Un grave problème se posait dans la politique de Marie-Thérèse : la question agraire. Malgré une modernisation de l'économie, persistaient des formes anciennes d'économie domaniale dirigée par les seigneurs (noblesse qui occupait tous les postes de l'administration et du pouvoir). Ils tiraient leur force de la propriété et donc de l'asservissement des producteurs paysans.
Le « contribuable » par excellence était le travailleur agricole. Dans tout l'empire, ce sont les paysans qui payaient les charges et soutenaient le poids des guerres (d'ailleurs coût immense de la guerre de 7 ans…). Marie-Thérèse, vers 1760, avait déjà compris qu'il ne fallait pas trop pressurer la masse paysanne d'où une tentative de politique assez conciliante : « la première considération à prendre, c'est que la paysannerie, comme formant (…) la principale force de l'Etat, doit être retenue en état tel que chaque paysan soit en mesure d'assurer sa propre subsistance, celle de sa famille et en même temps contribuer » aux dépenses de l'Etat.
[...] Quelques autres foyers de révolte se déclarèrent dans tout le reste du pays. Le 13 août, contrainte d'agir, Marie-Thérèse publia la Patente de la Corvée qui mit fin à l'insurrection. La corvée n'est pas abolie, mais la condition paysanne est quelque peu améliorée. On retrouve dans cette insurrection différents groupes de paysans qui pour l'occasion se sont alliés : bien sûr les serfs, mais également des paysans libres, enrichis, des baillis de villages qui étaient des paysans à l'origine, des laboureurs ces paysans libres et relativement aisés se retrouvent surtout dans l'entourage de N(vlt : ils sont relativement modérés et réclament non une abolition de la corvée, mais une baisse des astreintes. [...]
[...] Plusieurs des paysans libres meneurs avaient étudié à l'école jésuite de Prague. III. Epilogue Marie-Thérèse qui ne voulait pas voir une nouvelle insurrection tenta de mener une politique conciliante envers les paysans de Bohême et de son empire. La patente publiée en 1775 fut adaptée à plusieurs autres régions de l'empire. Les corvées y étaient aménagées en fonction de la situation du paysan et donc allégées. L'insurrection paysanne de 1775 est restée dans le peuple tchèque un épisode important, préfigurant la liberté nationale. [...]
[...] Les corvées sont très différentes d'une région de l'empire à l'autre, mais on sait qu'en Bohême elles étaient particulièrement lourdes, plus lourdes que partout ailleurs. Des troubles éclatent en 1766, mais sont vite réprimés (l'opinion publique en est quelque peu effrayée). En 1772, La réforme agraire est largement demandée, certains paysans refusent la corvée. Mais l'administration impériale est lente (il faut faire une réforme à l'échelle de l'empire et qui embrasse toutes les particularités locales Au total, les mesures prises ne seront pas assez convaincantes. [...]
[...] La révolte agraire de Bohème de 1775 : article de Victor L. Tapie A propos de l'article L'article présenté ici doit s'insérer dans une étude des révoltes qui secouent l'Europe des années 1773 à 1789. Avant la Révolution française, plusieurs révoltes et émeutes européennes préfigurent la grande révolution de 1789. De plus en plus d'Historiens ont étudié ces révoltes européennes dans le but d'expliquer que la Révolution française n'est pas une révolte isolée, mais qu'elle participe à un mouvement commencé, voire influencé, par la révolte des Américains contre l'Angleterre en 1773 (Boston Tea Party) qui mena à l'émancipation des 13 colonies. [...]
[...] Cependant, le calme revient en 1774. II. Antonin N(vlt, le meneur de la révolte de 1775 Mais fin janvier 1775, des montagnards allemands de Silésie se soulèvent, pillent et détruisent des châteaux et des églises. En même temps, dans une autre région de la Bohême, un groupe de paysans se formait, mené par plusieurs paysans libres dont le chef, Antonin N(vlt. Ce groupe se préparait à l'insurrection, mais attendait son heure pour marcher sur Prague (prévu pour mai). Ce gouvernement paysan réunit de l'argent afin d'acheter des armes, et œuvra pour que le groupe de montagnards se calme pour que l'insurrection ne soit pas découverte. [...]
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