Ce texte nous raconte le voyage des survivants du naufrage du navire le Wager ( bâtiment de 24 canons) qui faisait partie d'une escadre de plusieurs navires dirigée par George Anson, partis le 18 septembre 1940 de Spithead en Angleterre dans le but d'attaquer la marine marchande Espagnole. John Byron fait partie des survivants du naufrage. Entré dans la marine en 1731, il navigue à bord du Wager en tant que midship (c'est-à-dire aspirant dans la marine anglaise), plus tard il devint commodore (officier de marine britannique) puis gouverneur de terre-neuve. Après leur naufrage, ils furent faits prisonniers par les patagons. La cartographie de l'époque ne leur permettait pas de clairement se situer, de plus ils assimilent les Indiens à un ensemble d'ethnies : les Patagons (habitants de la Patagonie, terre d'Amérique du Sud). On estime que l'équipage a fait naufrage au large des îles Chiloé (appartenant de nos jours au Chili), situé au Nord de la Patagonie (qui est la région la plus méridionale de l'Amérique du Sud) et que les hommes qui les ont fait prisonnier sont les indiens Alakalufs qui possédaient le territoire le plus vaste de Patagonie. À son retour Ansen publia son journal, complété par les mémoires des officiers du Wager (dont Byron). Ce fut un immense succès, le livre fut immédiatement traduit et longtemps réimprimé. Parallèlement à cette édition, Byron publia Naufrage en Patagonie qui raconte le sort des survivants du Wager. Cet ouvrage, écrit par un élève officier, a, bien entendu, une visée militaire (Byron décrit les installations militaires mais aussi les avantages que présentent colonies espagnoles et qui pourraient bénéficier à l'Angleterre), mais c'est aussi par un regard d'ethnologue que ce livre est intéressant. En effet, Byron décrit la vie quotidienne des sauvages et les moments qui la rythment d'un œil non expérimenté et donc étonné.
Dans un premier temps (ligne 1 à ligne 31), l'auteur adopte une vision d'ethnologue en relatant des évènements qui sont survenus lors de sa captivité chez les Patagons. En commentant la naissance d'un enfant, par exemple, il essaie de tirer des explications aux traditions et gestes quotidiens d'un peuple qu'il découvre. Ou, tout du moins de rallier celles-ci à l'apparence physique des Indiens. Puis, dans une seconde partie (ligne 32 à 63), Byron raconte le voyage de la côte du Chili à Buenos-Aires. Mais plus que le déroulement du voyage en lui-même, l'auteur raconte le moment de la chasse, rite qu'il découvre. Enfin, dans une dernière partie (de la ligne 64 à la fin de l'extrait) il raconte leur voyage vers l'Europe sur l'Asie. On remarque que l'auteur n'attache pas d'importance au voyage en lui-même (qui le conduit quand même des côtes du Chili à Londres) mais à certains faits ponctuels de ce périple qui lui semblent dignes d'intérêt.
Pourquoi ce texte a-t-il eu tant de succès au XVIII ? Quel est son intérêt du point de vue historique ?
Nous pouvons distinguer à la lecture de cet extrait, trois points de vue particulier : celui d'un militaire, celui d'un ethnologue et enfin celui d'un captif.
[...] Ce havre est un des plus sûrs de l'univers. Il n'a besoin d'aucun arrangement, la nature lui ayant prodigué toutes les commodités désirables. Montevideo et Maldonado sont au nord de la rivière. Au sud, il y a aussi un très bon port, que les Espagnols ont nommé l'Ensenada de Baragón. Tout se disposait pour le départ de l'Asie ; ce bâtiment, richement chargé, était porteur de plus de quinze millions de dollars, et manquait de matelots. L'amiral Pizarro se donna tous les mouvements possibles pour en trouver. [...]
[...] Mais, ici comme ailleurs, l'indolence espagnole rend tous les avantages du sol inutiles ; et il est vrai de dire que la nature, en prodiguant à cette nation ses trésors, place ses dons en pure perte. Il y près de Montevideo, des mines d'or, d'argent et de diamants, dont on ne fait point d'usage. On en tire cependant quelques fragments, qu'on vend aux Portugais de Rio Grande. Ils viennent commercer ici par la rivière Noire, qui se jette dans celle de la Plata. Au dessus de Montevideo, on trouve un très beau port, nommé Maldonado. Son embouchure est étroite, mais il peut contenir deux cents navires. [...]
[...] Mais après avoir subi une tempête dans la zone du cap Horn, ce qui eut pour conséquence de détruire une grande partie de l'escadre espagnole, Pizarro et son navire font escale dans le port espagnol de Montevideo pour radouber le bateau. Manquait de matelots Les métiers de la mer sont peu attractifs : dangereux et peu rémunérateurs, ils attirent peu d'hommes. Si au XVIII le risque principal n'est plus le naufrage, les attaques ennemies, les accidents du travail, mais surtout les épidémies sont des fléaux meurtriers. De plus, l'équipage de l'Asie a subi une tempête et a donc été fortement diminué. [...]
[...] Comme le gouverneur espagnol refusait de verser une rançon, Anson occupa la citadelle et les marins mirent à sac et incendièrent la ville. L'escadre partie avec, à son bord plus de dollars en monnaie, lingots et vaisselle. Sur la route du retour, le Centurion battit un vaisseau espagnol : la Nostra Signora de Covadonga (50 canons hommes) qui avait à son bord deux millions de dollars en argent et en lingots. Accueilli triomphalement le 15 juin 1744 à Spithead, Ansem retrouva le capitaine du Wager et son lieutenant, Byron à Londres. [...]
[...] On vend aux Portugais de Rio Grande L'Amérique du Sud est un territoire en grande partie aux mains des Espagnols et des Portugais. En principe le commerce entre colonies est interdit jusqu'à 1776, mais l'auteur remarque que du métal précieux. La ville de Buenos-Aires, qu'il nous fallut quitter, est assez vaste et remplie de marchand Depuis sa fondation, le succès de la ville dépendait du commerce. Or durant le XVII et le XVIII le commerce Espagnol transitait par Lima (Pérou) qui était la capitale de l'empire espagnol en Amérique du Sud. [...]
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