Imaginez-vous une cité toute de métaux précieux, ornée de coquillages et de plumes multicolores. Une cité ceinte par un jardin merveilleux, que l'on dit être le Paradis Terrestre, où les oiseaux chantent sans cesse... Cette cité de rêve, de luxe et d'abondance s'appelle Tulla. C'est ici, dans le pays de Tollan, que pousse le cacaoyer, ou cacahuaquahitl, parmi d'autres arbres splendides, entre les épis de maïs géants et le coton coloré (...)
[...] Les médecins aussi, bien sûr, se mirent au chocolat à leur manière : F. Foucault publia en 1684 sa thèse Ad chocolatae salubris ; P.S. Dufour écrivit un Traité nouveau et curieux du café, du thé et du chocolat, qui fut traduit en latin. Colbert fit des efforts pour développer la production, mais le chocolat resta ignoré du peuple. Sous Louis XV, il était à la mode pour les nobles de porter en permanence une bonbonnière remplie de friandises au chocolat. [...]
[...] Les premiers spécialistes chocolatiers furent les moines espagnols. Les médecins exploitèrent aussi les propriétés du chocolat (ils n'ont d'ailleurs pas fini). Un ouvrage consacré à ce sujet parut en 1591, et en vingt ans, une quinzaine d'écrivains européens s'intéressèrent à la question. A partir de 1568, les Espagnols établirent pour leur compte des plantations de cacaoyers en Amérique. Les commerçants et navigateurs hollandais assurèrent le transport des précieuses fèves vers l'Europe, mais les moines espagnols conservèrent le secret de fabrication de la boisson chocolatée jusqu'à ce que le cacao fît son entrée en Italie, grâce au voyageur Francesco Carletti. [...]
[...] De Christophe Colomb à Brillat-Savarin : A. L'époque des conquistadors : Christophe Colomb, le découvreur de l'Amérique, entreprend en mai 1502 un quatrième voyage. Le 30 juillet, après une escale à la Martinique, il atteint l'île de Guanaga avec ses 4 caravelles et sa centaine d'hommes. Un chef indigène, venant du Honduras actuel vient à sa rencontre en bateau et lui apporte objets et tissus de valeur, ainsi qu'une mystérieuse amende qui sert de monnaie et dont on fait une boisson merveilleuse. [...]
[...] C'est l'année du retour du Serpent à plumes. De plus la barbe du conquérant impressionne les indiens, qui croient au retour de Quetzalcoalt. L'empereur Montezuma lui fait découvrir sa boisson favorite, qui constitue ordinairement l'apothéose des réceptions. Le cacao est servi dans des coupes en or par quatre femmes belles et propres Selon Cortez, lorsqu'on en a bu, on peut voyager toute une journée sans fatigue et sans avoir besoin de nourriture. Le cacao écumeux nourrissait d'ailleurs la garde de Montezuma et les officiers de sa maison. [...]
[...] Un broyeur de la fin du XIXème La chocolaterie Menier à Noisiel Les principaux bénéficiaires de cette explosion furent la France (en 1869, Menier produisit près de 4000 tonnes de chocolat), la Suisse (avec la seconde génération : Peter, Lindt, Tobler), et la Hollande (Van Houten inventa la poudre de cacao en enlevant sa matière grasse à la pâte de cacao et en la pulvérisant). L'Allemagne resta en retrait, malgré les efforts de plusieurs firmes. C'est presque par hasard que naquit le chocolat au lait, en 1870. En effet près de l'usine de Jean Tobler, à Vevey, se trouvait le laboratoire d'un certain Henri Nestlé, qui expérimentait alors des mélanges de lait et de farine. Son voisin l'imita, et leur collaboration donna naissance à ce nouveau produit. Depuis, l'industrie chocolatière n'a cessé de se développer en se modernisant. [...]
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