élimination des chefs huguenots, extermination des protestants, duc de Guise, La Saint-Barthélemy, Les mystères d’un crime d’Etat, Arlette Jouanna, Coligny, monarchomaques
La Saint-Barthélemy soulève trois énigmes principales :
1. Le 18 août 1572, Marguerite de Valois, sœur du roi Charles IX, a épousé Henri de Navarre (futur Henri IV), protestant. Pour les observateurs, Paris offre l'image de la concorde et de la liesse. Comment expliquer les massacres, alors que le climat est bon ?
Très vite, les protestants développent l'idée d'un guet-apens, le mariage étant un piège destiné à les réunir à Paris pour ensuite les exterminer (Simon Goulart, pasteur, Mémoires de l'Estat de France sous Charles neufiesme, 1576). Paradoxalement, certains catholiques reprennent cette thèse : le roi serait ainsi de leur côté, et prêt à tout pour éliminer l'hérésie (Camillo Capilupi, gentilhomme de la cour du pape, défend cette thèse).
[...] Au contraire, très peu de domestiques ou de sans qualification. [...]
[...] Il existe une vraie martyrologie de la Saint-Barthélemy : François Hotman, dans sa biographie de Coligny, le montre courageux lors de son opération au bras, après l'attentat. Il le décrit serein avant sa mort, et le replace dans la lignée des premiers martyrs chrétiens. Le martyr permet de renverser le monde, en faisant de la défaite une victoire. Une conséquence inattendue de la Saint-Barthélemy est le développement du courant monarchomaque. De nombreux auteurs dénoncent le pouvoir d'un seul, qui mène aux excès. [...]
[...] Il n'allait pas dans leur intérêt de remettre en cause leur position auprès du roi par cette provocation en pleine concorde nationale. Ce n'est sans doute pas Catherine de Médicis. La veille encore, elle songeait à marier son fils François d'Alençon à la reine d'Angleterre, pourtant protestante. De plus, un tel attentat ruine les effets du mariage de sa fille Marguerite. Enfin, elle poursuit une politique de réconciliation depuis l'édit de Saint-Germain. Coligny passe pour un frein à la guerre entre la France et l'Espagne. [...]
[...] L'évènement marque un coup d'arrêt aux progrès quantitatif du protestantisme. Les désordres et le carnage font prendre conscience de la nécessité d'un pouvoir royal fort, ou au contraire du besoin de limiter les prérogatives du roi (à l'extrême, il y a les monarchomaques). L'ouvrage de Jouanna apporte un éclairage nouveau sur la Saint- Barthélemy : elle refuse de considérer les violences comme irrationnelles, et en explique les ressorts psychologiques, matériels et religieux. Elle exclut la responsabilité du roi, des Guises, de Catherine de Médicis ou des Espagnols dans les massacres. [...]
[...] La Saint-Barthélemy, Les mystères d'un crime d'Etat Arlette Jouanna Gallimard Arlette Jouanna : Arlette Jouanna, professeur émérite à l'université de Montpellier. Elle est notamment l'auteur du Devoir de révolte : la noblesse française et la gestation de l'Etat moderne, 1559-1661 (1989), et de Histoire et Dictionnaire des guerres de Religion (1998). Ses principaux thèmes de recherche sont les guerres de religion, la noblesse et la France au XVIe siècle. Résumé du livre : Introduction : La Saint-Barthélemy soulève trois énigmes principales : 1. [...]
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