Commentaire d'Histoire Moderne: Le lit de justice de 1643 (6 pages)
En France, sous l'ancien régime, un lit de justice est une séance particulière du parlement en la présence du roi. Le lit de justice est une expression de la justice royale : celle-ci étant à l'origine de toute autre justice. Puisque jugeant au nom du Roi, le parlement, en présence du roi, perd sa qualité de juge pour redevenir simple conseiller suivant l'adage : « adveniente principe, cessat magistratus » (« Quand le Prince arrive, les magistrats se taisent »). Cependant, les minorités sont toujours des périodes de faiblesse du pouvoir royal. Cette faiblesse dans le système monarchique est du au fait qu'émerge toutes les ambitions des parents et des principaux seigneurs, se déclarant naturellement conseillers du roi et qui tentent d'orienter ses décisions. Peu avant la mort de louis XIII, de nombreux intérêts divergents provenaient d'intrigants, princes, bourgeois ou gens d'Eglise, Louis XIII demanda donc à ses ministres un plan de régence où la reine et le prince Gaston d'Orléans eussent le moins d'autorité possible. Le ministère lui soumit aussitôt un plan conforme à ses défiances. La reine était nommée régente, Gaston lieutenant général, et le prince de Condé président du conseil des ministres. La reine avait donc pour assurer sa régence une situation plus délicate que celle des deux autres précédentes régentes Catherine de Médicis et Marie de Médicis. L'ordonnance voulu par Louis XIII fut portée au Parlement, qui l'enregistra sans remontrances; mais Anne d'Autriche dressa une protestation qu'elle écrivit de sa main, et la déposa chez un notaire. Louis XIII mourut le 14 mai 1643 ; le 18 du même mois, la reine alla en compagnie de son fils, qui n'était âgé que de cinq ans, tenir un lit de justice au Parlement. Ce Document est un extrait des mémoires de Michel de Marolle présentant la cérémonie du lit de justice de 1643. Michel de Marolles, dit l'abbé de Marolles, né à Genillé (Indre-et-Loire) le 22 juillet 1600 et mort à Paris le 6 mars 1681, est un homme d'Église, traducteur et historien français, connu pour sa collection d'estampes. Tonsuré en 1610, il est abbé de Villeloin de 1626 à 1674. Auteur de très nombreuses traductions en vers d'auteurs latins, il est un habitué des salons, notamment de celui de Madeleine de Scudéry. Dans cet extrait de ses mémoires, il décrit les participants de cette cérémonie et donne des informations sur les discours qui y sont faits. Le lit de justice du 18 mai 1643 a cassé le testament de Louis XIII et permit à la régence d'être légitime.
[...] Le lit de justice est une expression de la justice royale : celle-ci étant à l'origine de toute autre justice. Puisque jugeant au nom du Roi, le parlement, en présence du roi, perd sa qualité de juge pour redevenir simple conseiller suivant l'adage : « adveniente principe, cessat magistratus » (« Quand le Prince arrive, les magistrats se taisent »). Cependant, les minorités sont toujours des périodes de faiblesse du pouvoir royal. Cette faiblesse dans le système monarchique est du au fait qu'émerge toutes les ambitions des parents et des principaux seigneurs, se déclarant naturellement conseillers du roi et qui tentent d'orienter ses décisions. [...]
[...] Les autres membres ont vêtus de violet ou de noir, symbole du deuil de Louis XIII. Le roi qui n'est âgé que de cinq porte également une épée (ligne 82) qui symbolise l'arme remise par Dieu aux rois qu'Il désigne pour accomplir la justice. Ainsi établit dans son rôle de roi- juge, le roi peut accomplir son premier acte politique. Le Roi est d'abord présenté comme appartenant à une lignée de rois avec dans les discours des références au grand Henri, ( ligne 109) à louis XIII qui est lui même associé au roi de ancien testament David ou de l'empire Romain Auguste (lignes 105-106), mais aussi à Louis XII qui est symboliquement représenté par l'ancien dais de velours sur lequel le Roi tient le lit de justice ( ligne 21) ce qui renforce son autorité et le rend légitime dans sa futur fonction avec l'espoir qu'il sera un roi juste, généreux et pieux. [...]
[...] Ce texte nous montre une cérémonie ou les symboles les participant et acteurs du lit de justice font du jeune Louis XIV un roi qui a une fonction de juge et est approuvé par Dieu, les princes de sang, la noblesse et le parlement. Les contestations portant sur le gouvernement de la régente peuvent ainsi être différenciées d'une atteinte à l'autorité monarchique. L'accroissement du poids de l'impôt, les mauvaises récoltes des années 1646-1647 et le mécontentement de la caste nobiliaire face à la recrudescence des offices entraînent une montée des passions qui se solderont par l'éclatement, en 1648, d'une grave crise intérieure, la Fronde. Cet épisode est scindé en deux périodes distinctes : Fronde parlementaire(1648-1649) et Fronde des princes ( 1650-1651). [...]
[...] Cette première expérience est très importe puisqu'elle se déroule lors d'une des cérémonies la plus importante pour l'affirmation du pouvoir royale, en effet, le lit de justice est toujours la soumission du parlement à la volonté du roi. En effet, bien que Louis XIV ne sera sacré qu'en 1654, il est déjà pleinement roi et impose sa volonté que le parlement enregistre. Ainsi, cette cérémonie décrite par Michel de Marolles permet de montrer la nomination d'un nouveau roi accepté par le parlement ce qui renforce son autorité grâce aux nombreux symboles monarchique présents. C'est un acte politique important. [...]
[...] Cependant, elle est assisté par M. Le duc d'Orléans qui sera lieutenant général et chef du conseil(lignes 115-116). Anne d'Autriche doit aussi assurer l'éducation du jeune roi avec « l'administration libre, absolue et entière des affaires du royaume ». Personne ne doutait que le premier acte de la régente serait de chasser le ministère ; mais à peine quatre heures s'étaient-elles écoulées depuis le lit de justice, qu'elle envoya le prince de Condé prier Mazarin de diriger le conseil : elle avait reconnu la supériorité du cardinal, et croyait devoir sacrifier ses goûts particuliers à l'intérêt du roi. [...]
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