L'origine de ce conflit européen est la traditionnelle et banale querelle de succession liée aux politiques dynastiques des maisons souveraines qui s'alliaient entre elles pour s'assurer des héritages, ce qui s'explique par le caractère patrimonial de la monarchie : un souverain hérite d'une province comme un paysan hérite d'une parcelle de terre. Ces alliances compliquées finissent par créer des difficultés infinies à chaque décès royal ; pour défendre ses intérêts chaque héritier prend les armes.
En 1740 survient un événement attendu pat toute les chancelleries d'Europe : l'empereur Charles VI disparaît sans laisser d'héritier mâle. En 1711, l'empereur Joseph Ier avait stipulé que la couronne reviendrait à son frère Charles au détriment de ses propres filles, qui recouvriraient cependant tous leurs droits si Charles n'avait pas d'héritier mâle ; or Charles VI n'avait qu'une fille, Marie-Thérèse, à laquelle, nonobstant le testament de son frère, il voulait transmettre le trône. Dès avril 1713, la « Pragmatique Sanction » avait été publiée par Charles VI pour assurer cette transmission ; dès lors il consacra toute sa vie à faire reconnaître ce texte dans ses propres Etats, par les filles de Joseph Ier et leurs époux et par les Etats européens. Cette reconnaissance générale de Marie-Thérèse comme héritière était nécessaire pour maintenir la paix en Allemagne puisque les filles de Joseph Ier avaient épousé l'une l'électeur de Saxe, roi de Pologne, et l'autre l'électeur de Bavière ; elle était nécessaire pour maintenir la couronne impériale dans la maison des Habsbourg ; elle était nécessaire pour s'assurer la neutralité des puissances avides de s'agrandir au détriment de la monarchie viennoise.
En octobre 1740, dès la mort de son père Charles VI, Marie-Thérèse, jeune femme de vingt-trois ans, s'appuyant sur la Pragmatique Sanction, monta sur le trône des Habsbourg. L'électeur de Bavière et l'électeur de Saxe faisaient valoir les droits de leurs épouses et mobilisaient. De son côté, le roi d'Espagne, Philippe V, voulait profiter de l'affaiblissement de l'Autriche pour récupérer les possessions italiennes de l'Espagne, perdues au traité d'Utrecht. Le nouveau roi de Prusse, Frédéric II, faisait valoir des droits sur la Silésie.
[...] La France s'allie à la Bavière (mai 1741) et à la Prusse (juin 1741). Une armée franco-bavaroise s'engage en basse Allemagne, atteint la Bohême et prend Prague (25 novembre 1741). L'électeur de Bavière prend le titre de roi de Bohême, puis réussit à se faire élire empereur sous le nom de Charles VII (24 janvier 1742). Les victoires françaises et bavaroises inquiètent les Anglais, qui sont en guerre avec l'Espagne depuis octobre 1739. Walpole, qui occupe une position dominante dans le ministère, voulait rester neutre sur le continent ; George II, roi d'Angleterre, mais aussi électeur de Hanovre, craignant que la guerre ne s'étendît à son électorat, se déclarait neutre. [...]
[...] Marie-Thérèse fut forcée de rappeler ses troupes, ce qui dégagea la frontière française. Le 20 janvier 1745, la mort de Charles VII bouleversait le jeu diplomatique : la France ne trouvait aucun candidat à opposer à l'époux de Marie-Thérèse, François de Lorraine, qui fut élu empereur en septembre 1745 : les Habsbourg reprenaient le contrôle du Saint-Empire. Frédéric II, assuré de la possession de la Silésie par les victoires de Kesselsdorf et de Friedberg, offrit de nouveau la paix à Marie-Thérèse qui accepta, de nouveau, la perte de la Silésie (traité de Dresde décembre 1745). [...]
[...] Marie-Thérèse, par ailleurs, cédait au roi de Piémont quelques territoires à l'ouest de Milan. Ce traité donnait à l'Italie un statut définitif ; les Habsbourg conservaient le Milanais et la Toscane, les Bourbons d'Espagne contrôlaient Naples et la Sicile, Parme et Plaisance ; les seules puissances indépendantes étaient Gênes, Venise, les Etats pontificaux et surtout le royaume de Piémont. L'Angleterre ne tirait pas de grands profits de ce traité qui rétablissait le statu quo colonial et maritime ; George II gagnait cependant d'être reconnu par le roi de France, qui poussait la complaisance jusqu'à faire expulser le prétendant Stuart du territoire français, après l'avoir aidé à débarquer en Angleterre et l'avoir recueilli après sa défaite à Culloden (1746). [...]
[...] En juin 1742, Marie-Thérèse acceptait la perte de la Silésie au profit de Frédéric II (Traité de Breslau) ; la Saxe de son côté signait la paix avec l'Autriche. Sur le plan intérieur, Marie-Thérèse avait réussi à obtenir le concours de la Diète hongroise qui, après l'avoir reconnue comme souveraine (25 juin 1741), lui accorda une levée de hommes aux cris de Vie et sang pour notre roi Marie-Thérèse (septembre 1741) ; les tendances autonomistes à l'intérieur de la monarchie ne s'étaient pas révélées. [...]
[...] De son côté, le roi d'Espagne, Philippe voulait profiter de l'affaiblissement de l'Autriche pour récupérer les possessions italiennes de l'Espagne, perdues au traité d'Utrecht. Le nouveau roi de Prusse, Frédéric II, faisait valoir des droits sur la Silésie. En décembre 1740, Frédéric II entre en Silésie sans préparation diplomatique, sans même déclaration de guerre. Le Roi Sergent (mort le 31 mai 1740) lui a laissé une armée bien entraînée qui lui permet de battre l'armée autrichienne à Molwitz (avril 1741). [...]
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