L'Angleterre au 17ème siècle: une puissance maritime

Résumé du document

L'Angleterre est un Etat de dimensions médiocres dont la population ne dépasse pas 3 millions d'habitants, plus un million de paysans et de pêcheurs irlandais et écossais. C'est un pas essentiellement agricole avec une faible activité commerciale. Si la population maritime est non négligeable, elle pratique surtout la pêche côtière et un petit cabotage. Elle est donc autonome en matière de ravitaillement. Londres, première et seule vraie ville du pays – 50 000 habitants en 1500, 100 000 en 1560 – tire sa substance des comtés voisins. La seconde ville, York, atteint à peine 10 000 âmes...A la fin du XVIIe siècle, l'Angleterre, après un siècle de tourmente, acquiert un équilibre qui lui permettra de dominer le XVIIIe siècle et de faire la première révolution industrielle. Sa singularité est devenue un avantage. Elle n'a pas eu à combattre sur deux fronts, l'un terrestre et l'autre maritime ; ce qui va lui permettre de dominer le monde dans les deux siècles qui vont suivre...

Extraits

[...] Le roi reprend alors la politique anglicane en s'appuyant sur la Gentry. La rumeur d'un complot papiste exaspère les passions populaires et le roi dissout le Parlement cavalier. Le problème de la succession est au cœur des élections. Les whigs défendent les droit du Parlement, les tories la prérogative royale. Les premiers l'emportent et font voter le bill d'Habeas Corpus[5]. En conflit constant avec le Parlement, Charles II le dissout et se comporte jusqu'à sa mort (1685) en souverain presque absolu. Son frère, Jacques II (1685-1689) lui succède. [...]

[...] Chaque consolidation du schisme voit le renforcement du Parlement, rôle qui ne cessera de grandir malgré plusieurs réactions royales. Henri VII tempère cependant la montée en puissance du Parlement par la secrétairerie d'Etat et la Star Chamber[3]. Ces troubles politiques et religieux n'empêchent pas le développement du commerce maritime anglais. Les guerres d'Italie provoquent la ruine de la draperie italienne pour le plus grand profit des Anglais. Le petit cabotage et le cabotage transmanche se développent, en liaison avec la poussée démographique. L'Angleterre passe de 3 millions vers 1500 à 4,4 en 1570. [...]

[...] Les enclôtures, au rôle si discuté par les historiens, tiennent déjà une grande place. Se tenant à l'écart de la route des Indes par l'Atlantique, les Anglais cherchent un passage par la circumnavigation des côtés nord de la Sibérie. Willoughby en 1553 et Chancellor en 1554 explorent la Nouvelle- Zemble mais renoncent devant les glaces polaires. En 1555 des marchands londoniens fondent la Moscovy Company, qui assure rapidement un commerce fructueux avec la Russie. Les Anglais qui ont appris à naviguer jusqu'au Canaries pour rapporter le sucre, se lancent dans la traite des esclaves et le commerce avec l'Amérique, passant du commerce légal à une piraterie croissante qui atteint son paroxysme sous le règne d'Elisabeth Ière. [...]

[...] Avec lui, l'Angleterre trouve sa voie véritable : l'insularité et le commerce maritime. Henri VII a une politique extérieure habile. Elle est marquée par l'hostilité à la France mais aussi par l'aptitude à saisir toutes les occasions pour diminuer les impérialismes menaçants et à développer les intérêts maritimes de l'Angleterre. Une de ses premières tâches est de relancer la construction navale de navires avec tonneaux capables de faire du commerce et surtout la guerre. En 1485 et 1489, le roi promulgue les deux premiers actes de navigation qui donnent aux armateurs anglais le monopole de l'importation des vins. [...]

[...] C'est au cours de cette guerre que vont naître les tactiques qui seront utilisées dans la marine à voile les deux siècles suivants. En dépit de la qualité de l'amiral Tromp, les Anglais triomphent face à une flotte mal préparée et aux équipages étrangers à 50%. Les deux camps signent une paix de compromis. Cromwell engage alors la première guerre impérialiste de l'histoire anglaise en s'emparant de la Jamaïque espagnole mais échoue devant Hispaniola. Il rétablit les privilèges de la Cie des Indes orientales. [...]