Europe centrale, appel à la tolérance, Chrétienté latine, guerre de Trente Ans, révolution hussite, royaume de Bohême
Les Églises de l'époque moderne pensent, de bonne foi, détenir à elles seules la vérité, à l'exclusion de toute autre. Les fondements théologiques de l'intolérance sont d'ailleurs solides et anciens, puisqu'ils se trouvent chez Saint Augustin qui a élaboré sa doctrine tout au long de sa lutte contre le donatisme. Elle repose sur deux arguments qui justifient le recours à la force militaire ou à la répression judiciaire : le schisme, l'hérésie ou le paganisme sont des crimes contre Dieu, qui méritent d'être punis encore plus sévèrement que des crimes contre l'homme, son propre père ou l'empereur ; l'autre argument repose sur le devoir de charité : le premier devoir d'un Chrétien est d'éviter la damnation éternelle à son prochain. Si la persuasion ne donne aucun résultat, la violence devient une obligation morale.
[...] La tolérance en Transylvanie Depuis la session de 1569 de la diète transylvaine, la principauté de Transylvanie dispose une reconnaissance de jure de quatre confessions chrétiennes. On y pratique librement le catholicisme, le luthérianisme, le calvinisme et les Unitariens ont même droit de cité, tandis que les Grecs orthodoxes, bien que sans statut légal, sont tolérés. La Transylvanie est donc un exemple remarquable par son ampleur et sa durée : pourquoi ? Elle est une principauté indépendante, pluriethnique (Hongrois, Allemands, Roumains). [...]
[...] Les premiers jésuites qui étaient de bons prêtres et de bons prédicateurs furent considérés par les États de Bohême comme des messagers de l'Antéchrist Cette action fut perpétuée avec Maximilien II, qui passait pourtant pour bien disposé à l'égard des luthériens. Il chassa des villes royales et épiscopales les maîtres d'école et les officiers municipaux luthériens, tout en développant les écoles latines tenues par les jésuites. Le cas de la Hongrie : La paix de Vienne : La Hongrie fut rapidement gagnée aux idées de la Réforme protestante. [...]
[...] Les condamnations prononcées à l'encontre des luthériens restèrent lettre morte. Le calvinisme connut un vif succès auprès de la noblesse hongroise. Un compromis à Vienne le 23 juin 1606 : demeuré dans l'histoire hongroise sous le nom de paix de Vienne Il fonde le système multiconfessionnel du royaume de Hongrie. Celui-ci stipule que personne ne pourra être jamais ni nulle part troublé pour sa religion et sa confession à l'intérieur des limites du royaume de Hongrie À côté de la religion catholique, apostolique et romaine, la confession d'Augsboug et la confession helvétique étaient pleinement reconnues. [...]
[...] L'étude s'étend de la première crise sérieuse de la Chrétienté latine avec l'apparition du mouvement hussite en Bohême, à la suite de l'exécution de Jean Hus à Constance en 1415, jusqu'au début de la Révolution française, lorsque la déclaration d'Indépendance américaine de 1776 et la Déclaration française des droits de l'Homme ont profondément modifié la situation et que la monarchie autrichienne est gagnée définitivement à la tolérance civile. Les pays d'Europe centrale sont caractérisés par un pouvoir central relativement faible, résultat d'une évolution très nette la fin du Moyen- Âge. Le monarque doit partager le pouvoir avec une aristocratie foncière (Magnats polonais et hongrois, seigneurs tchèques, princes d'Empire). [...]
[...] Soutenu par une partie de la noblesse, il trouve un refuge hors de Prague aisément. Wenceslas l'envoie défendre ses thèses au concile de Constance alarmé par les troubles et espérant trouver une issue. Hus fut incarcéré. Il refusa de se rétracter. Il fut condamné et brûlé vif le 6 juillet 1415. La condamnation de Hus loin de mettre un terme à la crise fut à l'origine d'une véritable révolution et d'un schisme annonciateur de la grande crise européenne du XVIe siècle. [...]
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