Lucien Febvre est un historien français qui a eu une forte influence sur l'évolution de cette discipline, notamment à travers l'Ecole des Annales qu'il a fondée en 1929 avec Marc Bloch. Il privilégie une étude plus sociale de l'Histoire en utilisant d'autres sciences humaines et multiplie les différents types de sources. C'est l'auteur de la revue historique Annales d'histoire économique et sociale. Il écrit entre autres, en 1928 Un destin, Martin Luther et en 1942, Le problème de l'incroyance au XVI.
« L'historien n'est pas celui qui sait, il est celui qui cherche ». Remettre en cause toutes les solutions acquises, s'adapter au temps et prendre en compte que chaque époque se fabrique mentalement sa représentation du passé historique ; dès le départ, l'auteur nous expose les principales difficultés de l'historien. Entre tous les aspects d'une même « vérité », comment choisir ? Tout en évitant les anachronismes, il s'agit de traiter d'un seul et même homme ; Rabelais. Mais s'ajoute la complexité de l'histoire de l'esprit humain. En effet, comment les hommes de 1532 ont-ils pu entendre et comprendre Pantagruel ? L'ambition de cet essai ? Un examen critique d'un complexe de problèmes historiques, psychologiques et méthodologiques. La « pesanteur critique » tout d'abord, analysant les textes des devanciers, sert de base à l'étude…
[...] Pour Thuasne, voilà la preuve que Calvin a dénoncé Rabelais comme ennemi du christ. En réalité ce n'est pas lui, mais un curé, Leclerc qui le dénonce par un discours direct dans cette lettre. Ainsi, Calvin verrait plutôt en Rabelais un allié de sa campagne, les réformés se voient proches des héros et de l'auteur. Rabelais de ce point de vue n'est pas antichrétien mais sympathique et profitable à ce mouvement. - Alors, Rabelais serait Nicodémite, homme de peu de foi ? [...]
[...] Méfions-nous des mots, des arguments et accusations d'autrefois Livre deuxième : scandales et griefs Chapitre premier, Les gamineries de Rabelais . Après avoir recueilli les témoignages de ceux qui nous ont parlé de lui, voici venu le moment d'interroger Rabelais lui-même. A travers son œuvre et notamment Pantagruel : qu'est ce que l'homme a mis de lui dans cette œuvre ? - Quelques facéties d'homme d'Église. Gilson voit dans les textes de l'Écriture sainte allégués par Rabelais la révélation des pages joyeuses des cordeliers que l'auteur a pu connaître. [...]
[...] IV) Le problème du précurseur 323) L'idée du précurseur est anachronique, dans la mesure où même les hommes les plus savants et les plus intelligents étaient incapables, face à une religion aux prises universelles, de trouver un appui contre elle dans la philosophie ou dans la science. Chapitre II : Les appuis de l'irréligion : la philosophie ? La philosophie du XVI a un mauvais renom chez nos philosophes actuels. L'outillage mental (p328) Les mots manquaient au XVIe , ou du moins ils n'étaient pas faits pour le raisonnement, l'explication ou la démonstration. [...]
[...] 303) Même si la matière bréviaire s'appauvrit dans le Tiers et le Quart Livre, Rabelais sera toujours fidèle à son rêve de jeunesse et son goût d'un christianisme humanisé, à son idéal intellectuel longuement formé à l'aide d'Erasme. Livre deuxième : Les limites de l'incroyance au XVIe siècle Chapitre premier : prises de la religion sur la vie La rupture avec la religion était-elle possible ? Au XVI, le christianisme était bien plus qu'un ensemble de dogmes, c'était une atmosphère dans quoi l'homme vivait sa vie à cette époque on est chrétien de fait de la naissance à la mort. La vie privée 309) La naissance, la mort. [...]
[...] L'objection de sincérité (p236) Mais, après tout, on peut aussi considérer que toutes ces références religieuses ne sont que l'écho du moine de Rabelais et qu'elles n'impliquent pas l'adhésion du lecteur, ou tout au plus sont là pour faire des hardiesses redoutables VI) Où Rabelais s'affirme chrétien ( p 238) Et pourtant, Pantagruel ne peut pas être un texte antichrétien quand on lit la formule dans sa lettre à Salignac du 30 novembre 1532 : S.P a Jesu- Christo Servetore ».Et en y regardant bien tous ses textes recueillis ne forment pas des réminiscences alignées au hasard, mais bien un système cohérent, une véritable religion. L'objection qui voudrait voir en Rabelais un combattant de l'influence de la religion paraît incongrue pour cet auteur qui entasse dans ses livres des déclarations chrétiennes : la méthode serait en effet étrange ! VII) Si les Géants truffaient, ce serait en quel nom ? ( p245) Sur tous les problèmes, Rabelais parle en chrétien. [...]
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