Le texte dont il s'agit ici est l'extrait du deuxième volume de Claude Haton, curé de Champagne, proche des Princes de Guise. Il nous offre un point de vue exceptionnel sur l'histoire des guerres de Religion, depuis la faillite de la paix d'Amboise jusqu'à la Saint-Barthélemy. Il existe malheureusement peu de textes aussi riches en anecdotes de vie quotidienne. Ici, l'auteur nous donne son analyse de la Saint Barthélemy, que lui-même n'a pas vécu mais il nous permet de nous rendre compte de la vision que pouvaient en avoir les catholiques de l'époque. Il nous livre, de plus, des informations assez précises sur les intrigues politiques et religieuses qui ont pu entourer l'événement. Pourtant proche des catholiques radicaux, Claude Haton s'effraie de la violence avec laquelle les protestants furent massacrés, parfois même en niant l'église catholique. Toutefois, l'auteur légitime le massacre par, d'une part, la justice royale, et d'autre part, la justice divine qui apparaît à la population par le biais du miracle de l'aubépine
[...] La Saint Barthélemy vue par Claude Haton Introduction Le texte dont il s'agit ici est l'extrait du deuxième volume de Claude Haton, curé de Champagne, proche des Princes de Guise. Il nous offre un point de vue exceptionnel sur l'histoire des guerres de Religion, depuis la faillite de la paix d'Amboise jusqu'à la Saint-Barthélemy. Il existe malheureusement peu de textes aussi riches en anecdotes de vie quotidienne. Ici, l'auteur nous donne son analyse de la Saint Barthélemy, que lui-même n'a pas vécu mais il nous permet de nous rendre compte de la vision que pouvaient en avoir les catholiques de l'époque. [...]
[...] Comme les huguenots montraient une belle résistance militaire (malgré les deux batailles perdues), et qu'ils menaçaient Paris, le gouvernement se résigna à la paix de St Germain qui rendait aux protestants la liberté de culte comme ils l'avaient exercée pendant la guerre, et surtout elle offrait aux huguenots quatre places de sûreté où ils pouvaient avoir, pendant deux ans, des troupes. Un article secret prévoyait le mariage d'Henry de Navarre avec la sœur du Roi, Marguerite. Cet édit, daté du 8 août 1570 avait particulièrement mécontenté les catholiques, se sentant trahis par leur propre roi. [...]
[...] Ainsi, comme le souligne C.Haton, le retour de l'amiral Coligny en 1971 au sein du conseil du roi n'est pas du goût des catholiques. Charles IX qui avait l'espoir, avec le retour de Coligny, d'une concorde. Mais ce rêve s'éloignait de plus en plus. Car au plus grand scandale des catholiques, Coligny devint le conseiller le plus écouté de Charles IX. Pour les catholiques, un rôle aussi important ne pouvait être tenu par un huguenot. Mais le mariage du roi de Navarre, la montée du protestantisme en Europe et le rôle de premier plan joué sur la scène politique française alarmèrent les catholiques. [...]
[...] La couleur blanche, de plus, est celle du Christ. L'arbre-mystère exprimerait l'unité retrouvée du monde divin et du monde humain. Allant plus loin dans la description des croyances populaires, Haton nous raconte le pouvoir guérisseur qu'aurait eu cette plante et les prières prononcées en l'honneur de la vierge Marie. En effet, des malades languissants se seraient fait porter au cimetière pour voir l'aubépine, et grâce à leur prière prononcée avec ferme foi puis s'en retournèrent en leurs maisons sains et guéris de leur maladie Haton semble insister sur la véracité de ses propos en faisant valoir les témoins du miracle, qui auraient vérifié son écorce, bois, feuilles et fleurs pour voir si c'était point un abus qui eût été fait par art magique ou enchantement d'enchanteurs, sorciers ou vaudois ; et fut trouvé que non, mais que c'était la vertu de Dieu qui y opérait. [...]
[...] La furie sanguinaire s'étend aux autres villes du royaume et ne s'interrompt qu'à la fin du mois d'août. La rumeur a donc un effet d'amplification incroyable dans les événements, mais si certaines rumeurs étaient volontairement propagées, il est difficile de croire qu'un tel massacre ait pu être imaginé. Il semble même certain que des personnes tels que Haton, pourtant très proche des princes de Guise, et donc ultra catholique, ait été indigné et effrayé par un tel déchaînement de la population, animée d'une fureur incroyable. [...]
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