Le terme "prince" vient du latin princeps qui signifie le premier. Dans l'Antiquité le prince c'est celui qui détient le pouvoir souverain, l'auctoritas sans être soumis à personne. Cette primauté d'essence divine lui confère la potestas, le pouvoir de gouverner. Le pape, l'empereur, le roi peuvent prétendre légitimement à cette appellation. Les princes leur sont subordonnés. Mais en fait, ces derniers s'approprient des pouvoirs de type régalien et s'appuient sur divers traités qui sont vus comme des conseils pour moraliser et codifier l'art de gouverner.
On peut citer : "De regimine principum" de Gilles de Rome écrit pour Philippe le Bel en 1285, "Defensor pacis" de Marsile de Padoue en 1324, "Le songe du vieil pèlerin" de Philippe de Mézières en 1389, "Le livre des faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V" de Christine de Pizan en 1404.
Dans chaque traité est mise en avant la dimension sacrée du pouvoir princier. Le prince doit protection à l'Eglise, aux clercs et se préoccupe du Salut de ses sujets. Cette position du prince trouve sa justification dans le droit latin avec la citation "empereur en son royaume". Il est au-dessus des lois, sans supérieur sur le plan temporel. L'évolution du pouvoir vers l'absolutisme est freinée par la peur de la tyrannie et par les nombreux devoirs du prince : de morale, de religion, souci du bien commun.
A la fin du Moyen-âge, le pouvoir du prince connaît des mutations. De suzerain, le prince devient souverain, un prince en majesté.
[...] Les enfants ont une position élevée à la cour, ils visitent les princes et les dignitaires, accompagnent le duc et la duchesse. Les filles sont mariées à des familles princières voisines comme la fille d'Ercole, Isabella qui épouse un Gonzaga. Ainsi, la famille princière se place au sommet d'une société fortement hiérarchisée. Toutes les classes sociales y sont représentées des plus humbles aux grands seigneurs. Les rapports sociaux vont du clientélisme au mécénat. La cour est un lieu de redistribution des richesses grâce aux officiers. [...]
[...] L'artiste rejoint l'artisan dans le mépris partagé pour les arts mécaniques. Il est dans une place inférieure et dans l'anonymat. Les artistes profitent de l'essor urbain pour se stabiliser et s'organiser en métier. Le créateur reçoit dans son atelier les commanditaires de l'Eglise et des riches laïcs, des confréries. L'image de l'artiste évolue et laisse la place à une vision plus contrastée. L'individu se détache de son œuvre. Certains accèdent à une renommée de leur vivant. Les princes cherchent à s'attacher ces personnages exceptionnels. [...]
[...] Le prince se présente comme un prince chrétien, bienfaiteur des Eglises. Cela se voit avec le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi qui en 1396 demande au peintre Jean de Hasselt de réaliser un retable destiné à l'Eglise des Franciscains de Gand. Les aristocrates imitent le mécénat princier et propagent les modèles culturels et artistiques nés à la cour. Les châteaux, les chapelles sont l'apanage de puissants lignages. Mais les officiers de cours ainsi que les villes font des commandes aux artistes, les villes pour les entrées princières, les cérémonies civiques. [...]
[...] La société de cour en France et en Italie Au XIVe et au XVe siècle La cour princière tire son origine de la familia du haut Moyen Age qui représente le groupe des proches et des serviteurs du roi. Elle prend de l'ampleur au XIVe et au XVe siècle en lien avec l'essor de l'Etat royal et le développement de la fiscalité permettant le faste et l'apparat d'une civilisation de cour. C'est une véritable éclosion de la société de cour vers 1360 1370. [...]
[...] Dans la première moitié du XIVe siècle, les institutions entièrement dévouées à l'administration de l'Etat comme la Chambre des Comptes, le Parlement se détachent de l'hôtel. Le roi reste la seule source de justice et la décision politique est le monopole du Conseil Royal. C'est un lieu de pouvoir par excellence. C'est également un espace de piété avec sa chapelle, l'aumônier et le confesseur. C'est aussi un endroit où les élites font leur apprentissage comme Ercole à la cour de Pavie. C'est l'ensemble des parents, des amis, des vassaux du prince. La puissance princière exige la magnificence, la mise en scène du pouvoir. [...]
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