Le legs de Richelieu à l'échelle de la France est principalement l'indépendance. L'étau que la Maison d'Autriche maintenait resserré autour de la France était une réalité. Richelieu l'a brisé, mettant fin aux ingérences de Madrid dans la vie politique du pays, et donnant la possibilité au gouvernement de Paris de mener désormais librement une politique étrangère autonome. L'action du Cardinal comporte aussi des aspects positifs pour tous les pays d'Europe.
Quels sont donc les points positifs et négatifs de la politique menée par Richelieu à l'échelle nationale et européenne ?
[...] "Richelieu : l'ambition et le pouvoir", Michel Carmona - analyse du legs de Richelieu Le legs de Richelieu comporte un double bilan de son action : bilan pour la France, bilan à l'échelle de l'Europe. Un bilan pour la France Les aspects positifs sont évidents. L'indépendance. L'étau que la Maison d'Autriche maintenait resserré autour de la France était une réalité. Richelieu l'a brisé, mettant fin aux ingérences de Madrid dans la vie politique du pays, et donnant la possibilité au gouvernement de Paris de mener désormais librement une politique étrangère autonome. [...]
[...] C'est sur le plan économique que les résultats de la politique de Richelieu sont sans doute le plus contestables. Les campagnes sont épuisées par le passage des armées, la répression des révoltes paysannes, les exigences sans cesse croissantes du fisc. La bourgeoisie des villes est pressurée à l'extrême. L'épargne est sollicitée pour financer, directement ou indirectement, l'effort de guerre, au détriment de l'investissement productif dans l'agriculture, le commerce et l'industrie. Dans le domaine social. Richelieu n'a réglé aucun des problèmes qui se posent. [...]
[...] La volonté de dégager les politiques d'alliance du poids des affinités religieuses provoque dans tous les pays européens une prise de conscience et favorise le développement d'une attitude laïque devant les problèmes posés par les rapports entre les peuples. L'extension à tous les pays d'Europe de la doctrine absolutiste. Si le Roi de France a conquis de haute lutte le droit de se dire monarque absolu, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les autres souverains ? L'exemple de Paris est contagieux. [...]
[...] L'Etat est souverain et la souveraineté du Roi qui l'incarne est indivisible. Son autorité s'impose à tous. Elle ne s'exerce pas de manière arbitraire, car elle respecte des lois, mais les règles qui l'inspirent lui sont propres et n'obéissent qu'à la raison d'Etat supérieure aux intérêts et aux droits des particuliers. L'unité nationale. La lutte de Richelieu contre les obstacles levés face à l'autorité royale le parti huguenot, les Grands, les Cours souveraines n'ont pas aboli les particularismes, les privilèges, les tendances centrifuges. [...]
[...] En tenant compte du décalage qu'institue la différence technique entre la France de Richelieu et la France d'aujourd'hui songeons au problème des distances, au mode de déplacement, à la transmission de l'information force est de constater que tous nos modes de raisonnement actuels sont déjà présents, solidement charpentés et bien enracinés dans le milieu social, en ce premier XVIIe siècle où l'on a voulu voir l' âge des héros et des saints Il fallait en effet héroïsme et sainteté pour effectuer la révolution mentale qui ferait sortir le pays du Moyen-Âge pour l'engager sur le chemin des Temps Modernes. C'est là que le rôle de l'homme-Richelieu, la part qu'il occupe dans cette transformation, pose une énigme. [...]
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