Louis XIV est un des personnages historiques sur lesquels l'attention demeure portée, sans que nul historien puisse prétendre donner de lui une image certaine et définitive. En revanche, les renouvellements de la méthode historique, surtout des études érudites sur les conditions de vie en France au temps de Louis XIV, autorisent une meilleure intelligence du pays sur lequel son action s'est exercée.
La période du règne personnel s'étend de 1661 à 1715, soit pendant cinquante-quatre ans, période du gouvernement effectif du souverain. Obtenir l'obéissance à l'intérieur, assurer la réputation de la France au-dehors étaient les règles essentielles de sa politique. Les ressources le permettaient-elles ? Pouvait-on rendre le pays plus riche et en recueillir un impôt augmenté sans cesse, mais qui parût à la fois supportable et équitable ?
À cela s'ajoutait ce qu'on appelle aujourd'hui les réactions de mentalité collective. Représentant de Dieu selon une conception hiérarchisée du monde, ayant reçu au sacre des charismes particuliers, le roi bénéficiait dans sa personne d'un prestige indiscutable. Par là, nous tenons leur esprit et leur cœur...
[...] Il fallait donc capter et attirer en France tout ce qu'il y a de beau en Italie disait Colbert. Une élite d'écrivains, d'architectes, de peintres et de sculpteurs s'était constituée au service d'une clientèle d'Église, de seigneurs et de hauts personnages : Corneille, Molière, Racine, les peintres Le Brun et Mignard, l'architecte Le Vau, Mansart, le créateur de jardins Le Nôtre. À l'instar de l'Académie française, de nouvelles académies furent créées : Académie des inscriptions ou Petite Académie (1663) pour les médailles et les inscriptions lapidaires sur les monuments publics, Académie de peinture et sculpture (1664), Académie des sciences (1666), Académie d'architecture (1671). [...]
[...] Ce fut la déclaration de 1682, qu'Innocent XI et ses successeurs condamnèrent. Il semblait que l'on fût à la veille d'un schisme mais les évêques français, bons théologiens et canonistes, cherchaient à préserver l'harmonie des deux pouvoirs. Les évêques, comme le roi, souhaitaient la conversion des protestants par la persuasion, la discussion et par la prédication. En 1685, Louis XIV révoqua l'édit de Nantes et interdit le culte réformé dans le royaume. Les conséquences furent désastreuses : l'élite sociale des protestants (nobles et bourgeois) s'enfuit de France et porta dans les pays de refuge (Hollande) ses capitaux et ses procédés de fabrication, une propagande indignée dénonça la tyrannie de Louis XIV. [...]
[...] La politique étrangère En 1667, la France rompit la paix qu'elle maintenait avec l'Espagne depuis huit ans. Ainsi se trouvent posés deux problèmes : celui de la politique étrangère du roi et celui de la force militaire du royaume. Y eut-il dès l'origine un programme arrêté ou même une idée directrice de la politique étrangère ? Les historiens ont cru les reconnaître dans les prétentions à la succession d'Espagne ou à des fragments de cette succession, parce que la dot de la reine Marie-Thérèse, moyennant quoi celle-ci renonçait à ses droits, n'avait pas été payée et que la recherche de compensation s'était imposée, dès la mort de son père, le roi Philippe IV (1665). [...]
[...] Une période de succès (1661 à 1684) Le souci du prestige de la France qui se confondait alors avec la puissance et la réputation de la dynastie, a incontestablement entraîné Louis XIV à une politique belliqueuse, très lourde par ses conséquences fiscales et dont les excès ont suscité contre lui des coalitions qui finirent par mettre en péril le royaume lui-même. Une première phase, celle des succès s'étend de 1661 à 1679. Elle s'est déroulée dans l'esprit de la traditionnelle rivalité entre la France et l'Espagne, mais elle a conduit aussi au conflit avec la Hollande et l'Empire. Pendant toute cette période, l'Angleterre des Stuarts demeura plutôt favorable à Louis XIV. [...]
[...] Les institutions provinciales et municipales étaient désormais tenues en bride . La mort du dauphin en 1711, celle du duc de Bourgogne et du fils de celui-ci en 1712 ne lui laissaient pour héritier direct qu'un arrière-petit- fils, né en 1710. Quand il mourut lui-même, le 1er septembre 1715, il mesurait les difficultés d'une régence qu'il avait cru un temps écartée de l'avenir. Son règne avait été démesurément long. Mais à l'intérieur de frontières améliorées (Lille, Strasbourg, l'Alsace, la Franche-Comté), le territoire de la France avait été préservé de l'invasion étrangère et, malgré les difficultés et les disparates, la nation française une place de premier ordre. [...]
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