En 1750, l'Empire Ottoman est une construction politique forte comparable à l'Empire romain. Il occupe ainsi, depuis le XVIème siècle, près des trois quarts du pourtour méditerranéen, lui assurant une hégémonie sans pareil. Néanmoins, depuis le début du XVIIIème siècle, l'Empire doit faire face à de nombreux affrontements guerriers avec ses voisins européens et le second affrontement russo-turque (1769-1774) va accélérer les défaillances de l'Empire et précipiter une période de réflexion qui va lui permettre de prendre conscience des maux qui le traversent et qui contribuent à son affaiblissement grandissant dans le monde. Suite à sa défaite, l'Empire va de ce fait être entraîné dans une nécessaire remise en question véritablement initiée qu'au moment de l'accession au trône de Abdul Hamid Ier en 1774 qui sera le premier dirigeant ottoman à véritablement s'engager sur la voie de la réforme. Cette volonté de réforme marquera en outre l'arrivée de Sélim III au pouvoir, l'année coïncidant avec la révolution française de 1789, qui prive cependant l'Empire de son allié principal sur la scène international. Les affrontements incessants contre la Russie de Catherine II ainsi que la campagne d'Egypte vont révéler les faiblesses de l'Empire. La place de « la Sublime Porte », sur la scène internationale, est remise en cause et l'organisation interne du pays est confrontée à des difficultés. Cependant, l'Empire demeure une interlocuteur économique non négligeable par rapport aux puissances européennes puisque situé sur la route des Indes.
[...] Les banques françaises et anglaises, qui acceptent de pourvoir à ses déficiences, exigent en retour la perception de ses principaux revenus. Cette perte de souveraineté est le seul moyen de ne pas connaître le sort de la Tunisie et de l'Egypte, tombées toutes deux sous le contrôle politique de l'Europe pour cause d'insolvabilité. Mais les puissances occidentales continuent d'attiser le feu des nationalismes crétois, arménien et macédonien, ce qui déstabilise davantage l'Empire. Une politique intérieure en grande difficulté Un appareil gouvernemental paralysé par le désintérêt des sultans Aux XVII e -XVIII e siècles, l'apogée fait progressivement place au déclin. [...]
[...] Cependant, l'Empire demeure une interlocuteur économique non négligeable par rapport aux puissances européennes puisque situé sur la route des Indes. Dès lors, peut-on encore considérer l'Empire Ottoman comme une puissance au début du XIXème siècle ? Pour répondre à cette question, nous allons voir que, malgré une stabilité apparente maintenue par la figure de l'Empereur et des tentatives de réformes certaines, l'Empire intrinsèquement en déclin se fissure sous des pressions diverses accélérant sa perte de prestige sur la scène internationale. Plan détaillé 1. [...]
[...] Les deux crises les plus sérieuses se produisent successivement à propos de la Grèce et de l'Égypte. Au mouvement idéaliste de libération lancé par Rhigas en 1797 succède en 1821 une insurrection nationale qui vise à l'indépendance totale de la Grèce. Cette insurrection est vivement soutenue par le tsar Nicolas Ier, plus mollement par les Anglais, peu soucieux de favoriser la pénétration russe, et par les Français, en bons termes avec les Ottomans. Ceux-ci font appel aux troupes égyptiennes de Mehmed Ali qui occupent la Crète, puis la Morée (1822-1825). [...]
[...] 1833), obtiennent des privilèges militaires importants, tandis que par le traité de Kutahya (mai 1833) le sultan a cédé la Cilicie et la Syrie à Mehmed Ali. Ces traités n'ayant satisfait personne, les hostilités reprennent, avec interventions diplomatiques des Anglais (qui occupent Aden en 1839) et des Russes en faveur du sultan, des Français en faveur des Égyptiens. Finalement, en novembre 1840, Mehmed Ali renonce à la Syrie, mais est reconnu comme chef héréditaire de l'Égypte ; quant aux Anglais, ils obtiennent par la Convention des détroits que le Bosphore et les Dardanelles soient fermés à tous navires de guerre non turcs. [...]
[...] D'autre part, dans plusieurs provinces des rébellions éclatent : en Syrie, au Hedjaz, en Bulgarie, en Serbie. À cela s'ajoute l'expédition de Bonaparte en Égypte qui provoque une crise sérieuse dans les relations turco-françaises (1798-1802), et révèle au grand jour le retard technologique et scientifique encore accentué par la révolution industrielle. Lorsque, à nouveau, Selim III cherche à réorganiser l'armée, les janissaires se révoltent, marchent sur Constantinople, déposent le sultan qui est exécuté peu après (juin 1808) ; à Mustafa IV, sultan pour quelques semaines, succède Mahmud II (Mahmut, 1808-1839) qui va être l'initiateur des réformes. [...]
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