La période 1550-1700 est dominée dans presque toute l'Europe occidentale et centrale par le confessionnalisme. Chaque Eglise est persuadée de constituer la seule Eglise du Christ, détentrice de la Pure Vérité. On rejette tout accommodement avec les autres confessions considérées comme ayant une doctrine obscurcie, pervertie de manière blasphématoire et inspirée par le diable. Ces stéréotypes sont diffusés en chaire, au catéchisme et à l'école. Les analogies expliquent les processus parallèles de consolidation doctrinale, de réorganisation institutionnelle et de réforme religieuse et morale.
La consolidation dogmatique est un fruit des nouvelles définitions doctrinales, mises au point dans toutes les confessions entre 1530 et 1580. Désormais l'orthodoxie domine dans toutes les confessions, marquée par le rôle de la scolastique et le retour de la philosophie d'Aristote...
[...] L'érudition du XVIIe a reçu de la controverse confessionnelle un formidable élan. L'affrontement est perçu comme le combat du Bien et du Mal, comprenant une forte charge émotive dans un contexte eschatologique, avec le recours à des signes cosmologiques et à des miracles. Un combat sans merci oppose deux frères ennemis et deux proclamations différentes du message chrétien. Les conflits portent surtout sur la place de la Tradition face à l'Ecriture, sur l'autorité de l'Eglise et les formes du culte, en particulier sur la messe. [...]
[...] La France ne participe pas à cette évolution. Après la destruction du parti protestant lors de la paix d'Alès (1629), qui impose la suppression des places de sûreté et des assemblées politiques, le protestantisme est progressivement étouffé. Louis XIV, soutenu par l'Eglise et la majeure partie de l'opinion, entreprend à partir de 1661 une politique d'étouffement par une persécution juridique suivie de dragonnades, qui débouchent en 1685 sur la révocation de l'édit de Nantes applaudie très largement. Par cette mesure, la France se démarque de l'évolution encours dans plusieurs Etats européens en faveur d'une tolérance. [...]
[...] Les débuts timides de la tolérance. La tolérance ne tient à cette époque qu'une place modeste. Les deux premiers cas officiels concernent d'ailleurs deux Etats à majorité catholique, la France et la Bohème. L'édit de Nantes (1598), qui met fin aux guerres de religion en France, rétablit l'Eglise catholique dans l'ensemble du royaume, mais limite rigoureusement la liberté de culte des huguenots, aux lieux où il était célébré en 1596 et à deux lieux par bailliage, tandis qu'il est interdit dans certaines villes. [...]
[...] L'ère confessionnelle du XVIe siècle I. Intolérance et orthodoxie. La période 1550-1700 est dominée dans presque toute l'Europe occidentale et centrale par le confessionnalisme. Chaque Eglise est persuadée de constituer la seule Eglise du Christ, détentrice de la Pure Vérité. On rejette tout accommodement avec les autres confessions considérées comme ayant une doctrine obscurcie, pervertie de manière blasphématoire et inspirée par le diable. Ces stéréotypes sont diffusés en chaire, au catéchisme et à l'école. Les analogies expliquent les processus parallèles de consolidation doctrinale, de réorganisation institutionnelle et de réforme religieuse et morale. [...]
[...] Ainsi apparaissent des identités confessionnelles. Les catholiques taxent les protestants du terme d'hérétique, présenté comme un jouisseur aimant la vie, les ripailles, les beuveries et les plaisirs sexuels, soit de véritables épicuriens. Selon un proverbe de l'époque : Il fait bon vivre comme luthérien et mourir comme catholique En France ils sont présentés comme des apostats, des renégats, qui par l'iconoclasme liquident un glorieux héritage national et chrétien. On leur reproche enfin leur attitude sacrilège à l'égard des images et des statues de la Vierge et des saints. [...]
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