L'extrait, situé au chapitre X du Voyage de Lapérouse autour du monde, correspond à partir de l'exploration maritime, à la reconnaissance de la côte américaine par un temps couvert et des vents contraires. C'est grâce au journal de bord tenu par Lapérouse, envoyé avant le naufrage des deux navires en 1788 au large de l'île de Vanikoro, que le manuscrit a pu être édité et imprimé en 1797 par les soins du général Milet-Mureau, qui y apporta quelques modifications d'ordre politique et linguistique mais sans jamais dénaturer le texte.
Ce texte est donc situé dans un des lieux clef de l'expédition : la côte nord-ouest de l'Amérique. Si l'aspect commercial n'est pas développé ici, il apparaît bien que le projet scientifique soit de premier plan car on relève la côte à la moindre éclaircie. Alors, dans ce récit de bord, comment transparaissent les objectifs scientifiques à atteindre, de quelle nature sont-il et comment y parvenir ?
Cet esprit scientifique qui gouverne le voyage inscrit tout d'abord la reconnaissance des côtes américaines par Lapérouse dans le sillage du capitaine Cook et dénote surtout un souci d'exactitude rejetant toute considération de l'ordre du mythe. Il s'agit par la suite de fournir un véritable travail géographique et de calculer ainsi avec précision les latitudes mais surtout les longitudes pour combler les blancs des cartes, et ce malgré des conditions climatiques défavorables. Finalement, cette entreprise cartographique est intrinsèquement liée au travail des hommes à bord, notamment des savants, ainsi qu'aux instruments utilisés dont la précision illustre les vastes progrès de la science à la fin du XVIIIème siècle.
[...] Bernarda aurait été le capitaine du second vaisseau de Fuentes que ce dernier aurait envoyé vers cette partie de la côte explorer l'embouchure d'une rivière qui le mena vers un grand lac. Pour qualifier cette quête de la mer de l'ouest, les vocabulaire utilisé par Lapérouse est très évocateur : sacrifier espoir chimère Ainsi, Lapérouse ne se place pas dans la même lignée que ces découvreurs de mirages, mais se dresse au contraire comme un observateur impartial, comme un œil dénué de préjugés qui ne cherche qu'à placer avec la plus grande rigueur possible dans les espaces blancs des cartes ces îles et ces caps de la côte américaine. [...]
[...] Après un an et demi de campagne, Lapérouse souligne la perfection (ligne 93) des deux horloges marines, c'est-à-dire les deux horloges à poids n°18 sur l'Astrolabe et 19 sur la Boussole, car les trois petites montres prêtées par Berthoud ne rendirent guère de services et devinrent inutilisable au cours de la reconnaissance du littoral américain. Elles avaient ainsi servi à dresser une carte d'une région connue pour ses blancs cartographiques. Lapérouse termine son éloge en affirmant que leur retardement sur le moyen mouvement journalier du soleil est si peu de chose, et si uniforme, qu'on doit croire que cet artiste a atteint le degré de perfection dont elles sont susceptibles (lignes 94 à 97). [...]
[...] L'extrait, situé au chapitre X du Voyage de Lapérouse autour du monde, correspond à partir de l'exploration maritime, à la reconnaissance de la côte américaine par un temps couvert et des vents contraires. C'est grâce au journal de bord tenu par Lapérouse, envoyé avant le naufrage des deux navires en 1788 au large de l'île de Vanikoro, que le manuscrit a pu être édité et imprimé en 1797 par les soins du général Milet-Mureau, qui y apporta quelques modifications d'ordre politique et linguistique mais sans jamais dénaturer le texte. [...]
[...] A / Les savants à bord, garants des calculs cartographiques Il pourrait sembler aberrant de consacrer une partie de la réflexion à ces savants dont Lapérouse ne mentionne pas même le nom ici, pourtant ils sont partout, anonymes certes, mais l'utilisation du nous par Lapérouse dans son journal de bord n'a lieu que lorsqu'il s'agit de donner une position cartographique, de réaliser un travail d'observation, ou bien encore d'établir un calcul. Il ne s'agit pas d'un nous de politesse puisque Lapérouse ne rechigne pas à utiliser la première personne du singulier au moment de faire part de ses réflexions personnelles, ou encore de nommer des lieux précis. [...]
[...] Lapérouse est sur les traces du capitaine Cook puisque Cross-Sound est le nom qu'il donna en 1778 à cette baie, et que le mont Beau-temps serait le Fairweather de Cook. Après le passage du cap Cross, ce n'est que pendant de courtes éclaircies, alors que Cook avait lui aussi été gêné par les brumes qui enveloppaient cette côte, que Lapérouse put contribuer à diminuer les lacunes des cartes dont on disposait depuis les dernières explorations des Espagnols et de James Cook. [...]
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