Christopher Haigh est professeur à l'Université d'Oxford, où il enseigne plus spécifiquement l'histoire politique anglaise et la religion entre 1529 et 1640. Il appartient au courant dit “révisionniste” (comme Conrad Russell ou Kevin Shape), qui met au centre de ses recherches le fait religieux. La Réforme serait en fait une greffe venant du haut, mais qui ne parvient pas à s'implanter dans les mœurs, ce qui expliquerait les résistances envers cette Réforme ainsi que la faible implantation du protestantisme en Angleterre.
Autres ouvrages publiés par l'auteur :
• Elizabeth I: Profiles in Power (1988)
• The English Reformation Revised (editor) (1987)
[...] Harding était, littéralement parlant, un homme marqué. Il finit brûlé à l'issue d'un procès : une Bible anglaise avait été retrouvée chez lui. On allait jusqu'à déterrer les corps des hérétiques morts, comme celui de William Tracy, qui dans son testament laissa entendre les traditions de Luther et cassa délibérément le modèle usuel de testament. Ce nouveau type de testament eut un grand succès parmi les écrits hérétiques (justification par la foi, pas de demande à Marie et aux Saints et pas de prières non plus pour le salut de son âme : il n'attendait le salut que de Dieu lui-même, non par des médiateurs). [...]
[...] C'était une pièce subtile de propagande populiste, qui tendait à montrer que les doctrines catholiques avaient un coût financier et des motifs économiques. Exemples de lecteurs de Luther : Thomas Batman, le surveillant général de l'Hôpital St Bartholomé à Rochester, était un nouveau converti à la justification dans le Christ Mais Batman n'était pas seulement un nouveau luthérien ; ses idées venaient aussi de la tradition lollard, comme l'hostilité par rapport à la vénération des saints, la confession ou le paiement de la dîme. [...]
[...] Chapitre 3 : Problèmes et persécutions, 1553-1558 L'annonce du mariage de Mary Tudor avec Philippe d'Espagne, un souverain étranger et catholique, causa bien plus de soucis que la restauration du catholicisme dans le pays. Après 20 ans de propagande anti- papiste, il est d'ailleurs surprenant de voir combien il fut facile de restaurer la juridiction papale. De nombreuses personnes furent condamnées à partir de 1555 pour hérésie, dont plusieurs membres du clergé (prêtres mariés) et beaucoup de femmes, en plus des protestants. [...]
[...] Le renversement politique de 1538 était total : Henry abandonna toute négociation avec les luthériens germaniques. La Première Réforme était terminée. Il y avait désormais un nouveau climat théologique et politique, avec une réaffirmation du conservatisme fondamental d'Henri. Cette contre- révolution était aussi une réponse au mécontentement du peuple face au changement de religion. Avec l'Acte des Six articles, le roi réaffirmait l'eucharistie, le célibat du clergé, les confessions et les messes votives. Henri voulut créer un nouveau code pour rejeter de façon claire la justification par la foi : Une Doctrine et une Erudition nécessaires pour tout homme chrétien. [...]
[...] Christopher Haigh, Clarendon Press, Oxford (370 pages) I. L'auteur Christopher Haigh est professeur à l'Université d'Oxford, où il enseigne plus spécifiquement l'histoire politique anglaise et la religion entre 1529 et 1640. Il appartient au courant dit “révisionniste” (comme Conrad Russell ou Kevin Shape), qui met au centre de ses recherches le fait religieux. La Réforme serait en fait une greffe venant du haut, mais qui ne parvient pas à s'implanter dans les mœurs, ce qui expliquerait les résistances envers cette Réforme ainsi que la faible implantation du protestantisme en Angleterre. [...]
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