Les métiers (corporations au XVIIIe siècle) sont des associations d'artisans (tanneurs, orfèvres, tisserands, armuriers) ou de commerçants détaillants (bouchers, épiciers, drapiers) hautement qualifiés, qui s'unissent pour faire valoir leurs droits et exercer un type très précis de métier. Dans une société qui ne conçoit pas l'individu isolé, les métiers sont l'un de ces nombreux corps intermédiaires qui l'ordonnent et la hiérarchisent.
Il est certain qu'à partir du XIIe siècle, les métiers des villes du Nord étaient déjà pourvus d'une organisation régulière. Les métiers de Paris ne sont pas aussi anciens, à cette date ils ne sont pas tous constitués. D'autre part, les métiers d'artisans furent plus longs à s'organiser que les métiers marchands. Le pouvoir royal s'est très vite employé à contrôler ces métiers, l'objectif est d'encadrer les travailleurs, de les surveiller plutôt que de les soutenir, de se prémunir contre la concurrence : les bouchers de Paris reçoivent des privilèges de Louis VII dès 1162-1163, puis leur premiers statuts de Philippe Auguste vers 1182-1183. Au cours des XIIe et XIIIe siècles les métiers se multiplièrent, la coutume avait déjà imposé aux artisans des métiers l'obéissance à certaines prescriptions. Il restait à fixer dans une réglementation claire et précise ces traditions et ces usages souvent obscurs, incomplets ou même contradictoires.
[...] Le métier d'orfèvre appartient à la deuxième catégorie. En effet, les orfèvres ont juré (l.16) : les membres du métier doivent prêter serment de respecter les règlements établis destinés à assurer l'excellence de la production. Ainsi, parce qu'ils font serment, qu'ils jurent, ils appartiennent à un métier juré : à Paris un métier sur trois est juré en 1255. On l'a dit tous les métiers ne sont pas jurés, et chaque métier dispose de son propre règlement, ils ne sont pas établis à l'échelle nationale, ici il s'agit du règlement du métier d'orfèvre de Paris Ainsi, si des orfèvres étrangers (l.18) c'est-à-dire qui ne sont pas parisiens, viennent à s'établir à Paris, ils doivent prêter serment au métier d'orfèvre de Paris. [...]
[...] Leur fonction est temporaire comme l'indique la formule quand ils ont fini leur office (l.25), dans la plupart des métiers, ils ne sont élus que pour un an. À la ligne 26 est établi qu'un maître ne peut se présenter juré plusieurs années d'affilées, il doit attendre trois ans. Les jurés des orfèvres doivent néanmoins des comptes au prévôt de Paris. En effet, après leur élection, les jurés devaient se rendre devant lui pour prêter serment de garder le métier bien et loyalement aux us et coutumes devant dits (l.24). [...]
[...] Tout au long de leur parcours à l'intérieur du métier, les orfèvres doivent jurer. Après avoir montré ses conditions d'aptitude, acquitter certaines taxes, le serment prêté par le candidat à la maîtrise lui permettait de devenir définitivement un maître. De même une fois maître, s'il est élu juré comme on le verra plus loin, il devra à nouveau prêter serment. Ce serment représente un engagement personnel envers la communauté, une responsabilité envers ses membres. À la fin du XIII° siècle, dans la plupart des villes, il fallait être membre de la corporation pour pouvoir exercer un métier déterminé : il est à Paris orfèvre ( ) qui faire le sait (l.1). [...]
[...] L'enfant commence généralement à apprendre le métier vers 12 ans voire 10 ans. Le maître s'engage à s'occuper de l'enfant comme un père s'occuperait de son fils, à le loger, le nourrir et à lui transmettre son savoir, tandis que l'apprenti lui doit obéissance et respect. Les règlements des métiers ne permettent à un maître de prendre un apprenti que dans la mesure où il offre toutes ces garanties dans l'intérêt de l'enfant. Une fois son apprentissage terminé, l'apprenti devient valet. [...]
[...] Bibliographie Ouvrages généraux -FOSSIER, Robert, Le Travail au Moyen Age, Paris, Hachette 316p. -FOSSIER, Robert, La société médiévale, Paris, Armand Colin 463p. Ouvrages généralisés -BOILEAU, Etienne, Le livre des métiers, Genève, Stakline Reprints -MARTIN SAINT-LEON, Etienne, Histoire des corporations de métiers, depuis leurs origines jusqu'à leur suppression en 1791, -VINCENT, Catherine, Les confréries médiévales dans le royaume de France, XIIIe-XVe siècle, Paris, Albin Michel 254p. [...]
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