Claire Préaux, spécialiste de l'Antiquité a publié en 1978 une synthèse des études sur l'Histoire Hellénistique dans l'importante collection Nouvelle Clio. Dans une partie de cette synthèse, elle présente les sources de l'Histoire de cette période.
Elle envisage l'époque hellénistique sous son acception la plus courante, allant de la mort d'Alexandre (323 av. JC) à l'avènement d'Auguste (30 av. JC). Elle essaye, dans ce volume de la Nouvelle Clio de remettre en cause certaines affirmations qu'une historiographie ancienne avait fait admettre (cf son intro : « depuis un siècle et demi, depuis J. G. Droysen , on tient la fusion de l'hellénisme et des civilisations d'Orient pour le fait essentiel de l'âge hellénistique. C'est ce que notre ouvrage s'efforcera de remettre en question »). A travers son chapitre sur les sources et leur exploitation, elle s'efforce donc d'élargir l'utilisation des sources « classiques » (sources narratives ; les inscriptions largement publiées depuis le 19ème siècle) par des sources tout aussi importantes mais parfois plus lacunaires : numismatique, archéologie, papyrologie.
Elle donne à la fois une description de chacune d'elles, mais aussi leurs lacunes, leurs silences, et surtout la manière de les utiliser et de les combiner aux autres. Car le maître mot, elle le répète plusieurs fois, est d'enrichir le récit en mettant « en rapport (…) les sources de même époque et de même milieu ».
Il s'agit ici uniquement d'une vision d'ensemble de ces sources, et cette fiche ne dispense par de certains approfondissements sur les auteurs par exemple (les biographies sont en générales synthétiques).
[...] Restent cependant quelques témoignages de Polybe et les Livres I et II des Maccabées, puis les Antiquités des Juifs de Josèphe et la Syriakè d'Appien. Celui-ci vécut en Egypte et à Rome comme fonctionnaire. Il écrit une histoire universelle par régions, l'Egypte est perdue. On peut lire les livres sur la Syrie, la Macédoine et l'Illyrie. Concernant les villes, les monographies furent nombreuses (au moins 600 connues). Il y en eut sur la plupart des grandes villes, mais aussi sur de plus petites. [...]
[...] Il a pour projet de construire un ensemble cohérent et rationnel, il explique et justifie sa méthode, critique ses devanciers (Timée, Phylarque Son histoire se limite aux faits politiques et militaires. Grande documentation. Le monde décrit par Polybe est un monde de rois, de chefs militaires et de villes. Nous n'avons conservé que les cinq 1ers livres 216). On retrouve dans l'histoire de Tite-Live des traces du récit de la période 218-167 Histoires spéciales : Les pertes des histoires universelles ne sont compensées en partie que par quelques bribes d'histoires des cités, des rois, des peuples et des régions. [...]
[...] Egalement de nombreuses histoires de peuples, mais toutes perdues. Restent enfin les vies de personnages : le genre remonte à la Cyropédie de Xénophon. Polybe écrira une vie de Philopoemen ; Plutarque la Vie d'Alexandre : il décrit dans ses Vies le caractère des personnages et leur portrait psychologique. Très documenté. Plutarque et Polybe restent donc des sources essentielles B. Caractères des sources narratives Les lacunes : On peut se plaindre de nombreuses lacunes quant aux sources du IIIème siècle. [...]
[...] La première histoire universelle digne, selon Polybe, est celle d'Ephore qui écrivait au 4ème siècle. A la suite d'Ephore, il y eut tout une série d'historiens qui ont traité une période en particulier : Jérôme de Cardie (pour la période 323-282), Phylarque d'Athènes (272-219), Polybe (220-146), puis Posidonios, Nicolas de Damas, puis Strabon qui prenait la suite de Polybe. De tout cela, à part quelques fragments, il ne nous reste que Polybe. Polybe, né en 208, eut des fonctions militaires avant d'être otage à Rome en 168. [...]
[...] Tout d'abord en y glanant quelques évènements de l'histoire politique en Egypte et à l'extérieur (paix, mariages royaux, bulletin de victoire de Ptol. III Touchant l'histoire intérieure, il y a de quoi esquisser le récit des révolutions du siècle. Surtout les papyrus grecs nous renseignent le mieux là où les sources narratives sont les plus mutilées : le milieu du 3ème et la moitié du 2ème siècle, mais il ne concerne plus le monde des rois, mais celui des campagnes [NDL : d'où hypertrophie dans nos livres d'histoire de l'économie du 3ème siècle Le vrai problème est que ces faits ne restent qu'applicables au monde égyptien, sans que l'on puisse extrapoler (trop de singularités en Egypte, sûrement à cause du passé pharaonique Quoi qu'il en soit, ces sources permettent des statistiques et des études quantitatives (consommation, tarifs de douane, coûts de transports Un autre type de papyrus nous renseigne sur la culture : des papyrus littéraires mentionnent quelques brèves biographies d'auteurs ; certains papyrus sont en langue grecque alors que d'autres sont en égyptien (possibilité d'étudier un fait culturel: la langue et son utilisation entre les autochtones et les Hellènes (utilisation du grec dans certains docs de l'administration, mais persistance de la culture indigène). [...]
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