects extraordinaires. Le terme même de romantisme n'eut d'ailleurs pas d'autre signification que celle que lui conférait le tempérament de chaque auteur : cette diversité même définit le romantisme. Il s'agit donc bien plus d'un mouvement que d'une école.
[...] La monarchie à contrecœur (1815-1848) : Le débordement des richesses romantiques I. L'individualisme à tout prix Dans la première moitié du XIXe siècle, la littérature française déploie une quantité et une variété d'aspects extraordinaires. Le terme même de romantisme n'eut d'ailleurs pas d'autre signification que celle que lui conférait le tempérament de chaque auteur : cette diversité même définit le romantisme. Il s'agit donc bien plus d'un mouvement que d'une école. Cette effusion quelque peu désordonnée ne se laisse décrire qu'à travers son opposition traditionnelle au classicisme : Contrairement au classicisme, le romantisme refuse les règles et les convenances admises pour proclamer la liberté de l'écrivain dans le choix de ses thèmes et de ses procédés (voir Hugo, La Préface de Cromwell, 1827). [...]
[...] De nombreuses œuvres sont nées de cette foi inébranlable en la mission géniale de l'écrivain : citons par exemple Les Châtiments de Victor Hugo, Chatterton de Vigny. Infusant un sang plus épais et plus coloré dans les mélancoliques rêveries d'un Senancour (1770-1846), le romancier d'Oberman (1804), des cercles se forment. Les jeunes écrivains y affirment les audaces de leur pensée et les ardeurs les plus violentes de leur tempérament. Si la coterie rassemblée autour de l'initiateur Charles Nodier à la bibliothèque de l'Arsenal (1823) montrait une sagesse conservatrice, il n'en allait pas de même de la célèbre cohorte romantique groupée autour de son chef, Victor Hugo. [...]
[...] Lorsqu'en 1830, le Cénacle se dis perse, la bataille est gagnée et le mouvement romantique peut dire avec Hemani : Je suis une force qui va. IV. 1830-1848 : l'assagissement Peu après la tempête politique de 1830, Victor Hugo publie Les Feuilles d'automne (1831), recueil de vers intimes célébrant la famille et la nature. C'est dire que, pour lui comme pour ses compagnons, le culte de l'art est prépondérant en même temps que le lyrisme se tempère. Leur engagement ne leur fait pas négliger le souci de rénovation de la langue française, l'enrichissement des thèmes littéraires, la diversification des mots, des rimes et des rythmes, l'abandon des barrières classiques. [...]
[...] La monarchie à contrecœur : une époque troublée Le pouvoir royal, restauré par une minorité, n'est pas de taille à rivaliser de prestige avec l'Empire qui vient de tomber. Il fait la preuve de son impopularité dans les deux révolutions de 1830 et de 1848 qui ont définitivement raison de lui. La jeune République de 1848, la plus courte de l'histoire de France, se voit frustrée de ses victoires par le prince- président Louis-Napoléon Bonaparte lors du coup d'État du 2 décembre 1851, puis par celui du 10 décembre 1852, qui l'élève au rang d'empereur. [...]
[...] L'histoire est représentée par l'enthousiaste Augustin Thierry et surtout par Michelet qui préconise la Restauration intégrale du Passé Il n'est pas jusqu'à la littérature religieuse qui ne donne pas un Lamennais ou un Lacordaire, prédicateurs authentiquement romantiques. L'« anarchisme du premier romantisme s'est donc principalement traduit par une incroyable richesse de production. Si les romantiques combattent, c'est pour édifier : leur respect de l'art, la conscience de leur mission en font des révolutionnaires sages séduits bien plus par l'idée du progrès que par celle de bouleversements violents. [...]
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