Dans Les Quatre parties du monde, Serge Gruzinski fait revivre la mondialisation des XVIe-début XVIIe siècles lorsque l'empire colonial de la monarchie catholique a été le berceau d'une première économie-monde. Mais plutôt que de la regarder depuis l'Europe, l'auteur retrace l'Histoire vue de Nouvelle-Espagne essentiellement et pour chaque étape de la mondialisation il a le souci constant de comparer les évolutions dans chaque partie du monde. Etant spécialiste de l'Amérique latine, c'est sur de nombreux exemples locaux qu'il fait sa démonstration, il s'appuie aussi sur une riche iconographie et met à disposition du lecteur une chronologie et un index des noms.
[...] Les langues de la Monarchie sont les vecteurs de la globalisation intellectuelle : les emprunts aux lexiques indigènes ne remettent jamais en cause les règles des grandes langues européennes. Par le latin se diffuse la scolastique, avec la mythologie les fables donnent leçons, se transmet ainsi l'aura des grandes figures. La langue des symboles est un langage universel qui est le support de l'idéologie du pouvoir. Cette globalisation par l'intellect et la communication se distingue d'une occidentalisation qui est une entreprise de domination (colonisation, acculturation). [...]
[...] Tout métissage a des limites : le maniérisme (réaction par rapport à l'imitation parfaite de la nature de la Haute Renaissance) métis coexiste avec un maniérisme haut de gamme accroché à ses racines européennes liées aux milieux dominants, cet art c'est avant tout la manifestation au Mexique de la mondialisation des arts de la Renaissance : les toiles sont dénuées d'éléments locaux, car les élites s'attachent à affirmer leur européanité. Ainsi, on peut être occidental sans être européen, car on peint de la même façon. [...]
[...] Ainsi, les hommes pensent à une échelle planétaire et ont grande mobilité sur les quatre parties du monde, ainsi à Mexico on trouve diverses populations : Noirs, Indigènes, Asiatiques, Espagnols et Métis. Le monde est ainsi conçu comme un ensemble de terres liées entre elles et soumises à un même prince et on observe ainsi de grandes disparités entre le local ancestral et le global imposé. Dans un deuxième chapitre, la chaîne des mondes traite des connexions entre les différents mondes : la coexistence, les affrontements et les métissages notamment à Mexico. [...]
[...] Les routes commerciales soudent les différentes parties du monde, l'évangélisation qui a toujours coexisté avec les entreprises commerciales a contribué à répandre un imaginaire des richesses : l'exaltation de la richesse est aussi l'exaltation de la consommation, elle rend haïssable la pauvreté comme si la richesse effaçait la différence entre Ancien et Nouveau mondes. L'espoir de fortune est un idéal mondialement partagé (richesses du monde à portée de main), la modernité ibérique prend les accents d'un matérialisme conquérant, une pax hispanica qui pour l'auteur vaut bien la pax americana d'aujourd'hui. Dans un troisième chapitre les choses du monde l'auteur traite de l'exploration de toutes les richesses et des savoirs ainsi présentes dans la Monarchie Catholique. [...]
[...] Les quatre parties du monde, Serge Gruzinski Dans Les Quatre parties du monde, Serge Gruzinski fait revivre la mondialisation des XVIème-début XVIIème siècles lorsque l'empire colonial de la monarchie catholique a été le berceau d'une première économie-monde. Mais plutôt que de la regarder depuis l'Europe, l'auteur retrace l'Histoire vue de Nouvelle-Espagne essentiellement et pour chaque étape de la mondialisation il a le souci constant de comparer les évolutions dans chaque partie du monde. Etant spécialiste de l'Amérique latine, c'est sur de nombreux exemples locaux qu'il fait sa démonstration, il s'appuie aussi sur une riche iconographie et met à disposition du lecteur une chronologie et un index des noms. [...]
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