Histoire de l'Angleterre, Bernard Cottret, de grandes espérances, 1603-1637, règne de Jacques Ier
C'est à l'occasion d'un exil en Angleterre, provoqué par un duel malencontreux, que le Normand Antoine de Montchrestien, sieur de Wateville, inventa l'« économie politique ». En tout cas, l'expression se fraie un passage, dans le traité qu'il en rapporta, pour le dédier de Marie de Médicis et à Louis XIII. Pourquoi ? L'Angleterre, plus encore que l'Espagne, grande rivale de la France en ce temps, lui parut annoncer une modernité, fondée sur la prospérité économique. Et sur le patriotisme commercial, et l'amour exclusif et l'amour exclusif de ses intérêts. « Laissons à part l'Allemagne et la Suisse. Et prenons pour exemple l'Angleterre, qui nous est plus voisine ». Et ce conseil, plein de bons sens : « Il y a des degrés en charité même ».
[...] A en croire le Révérend Gilbert Primrose pasteur de l'Eglise francoise de Londres le deuil fut rapide : nous avons perdu la perle des femmes [ Ne soyons point ingrats, mais bénissons dieu qui nous a donné à sa place la perle des hommes Sous Elisabeth nous vivions en paix, mais nous craignons la guerre avec la nation voisine. Sous Jacques Ier, qui des deux nations a fait qu'une, il n'y a rien à craindre et beaucoup à espérer Etant ecossais le pasteur ne pouvait que se réjouir de l'accession au trone des Stuart appelé à fondre l'Angleterre et l'Ecosse en une seule nation britannique. Le bilan du règne tient en quelques traits saillants. Né en 1566, le fils de Mary Stuart avait quelques comptes à régler avec le sort. [...]
[...] L'on ne s'approche avec respect de la thèse véritable de Max Weber sur l'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme. On y découvre un remarquable portrait de ces saints puritains, conscients d'eux-mêmes et représentatifs des temps héroiques du capitalisme D'où la définition d'un protestantisme ascétique qui aurait encouragé l'inestissement en différant la jouissance. N'est ce pas dans l'action même que s'éprouve le salut. Cette typologie peut cacher une part du puritanisme réel en surévaluant les facteurs économiques. Les puritains furent d'abord des insatisfaits et des frustrés, plus encore que des ascètes, désireux de purifier leur hypothétique désir d'en revenir à la lettre des textes. [...]
[...] Entre ces deux grandes tragédies, le règne de Jacques Ier en Angleterre à des allures de paranthèse pourtant que d'avancées majeures dans cette vingtaine d'années, de 1603 à 1625 ! Sur le plan religieux, sur le plan diplomatique, sur le plan international enfin, l'angleterre fut durablement transformée. Après la gloire Elisabéthaine, le règne du nouveau Salomon fut une ère de paix. Sir Walter Raleigh, grand pourfendeur d'Espagnols devant l'Eternel, fut sacrifié sur l'autel de la raison d'Etat. Condamné à mort en 1603, il ne fut exécuté que quinze ans plus tard. [...]
[...] L'Angleterre, plus encore que l'Espagne, grande rivale de la France en ce temps, lui parut annoncer une modernité, fondée sur la prospérité économique. Et sur le patriotisme commercial, et l'amour exclusif et l'amour exclusif de ses intérêts. Laissons à part l'Allemagne et la Suisse. Et prenons pour exemple l'Angleterre, qui nous est plus voisine Et ce conseil, plein de bons sens : Il y a des degrés en charité même Cela les Anglais le savait de longue date. Leur système d'assistance aux pauvres, depuis la période élisabethaine, était une aide à l'embauche. [...]
[...] Etait-il possible d'adhérer à l'eglise catholique au sens de l'Eglise universelle, tout en reconnaissant l'existence d'Eglise locales singulières ? Tel était le programme de Jacques Ier, dont on a pu souligner avec humour qu'il joua parfois au pape protestant Et lorsque éclata la terrible guerre de Trente ans, qui endeuilla l'europe, et en particulier le Saint Empire de 1618-1648, le roi d'Angleterre évita tant qu'il put d'engager son pays dans le conflit, en dépit du role joué par son gendre Frédéric dans la Ligue évangélique. [...]
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